Emmy Curtis

-Harry ? s'étonna-t-il ?
- Mes amis m'appellent Harry.
- Comment dois-je t'appeler ?
Déjà engagée dans le sentier, elle sourit par-dessus son épaule.
- Harriet.

Rien ne put le retenir : d’un pas rapide, il parcourut la distance qui le séparait de Beth. Il ne s’arrêta qu’à un centimètre de son visage et lut toutes les émotions qui défilaient dans ses yeux. Elle en avait envie. Pourtant, un doute persistait. Contre ses instincts, il fit un pas en arrière. Il ne voulait pas la voir douter à son sujet.

Il desserra la ficelle de son short de bain et s’efforça de penser au baseball et à une liste de présidents américains. En partant du plus récent. Mais non, ses yeux refusaient de la quitter. (...)
Il termina sa longueur et sortit la tête de l’eau au moment où Beth approchait.
Oh, putain. Obama, Bush, Clinton, Bush, Reagan…

- Je croyais que vous vous appeliez… (Il regarda son chéquier.) Beth Cojones ?
- Laisse-moi voir, fit Sadie en lui prenant le chéquier des mains, puis elle eut un rire jaune. Papa, tu croyais sérieusement qu’elle s’appelait Beth Testicules ? C’est cojones ! prononça-t-elle avec l’accent espagnol qui convenait. Ça veut dire boules, couilles. Et franchement, tu continues avec tes histoires de chèques ? Tu ne sais pas encore que j’ai financé cinq copains de fac en te faisant croire que je sortais avec eux ?
Le directeur Walker regarda son chéquier, puis Beth, et enfin Sadie, le temps d’enregistrer l’information. Puis il se laissa tomber dans son fauteuil.

— Pardon, je t’ai marché sur le pied ? chuchota Beth en se frottant doucement, tout doucement contre son érection.
— Non, mais tu marches sur mon self-control. Qu’est-ce que tu fais, au juste ? James était terrassé par le désir.

Tous ces vêtements ! Tous ces Jimmy Choo. Aucun doute, elle irait tout droit en enfer. L’avantage, c’est qu’elle serait élégante pour rencontrer le diable.

Après avoir lancé un SOS pour sa blessure, elle était restée à plat ventre afin de couvrir ses hommes en tirant sur l’ennemi. Quelle femme ! Si elles étaient toutes aussi efficaces que Beth, Walker était prêt à se battre aux côtés d’un bataillon exclusivement féminin ! 

- Je vais sortir pour fumer. Tu m'accompagnes ?
- Tu fumes ?
- Pas du tout.

— Sous chaque tenue, vous trouverez les chaussures adéquates. Essayez tout ce qui vous plaît, mélangez les tenues, les chaussures, faites vos propres ensembles, puis accrochez les pièces choisies sur le petit portant, juste là contre le mur. Si vous avez besoin d’aide, appelez-nous en appuyant sur ce bouton. Si vous êtes coincée, appuyez sur le bouton rouge.
— Coincée ?
Avant de répondre, la conseillère l’étudia d’un bref regard.
— Cela ne risque pas de vous arriver, mais parfois, quelques cookies en trop et une robe trop serrée ne font pas bon ménage. C’est arrivé assez souvent pour qu’on estime nécessaire l’installation de ce bouton d’urgence. .

— Je vais me changer, je reviens tout de suite, lança-t-il en se dirigeant tout droit vers le dressing.
— OK, je te chronomètre. Si tu mets plus de temps que moi pour te préparer, je romps nos fiançailles.
Il lui lança un regard par-dessus l’épaule et lui rendit son sourire espiègle. 

— On pourrait grimper, ajouta-t-il. Il paraît que le sentier des Appalaches se trouve au milieu de falaises magnifiques.
(...)
— Attendez une minute, fit Beth. Grimper ? Est-ce que c’est une excuse pour me reluquer les fesses tout le week-end ? Parce que je vous devancerai d’une bonne longueur, c’est sûr.
Elle lui fit un clin d’œil, et quitta le parking en faisant crisser les pneus. Il ne restait plus qu’un grand sourire plaqué sur le visage de Walker. Gagné ! 

Il lui donna deux petites enveloppes blanches. La première comportait son prénom et la seconde son nom de famille.

- je vous enverrai l'un de ces deux noms par texto avant votre arrivée au cocktail. ouvrez l'enveloppe correspondante, lisez son contenu et répétez-le mot pour mot à Doubrov. Ensuite, détruisez les deux enveloppes.

Chapitre 3 :
"...
Bon sang, pourquoi avait-il dit cela ?
- C'est bon à savoir, Malone. C'est bon à savoir, répéta-t-elle en s'adossant confortablement à sa chaise. C'est quoi, votre métier, déjà ? Vous êtes là depuis quand et vous venez d'où ?
- Waouh ! Vous travaillez pour l'Inquisition espagnole, ou quoi ?
Elle rit et rejeta la tête en arrière, ce qui ne fit que mettre en valeur la belle peau crémeuse de son cou. Il se demandait quel pouvait être son parfum.
Son goût. Putain, Mal ! C'est la fille de Baston. Vas-y mollo.
Hans s'approcha de la table pour y déposer deux bières et deux petits verres de vodka.
- Raclette ? demanda-t-il.
- Volontiers, acquiesça Abby. Hans, je vous présente mon frère Malone.
Hein ? C'est quoi, ce bordel ? Il cherche dans son répertoire un accent américain semblable à celui de Baston.
- Enchanté, déclara-t-il en se levant pour lui tendre la main.
Avec un large sourire, Hans la lui serra.
- Moi de même. Soyez le bienvenu, monsieur.
- Merci, répondit Mal en se rasseyant tandis que Hans repartait. Vous m'expliquez ?
Abby haussa les épaules.
- Hans est adorable et il m'aime bien. Je n'avais pas envie de lui dire que j'avais ramassé un inconnu sur le bord de la route pour l'amener dans son restaurant. Ça l'aurait inquiété. Comme ça, il est content.
Mal ne pouvait qu'admirer sa capacité d'adaptation.
- Vous menez vraiment bien, dites-moi. C'est sorti tout seul, sans la moindre hésitation. Vous ne seriez pas une sociopathe, par hasard ?
Elle avala son verre de vodka d'une traite, aussi facilement que de l'eau.
- Je ne sais pas, je n'ai jamais été diagnostiquée. C'et possible, ajouta-t-elle en s'attaquant à sa bière mousseuse. Mais vous n'êtes pas en reste : vous avez trouvé le bon accent en un clin d'œil. Bien joué, au fait. Vous êtes sûr que vous n'êtes un Américain qui veut se donner du charme en jouant les Anglais mystérieux ?
Il rit et avala une longue gorgée de bière, reposa sa chope et entrecroisa les doigts sur la table.
- Alors, comme ça, je suis mystérieux et sexy ?
- Je n'ai pas dit sexy.
- Mais c'est ce que vous sous-entendiez.
..."

