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Critiques de Fabien Rey (12)
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Nutty Ghosts

Je ne peux pas parler de coup de coeur car, si j’en ai eu pour certaines nouvelles, cela n’a pas été le cas pour toutes. Mais le niveau de l’anthologie est comme d’habitude de qualité. Le travail de la directrice de collection qui a reçu plus de 90 nouvelles a été énorme et le résultat vraiment de très haut niveau. Elle fait partie de l’une de mes anthologies favorites. Merci à tous les auteurs pour ces très bons moments.

Mon coup de coeur de ce recueil : Bons baisers de MontFaucon de Patrice Quélard.



Place maintenant, à mon avis de chaque nouvelle.



Fantôme à tout faire de Aurore Chatras : Evidemment, je peux difficilement critiquer ma propre histoire. Je suis curieuse des avis des autres blogueurs ou personne ayant lu cette anthologie.



Repose en paix de Billie Colin : Le ton au départ est assez bon enfant. Le décalage et l’intensité augmente au fur et à mesure pour un final à frissonner.



Les inaccomplis de Ange Beuque : Une nouvelle au ton sympathique qui se lit avec plaisirs. Même si la situation n’est pas simple pour le héros, moi j’ai bien aimé l’avancée de l’intrigue.



Le fantôme de mon Roger de Alain Delbe : Tout simplement géniale. On a vraiment l’impression d’être en pleine discussion avec Gisèle. Bravo pour cette histoire Monsieur Delbe 🙂



Confession d’un croquemitaine de Emilie Chevallier Moreux : Première nouvelle où le ton est lancé : fantôme qui va nous filer les chocottes. L’histoire est prenante et angoissante.



Nous : Maud de Delphine Hédoin : J’ai lu la nouvelle deux fois pour découvrir les allusions cachées. Un super travail d’écriture.



Fantôme dans la machine de Floriane Derain : Cette nouvelle m’a serré le coeur et j’ai vraiment était attristé par ce qui arrive à cette pauvre enfant.



Le foulard de Fabien Rey : Une nouvelle glauque dans laquelle j’ai eu du mal à m’immerger. J’ai un peu moins accroché que les précédentes.



De lys et de fantôme de Denis Labbe : Une nouvelle poétique et bien menée mais dans laquelle j’ai eu du mal à plonger. Peut-être aussi car je ne connais pas du tout Lady MacBeth.



Kagemusha de Mauela Legna : Alors cette nouvelle reste un mystère pour moi. J’ai accroché de suite, j’ai aimé le ton, l’humour, la lecture facile…Mais à la fin j’ai rien compris. :(…Et pourtant je l’ai relu deux fois.



Bons baisers de Montfaucon de Patrice Quélard : Sur les deux premières pages, je dois l’avouer, Patrice j’espère que tu m’excuseras, mais je n’ai pas du tout accroché. Du coup, j’ai sauté cette nouvelle pour y revenir à la fin des mes autres lectures. Je l’ai d’ailleurs ce matin et passé les 3 premières pages, je suis restée absorbée dans ma lecture jusqu’au final où j’ai fait Waouh !!! Je ne regrette pas d’avoir terminé l’anthologie sur cette nouvelle.



Les marcendreurs de Christophe Olry : Un peu de mal à comprendre le principe de la vie à New Heaven, puis petit à petit les pièces se sont imbriquées. Bravo Christophe, tu as su distiller les choses de manière subtile et bien dosées pour arriver à un final génial.



Les ombres de L. Williams : Une nouvelle qui m’a angoissée et d’ailleurs j’ai un peu regretté de la lire avant le dodo. L’angoisse est palpable dans cette attraction hors du commun.



Les fantômes de Secoolife de Christophe Garreau : Une nouvelle que j’ai vraiment apprécié sur l’absurdité de la vie et de la mort. Est-on vraiment maître de son destin ?
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Tombé les voiles

Le prix mille saisons prend encore plus d'ampleur avec cette 3ème année d'existence. À partir d'un thème "Tombé les voiles", vingt nouvellistes explorent les contrées de l'imaginaire : science fiction, fantasy urbaine et fantastique, drame et humour, uchronie et post-apocalypse. Face à la qualité des textes présentés, difficile de deviner quel sera l'auteur lauréat du prix 2018. J'apprécie ce format car il permet de découvrir des genres qu'à priori on ne lirait pas spontanément. Voici un retour sur les textes.



-Philippe Auréle Leroux (texte Bison blanc) nous invite dans le nord de Detroit pour nous plonger dans un thriller policier baigné de chamanisme indien. Très visuel, fouillé, avec une forte symbolique, j'aimerais qu'un dessinateur de BD s'en empare.



