La rencontre avec Erwan Le Morhedec
(Une malade dirait à un responsable de soins palliatifs) : « Vous ne pouvez pas savoir comme ma vie est formidable. Les infirmières viennent me raconter leur vie, je suis heureuse comme ça ! »
Trouverons-nous encore des soignants qui auront le temps de nous laisser mourir naturellement ou serons-nous, ceux qui refuseront de partir comme on nous le proposera, des patients encombrants dans des services débordés habitués à valoriser l’efficacité et soulagés que la société y voit une plus grande humanité ?
Dans leurs textes […] on s’aperçoit que la mort ne résulte pas d’une évolution mais d’une décision. Ainsi l’euthanasie peut-elle intervenir à tout moment de la vie, puisque la « fin de vie » intervient quand on décide de mettre fin à la vie, et non quand elle y parvient naturellement.
Chrétiens, ne nous trompons pas de combat: ce ne sont pas les pierres qui font la foi. Dans toutes les cathédrales que nous pouvons ériger, dans toutes celles que nos ancêtres ont dressées vers le Ciel, ce ne sont pas tant les vieilles pierres qu'il faut admirer que la foi des bâtisseurs qu'il faut restaurer!
Les yeux dans les yeux, appuieraient-ils sur la seringue pour administrer la mort à un autre ? Cette projection serait tout aussi difficile, mais l’absence d’interrogation à cet égard est pour le moins révélatrice. Nos députés eux-mêmes pourraient être appelés à répondre à cette question : feraient-ils cette injection qu’aujourd’hui ils déléguent aux médecins ? Il n’est pas plus naturel à un soignant d’administrer la mort, lui qui s’est engagé pour guérir et soulager, et a prêté serment de ne jamais provoquer intentionnellement la mort, qu’il ne l’est à un député.