La Pologne ne pouvait être pour nous qu’une source d’amertumes après s’être approprié des territoires allemands sur lesquels elle ne possédait aucun droit résultant de l’Histoire ou du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, et pour nous, soldats, qu’une source d’inquiétudes au temps de la faiblesse de l’Allemagne. Un coup d’œil sur la carte suffisait pour montrer la menace : une frontière déraisonnable, notre patrie mutilée, ce corridor qui isolait la Prusse-Orientale ! Cependant, le haut commandement allemand n’avait jamais envisagé de guerre offensive pour résoudre cette situation par la force. Une raison très simple, à défaut d’autres, eût suffi pour l’en empêcher : une telle guerre nous eût infailliblement lancés dans un conflit sur deux ou sur plusieurs fronts.