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EAN : 9782743629755
320 pages
Payot et Rivages (18/02/2015)
3.36/5   49 notes
Résumé :
Gavin, jeune journaliste new-yorkais, perd son emploi et se voit contraint de retourner dans sa Floride natale. Une photo le met sur la piste d'une petite fille qui pourrait être la sienne et qui court sans doute de graves dangers.
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Je ne vais pas vous mentir, cet avis ne sera pas objectif…Voilà, c'est dit passons à autre chose. Un dernier détail, si vous ne le savez pas encore je suis tombée sous le charme des écrits de cette auteure. « Dernière nuit à Montréal » était une merveille et « Station Eleven » l'énorme coup de coeur de cette rentrée littéraire. A partir de ce constat on peu rentrer dans le vif du sujet !

Avec ce récit je suis tout de même un peu plus mitigée que dans mes précédentes lectures. J'ai trouvé ma lecture un peu inégale. Avec un démarrage très long, on a du mal à rentrer dans cette histoire comme dans les précédentes lectures. On se questionne où va nous amener l'auteure et puis petit à petit la vérité se dévoile à nous et très vite, vous en pourrez plus le lâcher. Dès ce moment, le démarrage n'est plus long, mais seulement nécessaire pour pénétrer l'atmosphère si oppressante que nous livre Emily St. John Mandel à chaque fois !

Un démarrage long, une intrigue intéressante et une fin folle. Je vous l'avoue le texte est fort et encore une fois, l'auteure nous fait pénétrer dans son monde bien à elle.

Dans ce texte entre policier et roman noir on appréciera la panoplie de personnages abîmés par la vie, abîmé par leurs choix et par leurs erreurs passés. Tout dans le texte nous hurle au visage de nous enfuir. On comprend le dénouement et cela n'a pas d'importance. Car très rapidement on réalise l'impact de nos erreurs sur notre vie à venir. Mais on ne pourra s'empêcher de les commettre. Alors on plonge dans des vies insipides, des moments qui nous rappellent que nos chemins ne sont jamais tracés et que le moindre écart de route pourrait être fatal.

Ce texte est fort pour faire monter en puissance une situation classique. Avec ce démarrage très long, on comprend difficilement où nous emmène l'auteure. Puis de même que les degrés vont grimper à travers la Floride, notre intérêt pour nos personnages également. Dans ce texte c'est encore une fois le passé qui est à l'honneur. Ces moments de vies passés qui reviennent nous hanter. Des questions tout du long vont peaufiner notre lecture, car comme nos jeunes protagonistes nous vivons tous nos derniers instants. A partir de cela que ferons nous ? Que deviendrons-nous ? Je suis ravie d'avoir découvert d'autres de ses romans mais jusqu'où va-t-elle nous emmener ?
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Ça démarre en douceur. Enfin la douceur c'est subjectif, mais disons que ça démarre en douceur. Une version jazz, assez cinématographique finalement.

Tu vois ces polars des années 50/60 aux sonorités café tiède tabac froid ? Bingo. Les Variations Sebastian, c'est un peu comme la dernière tracklist qui symbolise un éloignement à l'adolescence. Moi je trouve en tout cas. Mandel provoque ça.

Un retour dans le passé après dix ans c'est synonyme de déterrer des souvenirs enfouis sous des couches de graviers et de regrets. Anna, la compagne d'alors de Gavin, a disparu, laissant derrière elle une énigme à résoudre et une petite fille nommée Chloe qui lui ressemble étrangement.

Ce qui m'attire dans ce roman, c'est la manière dont Mandel tisse des fils du passé et du présent, créant une toile complexe où se mêlent secrets, mensonges et désirs inassouvis. Un peu comme ses romans précédents, ses personnages, vibrants d'émotions contradictoires, nous entraînent dans une danse enivrante où la vérité semble toujours un pas en avant, hors de portée. C'est sa marque de fabrique je crois. Son style.

J'aime ce décor Floride, où les marécages bruissent de mystères et les ombres dansent au rythme du jazz. Ça rappelle des films que j'ai vu et que j'ai trouvé chouette.

Anyways, les mots de Mandel sont souvent
soigneusement choisis, comme une note dans une partition, créant une symphonie envoûtante qui résonne longtemps après la dernière page tournée. Pis je sais qu'on peut ne pas aimer sa façon de raconter, p'tête même que des fois c'est trop lunaire ou je sais pas, mais le fait est que. J'aime ça.

J'me laisse émerveillé par sa beauté mélancolique, c'est sûrement ça ma came au delà de toutes les conneries que je sais dire. Nan ?

