Nous avons vu [...] comment le contact avec les croyances et les pratiques chamanique pouvait, à un peuple réfléchi comme les Grecs, suggérer les éléments d’une telle psychologie [puritaine] : la notion de l’excursion psychique pendant le sommeil ou pendant la transe pouvait renforcer l’antithèse âme-corps ; la « retraite » chamanique pouvait servir de modèle à une askêsis systématique, une formation consciente des puissances psychiques par l’abstinence, et par des exercices spirituels ; les récits de chamans qui disparaissent et reparaissent pouvaient encourager la croyance en un soi indestructible, magique ou démonique ; et le transfert des pouvoirs ou de l’esprit des chamans mort aux vivants pouvait se généraliser en une ligne de doctrines de la réincarnation.