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Citation de GuyMontag


À propos du livre Le partage des eaux d'Alejo Carpentier :

Même la sexualité de Rosario est pure de toute contamination culturelle. Ses étreintes sont rapides et brutales ; Rosario baise, elle ne fait pas l’amour. Faire l’amour, c’est rester extérieur à la sexualité, c’est être appliqué et obéir à quelques principes moraux. Lorsque deux personnes font l’amour, elles conservent leur ipséité. Or, la sexualité ne s’épanouit que dans l’oubli de soi, de sa dignité : sexualité et dignité sont incompatibles. Georges Bataille écrivait dans L’Érotisme que celui qui ne saurait pas du tout en quoi consiste la jouissance sexuelle verrait dans celle d’une femme « l’analogue de la rage des chiens. » La sexualité implique l’exacerbation de tous les sens, elle est l’acte physique complet que les valeurs sociales ou morales ne peuvent qu’altérer. Le paradoxe de la sexualité, c’est qu’elle est à la fois bestiale et humaine. Elle est bestiale parce qu’elle est l’expression du corps, le déchaînement de ses parties animales ; elle est humaine parce qu’elle n’est pas la satisfaction d’un besoin, mais quête du plaisir et que cela exige la mise en branle de l’intelligence au service du corps. En ce sens, l’homme est le seul animal érotique. Avec Rosario, le narrateur découvre la signification du verbe « baiser » et connaît pour la première fois l’exaltation de la chair.
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