« L'espérance vient à nous vêtue de haillons afin que nous lui confectionnons un habit de fête. »
Dans cette image de Paul Ricoeur, l'espérance est seulement un commencement, petit et pauvre, et elle se confie à nos mains. Elle vient, tremblante et anxieuse; elle nous aide, mais, plus encore, elle demande notre aide pour devenir la bien-aimée joyeuse de notre monde.
Les grands inventeurs, les fondateurs, les créateurs, les prophètes font ainsi: ils regardent le présent avec la perspective du rêve et du futur.
L’espérance vient à nous avec des pauvres choses, non pas avec les éclairs de prodiges inouïs. Elle vient avec cette simplicité qu’ont les choses les plus essentielles, comme l’air, la lumière, l’eau, le souffle. Elle vient comme une petite pousse, et non pas comme un grand arbre.
"Shakespeare écrit : "La vie n'est qu'une ombre en marche, un pauvre acteur qui s'agite pendant une heure sur la scène. Et alors on ne l'entend plus; c'est un désir conté par un idiot, plein de son et de furie ne signifiant rien." Une définition belle et désespérée."
Il nous fait riches, mais avec la pauvreté de petits signes, comme des pollens de printemps dans le vent; une parole, un pain léger comme une aile, plus de lumière qu’il n’en faut pour le premier pas quand le reste de l’horizon demeure sombre... petits germes d’humanité.
"Le bonheur n'est pas la satiété, mais la dilatation du désir, c'est un coeur pluriel."
"L'espérance naît de cette conviction : le jardin d'Eden n'est pas dans le passé, mais dans le futur; le paradis n'est pas un regret, mais un projet."
Nous demandons des signes extraordinaires à un Dieu illusoire et nous ne nous rendons pas compte des humbles signes du Dieu réel.