Le corps a sa mémoire. Une excellente mémoire. Et l'esprit, lui, est sélectif. Il balaie les mauvais souvenirs d'un revers du temps, en quelques années, quelques mois, parfois. Mais il se rappelle le plaisir à jamais. Et plus le plaisir est intense, plus la douleur de sa perte est violente. Si on y réfléchit un peu, on comprend que les choses sont bien faites, car si la mémoire de cette douleur demeurait aussi vive que celle du plaisir, on ne pourrait pas le supporter.