Quand on réfléchit sur la construction de ces gigantesques monuments religieux du moyen âge, sur la lourde masse des blocs immenses, élevés à des hauteurs vertigineuses et amenés souvent de distances considérables, quand on contemple la forêt de colonnes, de statues, de sculptures, la prodigieuse élévation des voûtes, ou la hardiesse des flèches dentelées, livrées aux vents, et quand enfin, on retrouve le même soin et la même délicatesse artistique et souvent géniale dans un chapiteau ou la figure grimaçante d'un diablotin ou d'un être fantastique quelconque, on ne sait ce qu'il faut le plus admirer du génie, de la patience ou de l'esprit de foi qui animaient ces bâtisseurs d'églises du moyen âge. A ces époques reculées, les sciences exactes étaient dans l'enfance ; on ignorait le secret de multiplier les forces par des appareils ingénieux ; on n'arrivait à l'exécution des choses les plus simples que par une immense diversité de moyens. Et cependant de ces éléments imparfaits sont sortis ces chefs-d'oeuvre qui font notre étonnement.