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Citation de OmbreetPoussiere


Je passai deux jours avec Maria Spiridonova à écouter son récit des événements intervenus depuis octobre 1917. Elle parla longuement de l’enthousiasme et de l’ardeur des masses, puis des espoirs entretenus par les bolcheviques, de leur ascension vers le pouvoir et de leur glissement vers la droite.
Elle me donna des éclaircissements sur le traité de Brest-Litovsk*, qu’elle considérait comme le premier maillon de la chaîne qui, depuis, avait bridé la révolution. Elle s’étendit sur le razverstka, le système de réquisition qui dévastait la Russie et discréditait toutes les causes pour lesquelles la révolution avait été menée ; elle parla du terrorisme exercé par les bolchéviques contre toute critique révolutionnaire, à la nouvelle bureaucratie communiste, à son inefficacité et à la situation totalement sans espoir. Au total, ce fut un acte d’accusation accablant dressé contre les bolchéviques, leurs théories et leurs méthodes.

Maria Spiridonova (1884-1941) membre éminente du Parti S-R puis de sa fraction de gauche.
Dès 1919, la Tchécka s’acharna contre elle. D’abord condamnée à un an d’hôpital psychiatrique, elle s’en évada. Déportée à plusieurs reprises elle fut arrêtée en 1937, condamnée à 25 ans de prison, avant d’être exécutée en 1941.

Signé le 3 mars 1918, le traité de Brest-Litovsk eut d’importantes conséquences géopolitiques, l’Ukraine, la Biélorussie et les pays baltes passant sous influence austro-allemande, tandis que la révolution finlandaise était abandonnée à son sort, quoique aidée en sous-main par les bolchéviques.
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