Chacun doit faire des choix dans la vie, et parfois il n'y en a que des mauvais. Partout où tu regardes, c'est un océan de mauvais choix, et tu es obligé d'en faire un, le moins pire ou juste n'importe lequel. »
L'essentiel était là : être l'auteur de sa propre histoire.
Si la guerre lui avait appris une chose, c'est que l'idéologie - l'idée que l'on se fait du monde tel qu'il devrait être, ce pour quoi on est prêt à mourir - est toujours imparfaite et que, aussi innocente soit-elle dans son essence, elle peut mener à la tragédie.
Oublier, elle en avait la certitude, serait facile. La chose la plus facile du monde. On n'arrête pas d'oublier - les noms et les adresses, la couleur d'une robe d'enfance, le titre d'une chanson adorée. On pouvait oublier tout et n'importe quoi à condition d'essayer, à condition de s'en donner la peine.
C’est le calme avant la tempête. […] C’est seulement plus tard qu’elle a compris qu’il n’y avait pas de guerre à La Nouvelle-Orléans : pas de guerre ici. La dernière guerre a eu lieu sur d’autres rives, avec d’autres gens, dans un autre pays, et il n’y aura jamais de retour en arrière vers cette vie-là. Elle s’en rend compte aujourd’hui, mais ça n’atténue pas pour autant la douleur. Au contraire, la douleur grandit. Elle grandit et prend la forme de deux garçons et les deux garçons grandissent et prennent la forme de deux fils, et ces deux fils grandissent et ressemblent à leur père, d’une façon irréelle, dans leurs humeurs, leurs gestes, leurs voix, si bien qu’elle a en permanence le sentiment de le perdre une seconde fois- arraché par le monde, par la vie, par le destin.
C’est le calme avant la tempête. C’est seulement plus tard qu’elle a compris qu’il n’y avait pas de guerre à La Nouvelle-Orléans : pas de guerre ici. La dernière guerre a eu lieu sur d’autres rives, avec d’autres gens, dans un autre pays, et il n’y aura jamais de retour en arrière vers cette vie-là. Elle s’en rend compte aujourd’hui, mais ça n’atténue pas pour autant la douleur. Au contraire, la douleur grandit. Elle grandit et prend la forme de deux garçons et les deux garçons grandissent et prennent la forme de deux fils, et ces deux fils grandissent et ressemblent à leur père, d’une façon irréelle, dans leurs humeurs, leurs gestes, leurs voix, si bien qu’elle a en permanence le sentiment de le perdre une seconde fois- arraché par le monde, par la vie, par le destin.