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Citation de HCFA


Un Allemand l'arracha aux mains des enfants et le poussa sur le côté en brandissant un document. Le docteur était un pédagogue et un écrivain très connu, son assassinat ne serait pas passé inaperçu, il avait donc obtenu la "grâce allemande".
Korczak fit non de la tête et, fâché, rejoignit les enfants qui le fixaient avec des yeux désespérés. Il eut pour eux un sourire plein de bonté et se tourna vers un plus grand pour lui montrer la tête du cortège. Le garçon y courut et, se plantant devant, sortit un violon. Le docteur souleva alors les deux petits dans ses bras et, un autre agrippé au pan de sa veste, rejoignit à son tour la tête du cortège. Puis, le plus costaud se plaça près de lui, brandissant le drapeau vert de leur héros, le roi Mathias Ier, et la longue file s'ébranla au son du violon.
Mais le vrai héros, c'était le docteur. Il avait raconté aux enfants qu'on les envoyait à la campagne découvrir des merveilles, les prairies, les forêts, les torrents, une nature dont la plupart ignorait tout, ne se souvenant pas d'avoir connu autre chose que la grisaille du ghetto.
C'est là que Victor arriva, boitillant, hors d'haleine. Il avait été blessé aux jambes. Une fillette lui tendit les bras, les larmes roulant sur ses joues. Helena. Malgré la douleur, Victor la souleva brièvement pour lui poser un baiser sur la joue puis, la tenant par la main, il prit place au dernier rang.
[...]
Liam aperçut un policier juif qui agitait les bras en criant et en désignant quelqu'un dans la foule. Ivan ! Il désignait son cousin !
Un Allemand agrippa alors Victor par le bras, le tira en arrière et détacha brutalement de sa main celle d'Helena - qui se mit à hurler.
Victor se dégagea et cria quelque chose, avant de cracher sur le SS.
En une fraction de seconde, celui-ci pointa son révolver. Et Victor s'effondra.
Liam en resta atterré. Ca c'était fini comme ça ?
Helena se jeta sur le policier et le frappa avec rage de ses petits poings. Le SS lui donna un coup de crosse d'une violence extrême dans la tempe, et elle s'effondra sur Victor, le visage en sang.
Le docteur Korczak - qui était déjà à la porte du wagon, faisant embarquer ses petits protégés assez vite pour qu'on ne les maltraite pas - leva les yeux vers la scène. Dans son regard, il y avait tout le malheur du monde.
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