-Yvan Barbedette (texte : Pandore déconnectée) peint un futur dans lequel l'âge stagne pour tous à 22 ans et où chacun a la capacité de se connecter par l'esprit au monde entier. Cette idée lui permet d'explorer une nouvelle forme de société dans laquelle la famille est destructurée. Ce texte fourmille d'idées, et j'espère que cet écrivain nous proposera prochainement un roman issu de cette mise-en appétit !



-Xavier-Marc Fleury (texte : noir) joue avec les sens et les certitudes du lecteur en faisant basculer le monde contemporain dans le chaos (difficile d'en dire plus sans trop en révéler...). Une idée originale et un récit entraînant qui incite le lecteur à s'identifier au personnage principal ou à le rejeter.



- Edward Noyce (texte Edmotype) m'a rappelé mes vieilles lectures d'Edgar Poe, Maupassant et Robert Houdin avec ce récit qui se déroule au XIXème siècle à l'heure de l'apparition de la photographie. Peut-on parler de classicisme fantastique ? Je ne pense pas car l'auteur glisse au final une critique du pouvoir assez contemporaine.



- Johann Vigneron (Texte : La machine à café) Chapeau à l'anthologiste qui a su à merveille disposer les 21 textes en variant les rythmes, les styles et les univers. Chaque nouveau texte nous surprend, et celui de Johann Vigneron, Stephen King de l'érotisme, est largement dosé en caféine !



- Danü Danquiny (texte : Indice de récupération). Au début, j'ai trouvé que le sujet de cette nouvelle, une uchronie axée sur la manipulation scientifique des populations en 2062, avait été déjà beaucoup traité en SF. Pourtant le style de Danü Danquiny lui confère une force et un cynisme redoutables.



-Fabien Rey (texte : enchanteur des vents). À nouveau un univers que l'on aimerait voir développer dans un roman. C'est que le lauréat du prix mille saisons 2018 se verra proposé l'édition d'un roman inspiré de sa nouvelle. On est ici dans de la SF fantasy. Je ne suis pas féru de fantasy mais ici l'auteur nous prend par les mots et nous fait partager les angoisses d'un pilote de navire un peu particulier. Poétique, dépaysant, avec une chute vraiment sympa.



-Francis Jr Brenet (texte : Macchabée Blues). Ce récit plus rock que blues se déroule dans un futur proche et a pour cadre un monde urbain bien sombre. On retrouve ici le thème du "nettoyeur" à son tour arrosé, mi Blade Runner, mi Jason Bourne, vous l'aurez compris ; de l'adrénaline et du complot.



-Aaron Judas (texte : choc). 100% fantastique. Aaron met en place un huis-clos saisissant à l'intérieur d'un asile. Ajoutez-y des tatouages maléfiques et des traitements choc administrés par un docteur ambigu, et vous aurez une idée de l'ambiance sombre dégagée par cette nouvelle. On est happé jusqu'à la fin par cette question : le mal-être du personnage principal est-il fondé ou perd-il simplement la tête ?



- Audrey Salles (texte : Dame M.). Nous voici à Amsterdam, rue des plaisirs, où une geisha énigmatique joue avec ses clients. le thème des Lémia associé au mystère féminin est ici revisité avec talent. le style maîtrisé et la langoureuse progression du récit concourent à créer une atmosphère vraiment prenante. Il suffit de piocher n'importe quelle phrase au hasard : toutes dégagent raffinement et mystère. "Non, en fait, je n'ai pas vu ses yeux. Elle était trop loin. Je n'ai vu leur couleur qu'après, lorsque j'ai pu l'approcher." Un régal.



-Gwenaël Bulteau (texte : La déchirure Rostrowitsky, 16 pages). Avant que la première guerre mondiale n’éclate, le savant Kostrowitzky conçoit un automate/androïde à vapeur à l’image de son amour défunte. Celui-ci l’accompagne dans tous ses déplacements. La guerre éclate. Un commissaire charge un agent de surveiller le savant qui a développé aussi des systèmes de prothèses bien utiles aux soldats mutilés. L’espion réalise que le fidèle automate n’est pas indifférent à son environnement… Comme vous l’avez deviné, il s’agit de steampunk fantastique. Le rôle de la femme m’a mis mal à l’aise, mais c’est vrai qu’on est au début du XXème siècle.



-Philippe Deniel (texte : évolution, 16 pages). Fantasy SF. Depuis qu’il a perdu la guerre des larmes face aux nains et leurs alliés, le peuple des Elfes, déraciné, erre dans le cosmos sur l’arbre-monde. Mais ce répit durera-t-il longtemps ? Seize pages ne sont malheureusement pas suffisantes pour explorer le monde de Tanis, que l’auteur a ciselé en orfèvre. À la fois méticuleux et imagé, ce récit est à lire plusieurs fois pour bien s’imprégner de toutes ses nuances. Cet univers qu’on devine totalement maîtrisé par l’auteur mériterait d’être dévoilé sur un roman entier.



