« Un livre sur la foi, donc un livre pour les croyants : inutile de l’ouvrir ! » Ne vous y trompez pas. Le message est autrement plus large.
La foi ne concerne-t-elle que les croyants ? Non, répond Enzo Bianchi, car « durant toute notre vie, chacun d’entre nous se demande si la vie a un sens, si l’on peut croire, faire confiance à une parole, à Quelqu’un. »
Nous sommes tous concernés par ce que l’auteur appelle la confiance-foi, par « l’acte humain de croire », celui qui construit l’amour, la vie relationnelle, qui permet le « vivre-ensemble » de toute société.
Dans cette invitation insistante à la confiance-foi qui court tout au long du livre, l’auteur fait vraiment place, et sans restriction ni jugement, aux non-croyants dont il définit clairement et respecte les identités diverses : ceux qui professent que Dieu n’existe pas, les agnostiques qui confessent ne pas pouvoir affirmer ni nier l’existence de Dieu, les indifférents qui n’envisagent même pas de se poser des questions sur Dieu, les nihilistes pour qui le néant s’impose. Non seulement il leur fait place, mais il vit le dialogue avec eux, prenant au sérieux les raisons de l’incrédulité « pour s’en instruire ». Une ouverture d’esprit qui touche profondément l’agnostique que je suis.
Un regret : que l’auteur n’ait pas mis de majuscule à la Foi religieuse : elle est d’un ordre tout différent de la confiance-foi dont il parle, il le dit d’ailleurs lui-même au tout début du premier chapitre de son livre. La confusion m’a parfois gênée.
Je vous encourage à le lire : c’est un petit livre de grand poids.
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Les livres de nos jours qui parlent de la vieillesse et des affres du vieillissement sont forts nombreux, y compris comme ici, touchant à la question de la vie spirituelle dans la vieillesse.
Il s'agit là d'un ténor de la vie monastique en occident qui a été prieure de sa communauté de Bose au nord de l'Italie durant 50 ans. C'est dire s'il a accompagné moult personnes, y compris lors des ultimes étapes de leur vie. Aujourd'hui, devenu à son tour septuagénaire, il examine le temps présent, ce qui s'en va, ce qui reste, dans un regard sans concession, mais plein de sagesse et de vérité.
Il propose au lecteur d'accueillir cette dernière étape de la vie non dans la mélancolie de ce que l'on ne peut plus faire ou de ce qui a été et n'est plus, mais dans une action de grâce mêlée de confiance dans les générations à venir. La vieillesse fait complètement partie du chemin de l'existence et il faut savoir l'accueillir, non la redoute. C'est un autre temps qui s'offre et il est aussi un don.
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Enzo Bianchi a pris le temps d’écrire 40 lettres à un ami, sans doute imaginaire, mais qui peut être chacun de nous. Même s’il s’adresse plutôt à un jeune moine, ses conseils peuvent habiter notre vie quotidienne si nous avons le désir d’y trouver des espaces de silence et de spiritualité. Pour le faire, il nous propose 7 chemins : l'aventure intérieure, l'humilité, l'écoute, le discernement, le combat spirituel, la fraternité et l'espérance. En allant à la rencontre de Dieu, il nous propose aussi de nous trouver nous-mêmes en vérité.
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Un incontournable pour s'initier à la lectio divina
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Ce livre rassemble quatre textes: trois d'Enzo Bianchi et un autre de Guigues II le chartreux (non lu pour ma part).
C'est peut-être l'ouvrage le plus intéressant que j'ai lu sur la Lectio Divina, et donc est une bonne introduction en la matière. En effet, pour les personnes dont la Lectio Divina ne fait pas partie de leur culture ecclésiale (par exemple le protestantisme évangélique), ce livre offre un réflexion biblique et une méthode pour s'exercer à cette pratique.
Enzo Bianchi, et il le dit, ne tombe pas dans les deux travers que nous trouvons dans les livre parlant de la méditation biblique; le psychologisme centré sur ce que je ressens et la méditation qui se fait très intellectuelle.
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