Gavin dressa une liste des choses dont il n’avait plus besoin. Primo : l’électricité. Il acheta des bougies dans un drugstore et les ficha dans de vieilles canettes de bière, qu’il remplit d’eau à moitié pour en contrebalancer le poids ; ainsi préparé, il put accueillir sereinement l’extinction des lumières. Secundo : le téléphone de l’appartement, mais c’était redondant puisque cet appareil à affichage numérique se branchait sur une prise et, par conséquent, ne fonctionnait plus depuis que l’électricité avait été coupée. Tertio : le gaz. Là, ça allait de soi. Il ne faisait plus la cuisine et, de toute façon, il n’avait pas ouvert le frigo depuis les jours où les interrupteurs avaient cessé de fonctionner. Au début, il avait envisagé de le vider, de le nettoyer et de déposer la nourriture avariée sur le trottoir ; en ce moment, il songeait plutôt à en condamner la porte avec du gros scotch.