-Rozenn Duchesne (texte : l’œil du dragon, 10 pages). Nous voici plongé dans les décombres d’une ville contemporaine ravagée par la guerre. Des civils tentent d’y survivre tant bien que mal, méfiants vis-à-vis d’autres peuples chassés jusqu’ ici par les conflits. Contrairement aux apparences, nous sommes bien dans un récit de fantasy urbaine. Je devrais plutôt écrire fantasy urbaine humaniste. Ici la dimension fantastique est subtilement dosée. L’écriture est rythmée, travaillée avec des mots toujours justes, un style impeccable. Un contexte fort, un récit avec peu de personnages, un temps court, une chute pleine d’espoir, tous les ingrédients d’un texte fort, quoi. Mais vous avez déjà compris que j’ai adoré cette nouvelle. Dommage que le titre en dévoile un peu trop.



-Aaron Gooris (texte : Le magasin, 19 pages). Inclassable ! Et si, pour votre sécurité, vous vous retrouviez enfermé dans un magasin pendant des dizaines d’années, combien de temps vous faudrait-il pour tenter de vous enfuir ou devenir cinglé ? Voici un mix de récit post-apocalyptique, de paradoxe temporel et de huis-clos oppressant entre des personnages écorchés. L’auteur n’a pas bridé son imagination ni les comportements des protagonistes et cela forme un sacré cocktail. J’ai été brassé par ce texte, très différent de ce que j’ai l’habitude de lire (et c’est l’avantage d’une anthologie : sortir de ses habitudes de lecture). Peut-être aurait-il gagné en rythme en étant concentré sur une quinzaine de pages ? Toujours est-il que j’aurais aimé découvrir d’autres écrits de cet auteur mais je n’ai rien trouvé sur le net. J’espère pouvoir le lire bientôt dans d’autres anthologies.



-Barnett Chevin (texte : l’esprit du péché, 16 pages) ? Au XIXème siècle, l’Irlande s’avère plus proche du moyen-âge que de la révolution industrielle. Un aristocrate y est chargé d’enquêter au sujet de fréquentes disparitions d’enfants. Ses recherches le mènent dans un couvent interdit aux hommes. Le style d’écriture classique employé par l’auteur se prête très bien au cadre « monastique » et pose une sacrée ambiance. C’est d’ailleurs l’atmosphère et le rythme particulier qui font la force de ce texte. Le tout est très bien mené, la chute reste cependant un peu trop traditionnelle à mon goût.



-Jana Rémond (texte : Où se perdent les vents, 7 pages). Ce magnifique texte est court, pourtant le temps y est étrangement arrêté. Ce pourrait être un conte philosophique, une musique ou un court-métrage animé. Je ne peux rien en dire d’autre si ce n’est qu’il faut le lire et le faire lire, impérativement.



-Thierry Soulard (texte : vague mélodie, 19 pages). Au vu du titre de l’anthologie, je m’attendais à plusieurs histoires de pirates. Chouette, en voici une ! Et quelle histoire ! Qui n’a jamais rêvé, enfant, de tomber sur une bouteille rejetée par la mer sur le rivage, et trouver à l’intérieur le récit de naufragés ? Là, les pauvres marins se sont battus entre eux pour chiper le seul crayon à disposition sur leur île déserte. Ils racontent tour à tour leur version d’une chasse à la sirène peu commune. Les personnages sont délicieusement caricaturaux et bornés et la chute est formidable.



-Elie Darco (texte : Sous un voile d’ombre, 18 pages). Bienvenue dans l’inframonde. Voici un récit jeunesse plein d’adrénaline, dans lequel l’humanité survit entassée sous terre dans une cité qui ne dort jamais. Guerres de clan, police inexistante, assassins sans scrupules, la chasse aux ombres est lancée !



-Nina Valin (texte : Tartu et la tombée de l’hiver, 17 pages). Imaginez une tour scientifique de 18 étages, avec 6 chambres et un laboratoire par étage, 108 chercheurs y sont chargés de réparer le climat, sans aucun moyen de savoir comment évoluent les recherches dans les autres étages. Très beau texte sur l’enfermement, l’absurde et la liberté.



-Valentin Desloges (texte : nul sauvetage/futur fermée, 14 pages). Il ne faut surtout pas s’arrêter au titre incompréhensible, ni aux premières lignes de ce récit un peu trop colorées « monde des Hobbits » à mon goût, et vite se laisser porter par le délire jouissif de cet auteur ! Ce texte monte en puissance au fur et à mesure de l’avancée de la quête de pauvres « foltroysiens » à la diction perturbée par une brume maléfique. Un humour franchouillard, à l’orée des personnages de Naheulbeuck, Kamlot ou Trolls de Troy, porté par un texte croustillant. Car l’auteur, lui, n’a pas perdu le nord et s’il vous fait croire que l’histoire part dans tous les sens c’est pour mieux vous faire mordre à l’hameçon.



