La nervosité de sa voix et la loquacité de son récit semblent contredire son rétablissement. L'invasion, les arrestations d'amis et de parents, la persécution de la police, les menaces de mort reçues sur les réseaux par des fonctionnaires du ministère de l'Intérieur, le cri de ses enfants lui demandant de faire taire l'hélicoptère qui survolait leur maison, la peur aux check-points des soldats saoudiens. Il n'échappe à tout cela que lorsqu'il voyage en dehors du pays ou quand, de retour à Bahreïn, il se remémore quelques-uns des endroits qui l'ont le plus impressionné. II aime l'Andalousie non comme un territoire revendiqué à reconquérir, mais comme un rappel de ce que sa culture peut atteindre lorsqu'elle n'est pas occupée à s'autodétruire. De ce passé lointain il ne mythifie pas les conquêtes, mais l'architecture, les arts, les poètes. Également la cohabitation religieuse.