Traduit de l'anglais 🇨 par Gérard de Chergé

#emilystjohnmandel #rivages
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Fin de l'année scolaire à Sebastian en Floride, le Lola Quartet se réunit pour la dernière fois. Gavin, le trompettiste du groupe vient d'être accepté à l'université de Columbia pour entamer ses études de journalisme et, c'est juchés sur la plateforme d'un pickup qu'ils jouent leurs derniers morceaux avec Daniel à la basse, Jack au saxo et Sasha à la batterie, la soeur d'Anna avec laquelle il sort. Cette dernière, présente pour cette ultime représentation s'évapore avant la fin du show. Dix ans plus tard, de retour sur ses terres natales, Gavin rend visite à sa soeur qui lui parle d'une petite Chloé lui ressemblant comme deux gouttes d'eau et dont la mère se prénomme Anna. Cette étrange coïncidence va bouleverser la vie de Gavin, le replonger dix ans en arrière et le lancer à la recherche de son amour de jeunesse.

La marque de fabrique d'Emily St John Mandel est sans conteste la narration déstructurée de ses récits. Celui-ci ne déroge pas à la règle. Passant du présent au passé, d'un personnage à l'autre, l'autrice nous fait vivre et revivre les évènements sous différents angles, apportant chaque fois une contradiction ou un nouveau regard sur l'histoire. Un immense labyrinthe émotionnel attend le lecteur, le retour aux sources ne se faisant pas sans anicroches. En effet, en retrouvant ses anciens amis, Gavin va découvrir à ses dépens que certains silences d'hier étaient préférables aux vérités d'aujourd'hui l'entrainant dans une chute abyssale à chaque nouvelle découverte.

L'autre point fort du roman est la galerie de personnages, tous plus vrais les uns que les autres. Emily St John Mandel les croque avec un certain cynisme enrobé d'une forte empathie. L'émotion règne en maitre dans ce roman où l'amour, l'amitié et la passion sont les locomotives de ces vies cassées par les choix, brisées par les hasards.

Derrière une intrigue légère, Emily St John Mandel nous propose un thriller captivant, au tempo énergique et aux personnages complexes. Elle profite de son récit pour déclarer sa flamme à la musique en général et au jazz en particulier. Les Variations Sebastian est au final juste beau et harmonieux.