-Frédéric Gobillot (texte : un dernier point de vue, 17 pages). Oooh ! C’est la première exclamation qui me vient à l’esprit pour résumer cette nouvelle philosophique et poétique. Du rêve à l’état pur, placé à point nommé en fin d’anthologie. On retrouve ici deux personnages qu’on semble déjà connaître, un savant dénommé Georges Ardan, chercheur idéaliste qui réalise son rêve à l’encontre des croyances communes, et le jeune journaliste Philéas (mais rien ne précise s’il s’agit de Fogg), totalement fasciné par la forte personnalité de l’inventeur destiné à repousser les limites de l’univers connu. Loin d’être une simple inspiration des voyages extraordinaires, cette nouvelle est au final plus proche de Matisse que de Jules Verne, car elle nous ouvre à une délicieuse dimension de l’esprit, l’imaginaire.



Vous l'aurez compris, cette anthologie vaut le détour, même pour un lecteur non habitué aux écrits de l'imaginaire : pour la qualité générale des écrits, pour la variété des univers et pour la visibilité donnée aux jeunes auteurs.

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Nutty Wolves - Anthologie

Je remercie chaleureusement la maison d'édition Nutty Sheep pour l'envoi du recueil de nouvelles Nutty Wolves.

J'apprécie de lire des nouvelles de temps en temps, et ce recueil ci me tentait beaucoup car il parle de... loups garous :)

J'adore ces bestioles, toutes les légendes qui les entourent et je n'ai pas du tout été déçue par ces 15 nouvelles.

La première histoire est surprenante et donne bien le ton. C'est original, très bien ficelé, bien écrit. Toute une ville protège un homme, en soi classique mais je ne m'attendait pas à un tel dénouement.

L’alcôve, la seconde nouvelle, est une de mes préférées. Nous allons dans un institut de beauté un peu spécial, avec une patronne très attachante.

Je ne vais pas toutes les détailler car il y a en a quinze, mais quelle bonne surprise :)

Toutes sont bien écrites, bien ficelées, avec des surprises. Il y en a peut-être une ou deux qui m'ont moins plu, et encore ce n'est pas flagrant.

Je suis rarement aussi enthousiaste vis à vis d'un tel ouvrage mais honnêtement, ce recueil est vraiment réussi.

J'ai parfois souri car on trouve de l'humour, et évidemment j'ai frissonné car certaines scènes font un peu peur. J'ai trouvé que l'écriture de la sixième nouvelle : Clinique, était très agréable et même poétique par moment.

Je mets quatre étoiles et demie, j'ai passé un bon moment avec Nutty Wolves. Si vous aimez les loups garous n'hésitez pas à découvrir cet ouvrage :)

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Nutty Wolves - Anthologie

Hello, à tous,



Anthologie réalisée pour les fans des bébêtes poilues en tout genre.

Certaines de ces nouvelles sont de vraies pépites avec des coups de coeur pour certaines. Certaines sont assez flippantes, j'ai sursauté à 3-4 reprises.

Chacune des histoires est très bien écrite, d'un très bon niveau. Que l'on accroche ou pas, les atmosphères sont très bien retranscrites et assez angoissantes.



Un vrai plaisir - A découvrir de toute urgence
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Dessine-moi un...

Dans son introduction, sobre et éclairante, Chantal Robillard met en avant cette phrase inoubliable et emblématique du Petit Prince :



Dessine-moi un mouton…



Et place cette historie dans son contexte et sa genèse. Mais le Mouton est la continuation de nombreux antécédents littéraires et bibliques. Le mouton de Panurge, évidemment, étant la parabole de ceux qui suivent un individu sans aucune réflexion de leur part, et ils sont plus nombreux que l’on pense. Et lorsqu’ils n’appliquent pas les directives, on les qualifie de frondeurs, d’anarchistes, d’asociaux. Et l’on parle alors de mouton noir, celui qui ne ressemble pas aux autres et est soit dédaigné, soit le chef de bande.



Dans la Bible, le mouton est l’emblème du sacrifice, tout comme aujourd’hui pour la religion musulmane, devant purifier l’âme et effacer les péchés. Ce qui nous amène à l’agneau pascal, Pascal étant un prénom fort usité avec malice dans certains des textes. Et comme l’agneau est synonyme de pureté, de Bien, il lui faut son contraire sous la forme du loup, le Mal.



