Pendant la montée, on traverse les nuages pour finalement se retrouver au-dessus. Et là, surprise, un grand soleil. On a du mal à imaginer ça quand on est en bas. Il faudra y penser en automne lorsque la grisaille arrivera. Il y toujours du bleu quelque part, là-haut. (p.71)
L'ivresse, c'est comme l'amnésie, si on peut raconter ce qu'on a vécu, c'est qu'il y a des témoins. Il y a en effet un moment où l'on bascule dans une autre dimension. La mémoire n'imprime plus. Peut-être imprime-t-elle, mais par décence, elle ne ressort pas ces moments de beuverie. Comme par courtoisie. C'est le moment où les amis arrivent à la rescousse. On aurait aimé qu'ils aient oublié eux aussi. Ils n'avaient pas bu ? Ils vont tout raconter. (p.76)
Juste avant que tout ne se termine, les minutes paraissent s’écouler lentement. Pourtant le temps défile à toute allure, inexorablement, définitivement. Chaque seconde est un trésor dont on ne pourra estimer le prix qu’après. Et lorsqu’on s’aperçoit que c’est fini, que le train a quitté le quai, que les lumières se sont éloignées, évanouies puis disparues petit à petit, alors on sait. (p.97)
Le gros problème chez le dentiste, c'est la salle d'attente. Elle n'est pas insonorisée, ou alors très mal. Et ça, à la première visite, c'est fatal. (p.33)