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Après lecture, je qualifierais l'auteure de "Marcel Proust" du roman noir. Un roman noir, oui, sans doute, d'une lenteur déconcertante, l'histoire ne décolle vraiment que dans les 70 dernières pages.
A la fin de la première partie, quand j'ai cru avancer dans l'intrigue, nooooon, l'intrigue est repartie à zéro avec le point de vue d'un autre personnage. Idem à la fin de la deuxième partie, idem.... j'exagère à peine.
Toutefois, ce livre est plein de qualités, magnifiquement écrit, qui amène le protagoniste principal à une -lente- découverte de ce qu'il soupçonnait déjà : pourquoi et où a disparu sa petite amie du temps de son adolescence, est-il père, qu'est ce que cela change dans sa vie, dans sa façon de l'appréhender? Alors que quelques questions posées franchement, quelques éclaircissements apportés auraient dénoué le tout promptement? Rhaaaaaah.... mais bon. Mon grief majeur tient plus à l'état d'esprit dans lequel lire ce livre : j'étais en mode roman noir, pas en mode Proust. du coup, je devrai le relire pour vraiment en savourer toutes les nuances...
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Un bon roman noir où l'on retrouve les motifs chers à cette autrice singulière : la musique, la ville, la frontière ténue entre rêve et réalité. Sous l'effet de la drogue, d'une pensée obsédante, de la passion du jeu, les personnages se marginalisent. Ils vrillent et la bascule vers la fiction. Ce texte est étiqueté polar mais la tension dramatique est diffuse dans la moiteur de la Floride, à l'heure de l'effondrement économique de la crise des subprimes.
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Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Dix ans plus tard, en février, la douche de la salle de bains de Gavin commença à fuire. Cela tombait particulièrement mal. Sa rédactrice en chef lui avait confié un reportage sur le problème posé par la faune exotique en Floride et il quittait New York le lendemain matin. Désemparé, il resta un moment à regarder l’eau chaude goutter à un rythme régulier. C’était le genre de complication dont Karen se serait occupée, avant qu’elle ne le quitte, et il s’aperçut tout à coup qu’il ne savait même pas où était le numéro de téléphone du propriétaire. Sur un papier quelque part, mais les papiers avaient envahi son bureau et dégringolé en avalanche sur le plancher du salon a cours des trois semaines qui avaient suivi le départ de Karen. Au bout d’une demi-heure, il tomba sur un carton de vêtements pour bébé qu’il avait oublié de porter chez Goodwill, après quoi il n’eut plus envie de chercher. Il battit en retraite dans sa chambre et se remit en quête de chaussettes propres. Il n’aurait qu’à appeler le propriétaire à son retour.
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Jack pensait à un film qu’il avait vu naguère. Il ne se souvenait pas du titre, mais l’histoire se passait au XVIIIe siècle sur un navire : un marin qui avait déçu ses compagnons sautait par-dessus bord, un boulet de canon dans les bras. Fermant les yeux, Jack vit le matelot s’enfoncer, pâle silhouette dans l’eau sombre, un nuage de bulles argentées autour de lui, le poids du boulet l’entraînant vers les grands fonds. « La vérité, déclarait le capitaine lors des funérailles du marin, c’est que nous ne devenons pas toujours les hommes que nous avions espéré devenir. » Ou une phrase dans ce goût-là. Jack n’était pas sûr de se la rappeler précisément. – C’est vrai, dit-il à son reflet dans la fenêtre obscurcie, en réponse au capitaine du film. C’est exactement ça.
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Ce qu’il y avait de mieux, dans le service de nuit, c’était le silence. Parfois, elle sortait fumer une cigarette au moment le plus paisible, entre trois et quatre heures du matin, seule à la lisière des ombres, derrière le diner, et elle écoutait. Bien sûr, le silence n’était jamais absolu – cigales, grenouilles dans le canal de l’autre côté de la rue, frôlements dans les buissons, un camion ou une voiture de temps à autre – mais dans la journée, c’était une véritable cacophonie en comparaison.
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C’étaient des hommes qui avaient connu la guerre de tranchées et s’étaient retrouvés, endurcis et à demi brisés, dans le glamour et le tumulte du monde de l’entre-deux-guerres ; des hommes qui n’étaient plus à leur place, plus de leur temps, des hommes dont l’âme cabossée ne tenait plus qu’à un fil. Les détectives étaient honorables, mais ils en avaient trop vu pour être bons. Les plus durs d’entre eux en avaient trop vu pour avoir peur.
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Mais pour les victimes d’Alkaitis, le désastre continue ses ravages. Amy Torres et son mari ont perdu les économies de toute une vie. « J’ai l’impression de vivre un mauvais rêve, dit-elle de l’escroquerie d’Alkaitis. C’est comme un cauchemar dont on n’arrive pas à se réveiller. J’ai le sentiment qu’il y a moins de bon dans le monde que je ne le croyais. C’est difficile à accepter, pour tout vous dire. Je ne sais pas comment je vais pouvoir payer les frais médicaux de ma mère, à présent. »
– Sacrée citation, lui dit Julie quand ils se croisèrent le lendemain matin dans la cuisine réservée au personnel.
Gavin prenait sa troisième tasse de café. Il n’avait pas dormi de la nuit.
– Merci, dit-il.
Il regagna son bureau en ayant l’étrange sensation de flotter. Personne ne pourrait prouver qu’aucun épargnant ne lui avait tenu ces propos ; néanmoins, ça lui donnait la nausée chaque fois qu’il y pensait. Amy Torren était le nom du professeur d’anglais qu’il avait eu en première.
Voyant les jours s’écouler sans incident, il en conclut que ce mensonge et celui de la voisine de Floride qui ne se prénommait pas Chloe étaient passés inaperçus. Mais le problème, Gavin en avait conscience, n’était pas de savoir si la femme qui était montée dans le taxi avec Lander était une épargnante, ni même de savoir s’il pourrait échapper aux conséquences de l’avoir présentée comme telle en lui écrivant un dialogue sur mesure et en lui inventant un nom. Le problème, c’était que Gavin avait ouvert une porte, juste un peu, et qu’il pouvait voir par l’entrebâillement la disgrâce et les ombres tapies de l’autre côté. Dès lors que vous dites un mensonge, il est facile d’en dire un autre. Un abîme s’ouvre subitement sous vos pieds. Le soir, de retour chez lui, il regardait la vacillante lueur bleutée de la télévision et il ne ressentait presque rien.
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Emily St John Mandel présente son dernier roman "La Mer de la tranquillité".
Emily St. John Mandel renouvelle le thème classique du voyage dans le temps à sa manière unique, dans une histoire envoûtante qui entremêle époques et personnages jusqu'au vertige.
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