Mais foin de tout ça, laissons les symboliques de côté, ne nous laissons pas tondre l’esprit à la recherche d’autres références, et partons paître dans ce recueil, brouter des nouvelles fraîches, gustatives, au goût de science-fiction, de poésie, d’humour, d’histoire, de fantastique, un régal pour les yeux et les papilles.



Mais l’un n’empêche pas l’autre, et plusieurs thèmes peuvent se retrouver dans la même nouvelle. Et qui dit humour ne veut pas dire abstraction de la réalité.



Prenons quelques exemples pour illustrer ce qui vient d’être écrit.







Ainsi Hélène Cruciani nous transporte dans un univers plus ou moins lointain, dans lequel les élèves communiquent avec Sélina, leur institutrice, par tablettes interposées et réciproquement d’ailleurs. Parmi ces gamins, un des élèves est atteint d’un TEAH, soit Trouble d’excès d’Attention/Hypoactivité. C’est un gamin qui réfléchit, qui contemple, qui regarde derrière le miroir. Et lorsque Sélina leur propose de découvrir Promenez-vous avec le Petit Prince, un livebook car les gamins ne veulent pas découvrir une histoire et des images dans un vrai livre, Pitié maîtresse, pas un vieux livre… Il y a trop de pages… tous sont contents. Mais Wilfried s’attarde trop sur les détails, il veut comprendre ce qu’il y a de l’autre côté, voir le mouton caché dans la boîte. Alors, afin de clore l’incident, Sélina leur propose une sortie IRL, In Real Life, à la rencontre d’un quadragénaire multimilliardaire excentrique qui possède une ferme, une sorte de zoo avec de vrais animaux, de la vraie herbe…







Emmanuel Honneger nous donne une date quasi précise, année 3528, mille cinq cents ans après une gigantesque explosion atomique d’origine humaine. La planète terre mérite son surnom de Planète Bleue, car à la surface du globe rien ne subsiste. Tout est englouti sous la mer. Toutefois dans le ciel surgissent quelques Moutonnements.







Avec Herbert, Fabien Rey met en scène un berger et un mouton, plutôt un bélier, qui au début de l’histoire narrent un épisode dans lesquels chacun d’eux médite la même chose, comme si un miroir reflétait leurs pensées. Mais la suite est à l’avantage d’Herbert, le révolté.







Tout aussi révolté, Shaun, le mouton de Virginia Schilli, qui sonne la révolte contre le berger en prenant le bâton de la rébellion.







Jérôme Akkouche nous incite à lire, lui aussi un conte animalier A l’auberge de la brebis galeuse. Herr Wolf vient dans la petite cité de Schafstadt afin de recruter des hommes susceptibles de s’engager dans l’armée du Kaiser. Wolf est un métamorphe qui s’injecte un produit destiné à le transformer physiquement en loup. Et il recherche, avec l’appui du curé et du maire, un individu, un mouton à n’en point douter, désireux de procéder à cette expérience et à entraîner ses concitoyens.







Voici donc quelques exemples de ce recueil charmant qui nous amène à réfléchir, car sous ces contes d’inspiration diverse mais déclinés sous un même thème, se cachent de tristes réalités.



Mais je laisserai le mot de la fin à Herbert qui avait alors compris qu’on ne combat pas la tyrannie par la force, mais par la ruse.




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Comme un poisson hors de l'eau, tome 1

Ce recueil contient six nouvelles toutes très différentes, mais avec le point commun de tourner autour d'un thème très original : Comme un poisson dans l'eau.



Le cheveu blanc, Mickaël Auffray

Théo découvre, un matin comme les autres, une chose pas comme les autres : son premier cheveu blanc. Branle-bas de combat dans sa tête, il est bien déterminé à terrasser l'ennemi !



Découvrir un cheveu blanc quand on a la trentaine n'a rien de surprenant ni de très dramatique. Alors le lecteur assiste médusé et, avouons-le, amusé à la recherche désespérée de Théo pour trouver une pince à épiler avant que sa compagne ne découvre le pot aux roses. Nous le suivons dans son périple le conduisant dans un magasin où il devra affronter son propre Goliath, mais aussi dans les transports où son obsession du cheveu blanc ne passera pas inaperçue, et dans un bar au sein duquel il rencontrera un drôle de type, pour ne pas dire un fou. Seront alors question de temps qui passe et surtout d'apocalypse !



Certains passages m'ont amusée et fait sourire, car Théo est clairement dans l'exagération comme si le temps qui passe lui faisait horriblement peur. Néanmoins, la chute nous permet de nous rendre compte que la situation ne prêtait pas vraiment à sourire… J'ai d'ailleurs apprécié la fin que je n'avais pas anticipée ne sachant pas quelle direction allait prendre l'auteur. J'ai, enfin, aimé la métaphore de l'apocalypse touchant le monde pour représenter celle qui a lieu dans la tête de notre protagoniste à la découverte de son premier cheveu blanc.



