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Citation de OmbreetPoussiere


Parmi les délégués se trouvaient deux jeunes anarcho-syndicalistes français, Vergeat et Lepetit. Ils avaient entendu dire que nous étions à Kiev et nous avaient cherché toute la journée sans nous trouver. Après le banquet, ils devaient partir tout de suite pour Petrograd, aussi n’avions-nous que peu de temps devant nous.
Sur le chemin de la gare, ils nous déclarèrent avoir rassemblé beaucoup de notes sur la révolution, qu’ils avaient bien l’intention de publier à leur retour en France. Ils en étaient venus à penser que tout n’allait pas si bien sous le régime bolchévique, que la dictature du prolétariat était entre les mains du seul Parti communiste, tandis que les ouvriers étaient tout autant esclaves que jadis. Ils avaient l’intention d’en parler franchement à leurs camarades en France, d’appuyer leurs dires sur les documents en leur possession.
« Espérez-vous emporter ces documents avec vous ? » demandais-je à Lepetit.
« Vous ne pensez pas qu’on pourrait m’empêcher d’emporter mes notes personnelles ? me repondit-il. Les bolchéviques n’oseraient pas aller si loin ; pas avec les délégués étrangers en tout cas. »
Il semblait tellement confiant que je n’insistais pas davantage. Cette nuit là, les deux délégués quittèrent Kiev et peu de temps après, la Russie. On ne devait jamais les revoir.
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