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4.25/5 (sur 10 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Rennes , 1954
Biographie :

Erwann Rougé, né en 1954 à Rennes, est poète et également éditeur. Après avoir fondé les éditions Dana, il a créé les éditions approches-éditions spécialisées dans le livre d'artiste. Il a animé plusieurs festivals et de nombreux ateliers d’écriture. Il a collaboré à plusieurs revues dont Ecriterres, La Rivière Echappée, Triages, et réalisé de nombreux livres avec des artistes de sa génération.
Il a également présidé la Maison de la Poésie de Rennes.

Il est l’auteur notamment de :
. Amour neige d’oubli (Calligrammes, 1983)
. Les Forêts, Douve ou Haut Fail (Unes, 1992, 2000, 2014)
. Bruissement d’oubli ou Le Pli de l’air (Apogée, 2002, 2009)
. Paul les oiseaux (Le Dé bleu, 2005)
. Passerelle, carnet de mer et Qui sous le blanc se tait (L’Amourier et Potentille, 2013)
. Breuil (Le phare du Cousseix, 2016)
. L'enclos du vent (éd. Isabelle Sauvage, 2017).

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Source : Wikipedia
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Bibliographie de Erwann Rougé   (9)Voir plus

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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
PARFOIS UNE DOUCEUR… 
 

parfois une douceur arrête
l’éraflure d’une âme


que le vif aiguise à l’intérieur


touche léger
le battement d’une sève aigüe


les étincelles d’eau
tassées dans les yeux


la joie       c’est après
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BENI YENNI. KABILYE.1958.
extrait 1
  
  
  
  
ils ont encerclé le village
l’homme contre le mur.
la pierre arrête le temps
et le mur n’existe plus.
l’été ne sera pas
les bêtes tremblent.
entre les épaules et les mots fermés
entre ce monde et la poussière
personne ne creuse la terre commune.

personne n’est aussi mort que lui.



pas d’humidité dans le sel
rien.
le dernier craquement peut-être
avant que l’indifférence
ne déplace les lieux d’enfance.
les ombres ont souillé le village.
c’est décembre telle une branche
une main se redresse calcinée.
sans doute un dernier endroit
à « tenir ».



 « à cause de tout cela Mula Mula * cherchait la pierre témoin.
                                 les ombres se faufilaient. »
                                          29 janvier 1958.

* Traquet à tête blanche.
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BENI YENNI. KABILYE.1958.
extrait 3
  
  
  
  
la place est plus blanche que craie
on balaye les cendres.
midi d’abeilles
derrière les yeux.
on rêve de parler sans bruit
sans laisser d’empreinte
sans voir le mouvement d’aimer
ou ne plus aimer.
on regarde la chute d’un corps
comme une feuille séchée
dans un vieux cahier.
le silence la brûlure
le moindre geste tombent.



l’effacement ou presque
malgré tout ou presque.
le crave mort dans le fossé
renferme la mesure du temps.
Ali Salima Mokrane
quand le ciel est ainsi
les rêves meurent aussi d’un bleu très pur.

Malikra le crave aime les sommets.



« Juste avant de rejoindre la mer là un homme avec feutre
et souliers neufs comme un choucas, sans doute il voulait
                              ressembler à un rocher. »
                                       29 janvier 1958
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BENI YENNI. KABILYE.1958.
extrait 5
  
  
  
  
on dit la hauteur du soleil
rend claire l’intime pureté.
on met du sucre sur la plaie
la pierre d’alun pour les yeux
des feuilles de menthe
pour emplir et entourer la blessure.
les mères lavent la roche
pour que l’âme s’envole calme
dans le dernier battement.



allongé sous un drap
les pieds immobiles.
dans les yeux le blanc a toujours su
qu’il devait retourner au silence.
le sable amassé en une seule pierre
défait les coutures d’un vêtement vide.
il faut sans doute apprendre
à renoncer lentement
à ne plus chercher l’éclat tranché net
entre « trop debout et se tenant ** ».



« quand le sang s’écoule il met le cri partout. »
                              2 février 1958.


** Philippe Lacouste-Labarthe : « Phrase » Editions Christian Bourgois, 2000
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BENI YENNI. KABILYE.1958.
extrait 2
  
  
  
  
déjà plus
le blé le laurier amer
les oliviers noueux.
ils sont venus faire sonner la terre
épandre le feu
dans les champs et les maisons.
chaque corps est vidé de son air.
est-ce un fusil ou plusieurs entre les chênes
ou quelqu’un qui égrène les tisons.

la prière des mères
dans les salives ;
« ce que la sève dans les racines
éclate à la saison prochaine. »



le calme n’est jamais le même calme.
le sable n’est plus la pierre
rongée par la fiente.
le sel n’a jamais le même écho.
le vide en appelle au vide
les creux n’attendent rien.
l’eau ne sait mesurer ni l’incertitude
ni l’entêtement
à vouloir franchir la ligne
de cette férocité muette.



          « huit jours de soleil de montagne puis la haute mer...
le père nous prit entre ses bras... une minuscule lueur de joie. »
                                              9 janvier 1958
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À CE MOMENT-là
peut-être — ne faut-il que marcher

passer le rien flottant
le lavis d'aube

ne faut-il que l'absence

la lecture des vanneaux
pour dissiper le doute

le vent se coude
à la pesanteur d'une ombre

et l'excès de ciel
dans la gorge est toujours là
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BENI YENNI. KABILYE.1958.
extrait 4
  
  
  
  
pas de témoin surtout pas de témoin
il n’a pu s’agenouiller.

dans l’étroit de la gorge :
tous les noms l’un après l’autre
l’enfance à gravir une colline
dans la nuit le gibier que l’on traque
l’odeur de pâte d’olive des sacs de chanvre
et l’effroi en plus qui est de mourir
sans corps ni indice.
(cela ne dit rien) cela écaille le silence.



la fatigue immobilise
l’air dans l’air
la vie ne se voit plus perdre la limite.
on ne peut se fier
à qui vient mordre la poussière
elle engorge la bouche
la sécheresse aux commissures.
il rêve d’un bol de pois chiches
avec un peu d’huile d’olive.



« la plupart du temps l’homme parle bas ou ne parle
pas du tout, passe et repasse avec le même mouvement
                                          d’épaule. »
                                        2 février 1958
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LA BRÛLURE A UNE ODEUR DE FLEUVE…


la brûlure a une odeur de fleuve
elle bascule sur l’autre rive

noue et délivre
le toucher des genoux et des épaules

guette
ce qui se met en déséquilibre


elle croit qu’elle mène la lumière
sous la langue

veut le retour de la pluie




et l’ombre portée rassemble ses morts
étoupe la faille du temps

parle
au-delà     d’une chair
blancheur de cendre


elle croit que le sel et le carmin
d’une herbe suffisent

pour la soif du bois
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ON NE FAIT QU’ÉCRIRE...


on ne fait qu’écrire
fendre le blanc

se saisir de la boue

prendre le tison d’une langue
retournée à profondeur de lame

le rouge au commencement

le mot est couché entre les morts
et les silences tombés fous

peut-être, le commencement
d’une peau morte au coin de l’ongle
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il y eut la lenteur d'un feu
et mille embruns fous

leur fragilité frottée au noir
souleva chacune de ses narine
pour un étrange abandon

la fête de quelque chose
inattendu

la bouche peuplée de sable
et d'abeilles

l'amande douce — amère
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