Altéa, Régis Goddyn



Altéa est en détresse perdue dans l'espace avec, comme seule compagnie, un robot du nom de Bob…



Je dois reconnaître n'être pas très fan de science-fiction pure et d'histoires se déroulant dans l'espace. Heureusement, le format très court de ce récit m'a quand même permis de le lire sans déplaisir d'autant qu'il ne m'a pas fallu très longtemps pour suivre avec anxiété l'aventure d'Altéa. On ne peut s'empêcher de souhaiter qu'elle survive à cette expédition qui a mal tourné. Altéa, quant à elle, semble plus lucide sur son sort estimant que ses chances de survie sont proches du néant. Cela ne l'empêche pas cependant de prendre les choses en main n'attendant pas les bras ballants sa mort. Elle a définitivement les traits d'une battante ! Mais cela sera-t-il suffisant pour faire pencher la balance du destin ?



A la fin de l'histoire, l'auteur introduit brièvement une nouvelle personne avec sa propre problématique, mais je ne peux pas vous en dire plus sans vous spoiler. J'ajouterai donc seulement que cela introduit un certain questionnement et laisse, à mon sens, deux interprétations possibles à la nouvelle. Ou c'est possible que ce soit juste moi qui ai trop d'imagination et qui aime me poser des questions. Mais peu importe que ce soit une volonté de l'auteur ou de mon esprit puisque c'est un aspect que j'ai apprécié.



Olga, Roger Grange

Olga et Tang n'étaient pas vraiment destinés à se rencontrer ! La première est guide sur un bateau de croisière, « l'Anton Tchekhov », en Russie quand le second est un étudiant chinois fasciné par les créatures marines des plus terrestres aux plus mythiques comme les Selkies et les sirènes. Ils partagent néanmoins tous les deux l'amour de l'eau et des animaux.



J'ai tout de suite été happée par le récit en raison de la plume de l'auteur que j'ai beaucoup aimée. Raffinée avec un petit côté poétique, elle sied à merveille à cette histoire teintée d'onirisme. Ce fut également un plaisir de voyager, même un bref instant dans deux immenses pays que je connais très peu : la Russie et la Chine. La brièveté de l'histoire ne permet pas les épanchements ni les longs développements, mais il n'empêche, je me suis aisément imaginé dans les différents lieux de l'intrigue. le fait, en outre, que l'auteur aborde le mythe des sirènes à travers l'attraction qu'elles exercent sur Tang n'était pas pour me déplaire adorant ces créatures. L'auteur arrive d'ailleurs à tenir en haleine le lecteur en le promenant entre rêve et réalité à travers le personnage d'Olga. Cette femme dont on entrevoit la beauté semble envoûter Tang tout comme le lecteur qui se l'imagine presque sous les traits d'une naïade…



Enfin, si vous aimez la lecture (ce que je suppose être le cas si vous lisez cette chronique), vous apprécierez peut-être, comme moi, la référence à l'un des auteurs russes les plus connus en France et l'un des plus prolixes, Anton Tchekhov.



le goût de l'orange, Laurence Marino

Nejma, de sa tour parisienne, nous offre un petit voyage dans ses souvenirs d'enfance au Maroc : les odeurs d'oranger qui lui manquent, le hammam, sa famille et ses premiers émois amoureux avec d'autres femmes, chose inacceptable dans son pays d'origine.



J'ai apprécié que l'auteure aborde le thème de l'homosexualité féminine ce qui n'est pas courant, a fortiori quand l'intrigue se déroule dans un pays du Maghreb. J'ai cependant regretté un traitement du sujet assez maladroit et qui m'a semblé presque artificiel. Je n'ai d'ailleurs pas réussi à croire à l'homosexualité de la protagoniste ni à celle des deux autres personnes. Tout arrive trop vite et de manière bien trop pratique. Je n'ai, en outre, pas compris cette femme qui fait des études pour rentrer simplement dans sa campagne et ne pas les mettre en application…



Enfin, et c'est évidemment très subjectif, la plume de l'auteure n'a pas su me convaincre ni me séduire. La juxtaposition de phrases courtes sans aucun effort de liaison entre elles donne, pour moi, un air bien trop enfantin au récit. le texte mériterait à mon sens d'être retravaillé pour coller à l'ambiance de la nouvelle. En effet, alors qu'on ressent une certaine langueur qui émane de l'histoire, on se retrouve avec des phrases saccadées et une écriture presque nerveuse. Que cette dichotomie du fond et de la forme soit recherchée ou non par l'auteure, elle m'a simplement rebutée.