Chapitre 4 :
" - Qu’est-ce que tu fous là ? Répéta-t-elle. Tu es entré par effraction ? Mais t’es malade ou quoi ?
Il ne l’avait jamais vue aussi furieuse contre qui que ce soit, et encore moins lui.
- Sors d’ici. Sors, putain, ordonna-t-elle en croisant les bras.
Elle était si sexy lorsqu’elle était dans cet état.
- Je t’ai aperçue dans la rue, mais je n’ai pas voulu vous interrompre…
Il laissa sa phrase en suspens pour bien lui faire comprendre ce qu’il avait vu. Il ne savait pas pourquoi, mais c’était important pour lui. Que faisait-il là ? Il était un peu mal à l’aise, comme si son instinct lui disait qu’il s’apprêtait à tomber dans une embuscade. Ce sixième sens ne lui avait jamais fait défaut sur le terrain.
- Tu as raison, répondit-il en soupirant. Je ne voulait pas trahir ma couverture en t’adressant la parole en public. Je n’aurais pas dû m’introduire chez toi. C’est… comme une seconde nature pour moi. Je suis désolé. Je m’en vais.
Il attendit un instant dans l’espoir qu’elle le retienne, mais en vain. Sadie se contenta de froncer imperceptiblement les yeux. Même ses expressions avaient changé. Auparavant, son visage était ouvert au rire, à la tristesse, au bonheur… on lisait en elle comme dans un livre ouvert. Mais aujourd’hui, il hésitait. Elle semblait imperméable, comme si elle n’était plus la Sadie qu’il avait connue. Avait-elle des ennuis ? Était-ce pour cela qu’elle se trouvait à Athènes ? Il repoussa cette supposition. Lorsqu’il l’avait vue en train d’embrasser ce… bébé, elle ne lui avait pas paru le moins du monde stressée.
- Au revoir, Sadie. Ça m’a fait plaisir de te revoir.
Soudain, sans même y avoir réfléchi, il fit deux pas vers la femme, enroula le bras autour de sa taille et l’attira contre lui.

... "

Chapitre 1 : un an plus tôt
" - Sadie, je t’en prie… écoute-moi, supplia-t-il avant qu’elle ait pu parler.
- Je ne peux pas. Je suis désolée. Je viens de comprendre la vraie nature de ton métier, dit-elle en regardant les fleurs éparpillée sur le sol et le décor maculé de sang.
- S’il te plaît, laisse-moi t’expliquer…, reprit-il avant qu’une sirène d’ambulance l’interrompe.
Sadie écarquilla les yeux, terrifiée.
- Qui… ? Demanda-t-elle en tournant la tête vers la maison.
Simon jura en silence.
- Je suis désolé ; James a pris une balle, mais je crois que ce n’est pas grave.

" Elle esquissa un sourire.
- C'est parti, sus au mariage ! (D'un air de méchant dans les films, elle se frotta les mains en plissant les yeux.) Un week-end dans un feuilleton, j'ai hâte ! C'est un rêve qui devient réalité. Tammer ne voudra jamais me croire. Oh ! Je pourrais faire semblant d'être votre petite amie. Est-ce que ça permettrait de garder les prédatrices à distance ? James éclata de rire.
- Et comment ! J'en rêvais !
En voyant la mine perplexe de Beth, il s'empressa d'ajouter :
- de me trouver une petite amie en guise de couverture."

" - Harry ! Tu es là ? s'écria la voix d'une femme en provenance du patio.
- J'arrive ! cria-t-elle d'un ton dont la force contrastait avec la délicatesse de sa silhouette.
Il s'appuya sur ces coudes et la regarda rajuster sa robe. Bon sang ! Il vit une minuscule trace d'encre sur son dos. Si seulement il n'avait pas fait si sombre.
- Harry ? s'étonna-t-il.
- Mes amis m'appellent Harry.
- Comment dois-je t'appeler ?
Déjà engagé dans le sentier, elle sourit par-dessus son épaule.
- Harriet."

— Ma famille est très compliquée. Moins je les vois, plus je les aime. De loin. De très, très loin.

Les trois jours à venir seraient placés sous le signe de l’érection imperturbable. Un délicieux enfer.

— On attaque ou on bat en retraite ?
— Et si on adoptait la technique de la diplomatie intelligente par les sentiments ? suggéra James en la guidant jusqu’au salon.
— La diplomatie intelligente par les sentiments ? Je crois que je séchais ce cours-là, à l’école. Tout comme le cours sur le meilleur moyen de se faire des contacts.