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Le découragement et le désenchantement, symptômes d'une conscience sociale atrophiée
Face à la dégradation du cosmos, un moment vient où la question salutaire doit se formuler en « nous » : quel monde voulons-nous¹²? C'est collectivement qu'il nous faut nous déterminer. Pour nos esprits « postmodernes », la liberté se conjugue spontanément au singulier : qu'est-ce que je veux ? La formulation plurielle - que voulons-nous ? - sonne étrangement à nos oreilles et ne vient pas naturellement sur nos lèvres. C'est donc qu'une part de notre identité humaine profonde ne trouve plus à s'exprimer. Notre fibre politique s'est flétrie.
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L'étonnant est bien que cette connaissance des lois du cosmos ait pu, à un moment donné, obscurcir le discernement d'une intelligence divine créatrice au lieu de la dévoiler. En un sens, il s'est produit une forme de rétrécissement de la rationalité à la seule rationalité de la méthode mathématico-scientifique. Cette forme d'idéalisation de la logique mathématique transparaît typiquement chez un auteur comme Descartes, à cet égard emblématique du tournant moderne. Par la suite, il faudrait sans doute parler d'une sorte de fascination - compréhensible - face à la puissance explicative des sciences. Les progrès impressionnants de l'intelligence et du décryptage des phénomènes physiques a pour ainsi dire polarisé l'attention sur ce niveau d'interprétation du réel, au point de lui accorder une valeur quasi absolue. Comme si l'explication des phénomènes cosmiques à un niveau purement physique rendait compte de tout et épuisait toute interprétation rationnelle possible. Très schématiquement, la soudaine abondance des réponses au « comment ? » semble avoir temporairement rassasié la soif de la raison humaine, au point de lui faire oublier ses attentes dans l'ordre du « pourquoi? ». En vérité, nous ressemblons un peu aux convives d'un mariage qui, séduits par l'excellence et l'abondance des petits fours du cocktail, s'en gaveraient au point de n'avoir plus faim au moment où leur hôte les inviterait à s'attabler pour le dîner des noces. Sommes-nous invités simplement au cocktail ou Dieu nous attend-il pour un festin de noces ?
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La réflexion sur les « communs »
La réflexion actuelle sur les communs montre, si l'en était besoin, que ces hautes perspectives ne sont en rien déconnectées du concret. Une majorité de biens matériels, en vérité, sont indivisibles et donc inappropriables de manière exclusive. Après plusieurs siècles d'expansion du capitalisme libéral, nous réalisons que cette attention aux communs constitue l'un des angles morts du système. Le cas des « enclosures », au Royaume-Uni, est souvent donné comme l'exemple paradigmatique de cette dérive. Dans la même perspective, il faudrait s'intéresser, plus largement, à l'évolution des droits et coutumes liés à la propriété foncière dans les campagnes françaises, entre l'époque féodale et l'époque actuelle. Contrairement à certaines idées reçues - et sans pour autant idéaliser la situation, les pratiques du Moyen-Âge manifestaient une forme d'attention à certains biens communs qui a quasiment disparu aujourd'hui : pâturages communaux, droit de
ramasser du bois sur les terres seigneuriales, etc. Cette notion de commun est d'une importance particulière en économie dans la mesure aussi où elle offre un angle d'attaque pertinent pour mettre au jour l'ampleur des fameuses externalités négatives de bien des systèmes de production. Regardée comme une détérioration des communs les plus fondamentaux (sols, eau, air), la pollution se révèle immédiatement comme une injustice, réclamant une évaluation beaucoup plus précise ainsi qu'une régulation exigeante. Il devient évident que l'attention aux communs constitue l'un des leviers les plus décisifs du réveil de notre conscience politique : l'usage de ce qui est commun et appartient immédiatement à tous ne peut être que le fruit d'une décision collective. Il devient de plus en plus clair que cet usagebne saurait être le simple fait d'un intérêt privé individuel.
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... La perte contemporaine de la métaphysique Faut-il s'étonner que le basculement de nos sociétés dans la culture et la consommation de masse au fil du dernier siècle soit concomitant d'une crise de la métaphysique ? Comment notre consumérisme intensif n'éroderait-il pas notre sensibilité métaphysique ? Comment notre entrée dans la « culture du déchet »- pour reprendre l'expression du pape François traduisant avec sagacité la notion actuelle d'anthropocène - n'éteindrait-elle pas notre attention à la valeur des choses en elles-mêmes ? Les créatures ont une consistance propre indépendamment de leur valeur d'usage. Cet en soi des créatures est justement l'objet de la métaphysique, si décriée ces dernières décennies, et aujourd'hui presque oubliée...

La perte contemporaine de la métaphysique

Faut-il s'étonner que le basculement de nos sociétés dans la culture et la consommation de masse au fil du dernier siècle soit concomitant d'une crise de la métaphysique ? Comment notre consumérisme intensif n'éroderait-il pas notre sensibilité métaphysique ? Comment notre entrée dans la « culture du déchet »- pour reprendre l'expression du pape François traduisant avec sagacité la notion actuelle d'anthropocène - n'éteindrait-elle pas notre attention à la valeur des choses en elles-mêmes ? Les créatures ont une consistance propre indépendamment de leur valeur d'usage. Cet en soi des créatures est justement l'objet de la métaphysique, si décriée ces dernières décennies, et aujourd'hui presque oubliée...
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Cette «gnose», cette certitude de la techno-science d'avoir à sa portée toutes les découvertes salutaires pour le monde vert de demain, se révèle donc être une fuite en avant. Elle traduit, tout simplement, une incapacité à sortir du cadre de pensée dans lequel nous sommes largement enfermés. Et le marketing des « technologies vertes" qui nous vend un avenir dématérialisé, mais intégralement adossé sur des technologies hyper-consommatrices de matières rares, d'énergie, et d'eau, est une mystification³.
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