En bref, si la nouvelle a le mérite d'aborder un sujet qui est toujours considéré comme tabou dans de nombreux pays, je n'ai pas été séduite par la manière dont il a été traité. Chaque avis restant subjectif, je vous invite à lire la chronique d'Alex qui, contrairement à moi, a beaucoup apprécié ce texte.



Claudius, Fabien Rey

Sasha se réveille à l'hôpital relié à des tuyaux. La tête embrouillée et les souvenirs confus, il ne sait pas ce qu'il fait là et ce qui lui est arrivé. Pourtant, on attend de lui qu'il réponde à une énigmatique question : Claudius a-t-il eu tort de tuer son frère ?



Autant les histoires se déroulant dans l'espace ne me parlent pas beaucoup, autant les récits de science-fiction futuriste comme celui-ci me plaisent énormément. Claudius n'a pas échappé à la règle ! J'ai adoré la manière dont l'auteur introduit dès le début du suspense : pas d'autre choix que de vouloir en apprendre plus sur Sasha et ce fameux Claudius. Certains devineront d'emblée à qui fait référence le personnel médical qui semble obsédé par la fameuse question, mais à ma grande honte, ce ne fut pas mon cas.



J'ai adoré cette nouvelle, mais je préfère rester brève, car le plaisir de la lecture provient vraiment du fait que comme Sasha, le lecteur est dans le brouillard. En peu de pages, on arrive complètement à s'identifier à lui, à ressentir son impatience, ce sentiment désagréable d'être perdu et dépossédé de sa vie. On partage aussi son agacement puis sa colère devant ces personnes qui s'entêtent avec leur stupide question quand ils refusent de répondre aux nôtres. En d'autres termes, le personnage étant presque vierge de souvenirs cohérents, le lecteur arrive sans peine à se l'approprier et à se projeter dans son histoire.



L'écriture est ici nerveuse et parfois saccadée comme pour la nouvelle précédente, mais cela correspond parfaitement à l'ambiance, et permet d'accentuer les émotions de Sasha. En bref, Claudius est certainement le récit du recueil que j'ai préféré.



L'Indéfectible mélancolie du chou, Lucie Troisbé-Baumann

Jill se réveille d'une sieste avant d'entamer son service dans le restaurant où elle travaille. Réveil difficile dans la mesure où il est marqué par l'absence de Nathan, l'amour de sa vie. Son absence se révèlera d'ailleurs de plus en plus oppressante et douloureuse au cours de la journée…



Le gros point fort de cette nouvelle est sans aucun doute la très belle plume de Lucie Troisbé-Baumann. D'une grande poésie, elle vous fait voyager entre rêve et réalité, entre le quotidien de la vie et les errances de la pensée. Il se dégage en outre du texte une grande mélancolie, mais également une certaine douceur à l'image des oiseaux au duvet cotonneux dont la présence en filigrane dans le texte relie subtilement et joliment l'existence de Jill et de Nathanaël.



L'indéfectible mélancolie du chou fait partie de ces récits qui n'ont de valeur que s'ils sont lus. L'histoire ne vous offre ainsi pas de suspense ou une tension qui vous poussent à tourner les pages, mais une expérience de lecture, qu'en fonction de votre vécu et de votre personnalité, vous vivrez différemment. Ce qui est certain c'est que l'auteure vous propose ici un très joli texte qui ravira les amateurs de poésie et de récit teinté d'onirisme. A cet égard, j'ai particulièrement apprécié la fin.



En conclusion, Comme un poisson hors de l'eau est un recueil de nouvelles fort sympathique qui nous permet de voir qu'à partir d'un même thème, des auteurs peuvent nous offrir des histoires très différentes. Excepté un récit qui ne m'a pas vraiment convaincue, mais qui plaira certainement à d'autres, j'ai trouvé chaque récit intéressant et très plaisant à lire. La seule chose qui m'a un peu décontenancée est la brièveté de l'ouvrage, celui-ci mériterait ainsi d'être un peu plus étoffé pour satisfaire mon appétit de lectrice. Pour ma part, je suis contente d'avoir découvert six auteurs que je ne connaissais pas, et d'avoir rencontré, à travers ces petits textes, des plumes que je prendrai plaisir à suivre. Alors si vous avez envie d'une lecture rapide vous permettant de faire de nouvelles découvertes en matière d'auteurs, ce petit recueil devrait vous ravir.












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Nutty Lovetopia

Nutty Lovetopia est un recueil de romances dans l'univers SFFF (Science-fiction, fantasy, fantastique). Il est composé de 13 nouvelles, toutes plus étonnantes les unes que les autres. Une fois n'est pas coutume, je vais dire quelques mots sur chaque nouvelle de ce recueil avant de faire un bilan d'ensemble.



