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Tous deux sont des dirigeants charismatiques, jouissant d'une immense popularité auprès de leurs peuples, et tous deux ont véritablement un tempérament de fer.
Cela pourrait aussi rallumer la guerre. Les commentateurs disent que seuls deux hommes d'une telle trempe peuvent exiger de leurs peuples le lourd tribut qu'il leur faudra payer pour la paix - concessions territoriales, concessions dans la nature de la paix. De quelque façon que les dés soient jetés, jamais le sort du Moyen-Orient n'a tenu si spectaculairement en équilibre entre deux seuls êtres : Menahem Begin et Anouar el-Sadate.
L'heure : 19h58. La date : le 19 novembre 1977. Le lieu : l'aéroport international Ben Gourion, près de Tel-Aviv. Les roues de l'avions présidentiel "Égypte 01" prennent contact avec le sol. A 20 heures précises, le pilote coupe les moteurs du Boeing 707 rouge et blanc qui arbore sur sa queue le pavillon égyptien. Deux hommes de piste font rouler l'escalier vers l'avion immobile. Un nouveau chapitre de l'histoire du Proche-Orient commence.
Trente ans de guerre, quatre-vingt mille morts égyptiens, quatorze mille morts israéliens, des économies ruinées dans chacun des pays, voilà une partie du prix qu'il avait fallu payer en arriver à ce moment émouvant à l'aéroport Ben Gourion, près de Tel-Aviv, où le monde vit Sadate et Begin demander à ne jamais plus jamais avoir à acquitter un tel tribut.