Une autre façon de faire, Nicolas Sick : On y suit un homme dans un monde qui prône l'égocentrisme. Tout n'y est que rage. Les humains se baladent en armure et doivent détester les autres. Leur seule façon de trouver l'amour et de partager un moment avec un autre est de se faire cloner. Mais pour ça, il faut être un parfait égocentrique, mauvais et haineux. J'ai adoré cette nouvelle pour sa créativité. J'ai adoré le vocabulaire créé et le monde inventé autour de toute cette haine. Mais j'ai surtout aimé la chute et tout ce qu'elle signifie.



Homme sweet Homme, Jean-Marc Sire : Cette fois, c'est une femme qui a à sa disposition un robot masculin pour la servir. On sent rapidement qu'il est un peu plus qu'une simple machine. Il fait penser à un majordome un peu râleur, un brin taquin. C'était amusant, quoique j'aie rapidement deviné la fin.



ADG, Gaëlle Dupille : Cette nouvelle m'a bouleversée. Elle raconte le malaise d'un androïde que sa femme essaie de sauver. Je ne peux pas en dire plus pour ne rien gâcher, mais les thèmes abordés m'ont touchée. J'ai été très sensible au message de cette nouvelle et au dilemme de cette femme. Quant à la fin, elle m'a bluffée, tout simplement.



Demain, Adel Omouri : Cette nouvelle propose un monde dans lequel l'amour est banni. Les pulsions sont réprimées par un contrôle hormonal. Ceux qui tombent amoureux se voient privés de contrôle hormonal efficace et sont privés de liberté pour ne devenir que des rouages dans ce système liberticide qui interdit jusqu'à la procréation. J'ai aimé cette histoire pour la romance pleine d'espoir qu'elle met en scène et pour cette idée qu'une petite graine, plantée à un moment, peut finir par devenir une véritable idée.



Un ardent buisson, Jean-Pascal Martin : C'est ma nouvelle préférée du recueil. Elle est d'une originalité rare. Mettre en scène l'amour entre un buisson et un courant d'air est vraiment brillant. C'est un coup de cœur, plein de poésie, d'imagination, et de réflexions intéressantes sur l'amour et tous les non-dits qui peuvent le mettre en péril. Magnifique.



Des bras pour la nuit, Brice Triquet : L'auteur nous emmène dans un monde proche du nôtre dans lequel des automates sont créés pour simuler des étreintes humaines. On y croise un célibataire insultant l'une de ses voisines, qui le lui rend bien. C'était une nouvelle intéressante, qui rappelle qu'il suffit parfois de prêter attention aux autres pour trouver un semblant de calme.



Un amour de Pléthégor, Xavier Watillon : Ici, nous faisons la connaissance d'une femme qui fait un tour de l'univers avant de se marier. Le vaisseau, mécanique pourvue d'une réelle personnalité, se montre très attentif au bien-être de sa passagère, au point de lui proposer un dernier arrêt par sa planète d'origine. C'est un amour d'un genre rare, platonique, naturel, bienveillant, dont on ne connaît pas la véritable nature. C'est une nouvelle poétique et touchante.



Le jour où tu pars, Floriane Derain : Cette nouvelle m'a également beaucoup touchée. Elle est assez mystérieuse, racontant l'histoire d'une femme voulant rompre un contrat la liant à son époux. Je ne veux pas en révéler plus pour ne pas gâcher les effets de Floriane Derain, mais sachez que la chute est surprenante. Je ne m'attendais pas du tout à cela, et je me suis sentie triste et émue par cette fin.



Générer l'étincelle, Tonnya Crif : Nous sommes ici dans un monde dans lequel les interactions sont incitées par des systèmes informatiques, afin de former des couples compatibles. J'ai apprécié le monde créé par Tonnya Crif. Les réflexions sur la nourriture, et plus particulièrement le gaspillage alimentaire, sont un fond superbe pour le développement de cette histoire empreinte de douceur.



ChangeNow, Valentine Dewer : C'est l'histoire d'un homme amoureux d'une personne qu'il n'a jamais rencontrée. Il décide de se faire aider par la société ChangeNow, qui propose de changer sa vie. Les raisons qui poussent cet homme à se tourner vers cette solution radicale sont originales et questionnent. Quant aux "partenariats" qu'on trouve par la suite, je ne peux pas m'empêcher de m'interroger sur leur éthique.



Reproductrice, Rachel Kalon : Les femmes de la cité sont élevées dans l'espoir de devenir des reproductrices qui auront le droit de se reproduire avec un homme dont le génome sera compatible avec le leur. Mais l'héroïne tombe amoureuse d'une personne rencontrée au hasard, ce qui contrarie son devoir de femme. Cette histoire m'a rappelée le film "L'Agence". C'était une lecture agréable, dont j'ai beaucoup aimé la chute.



EROS, Sarah Verfaillie : Dans ce monde, filles et garçons sont séparés jusqu'à leur majorité. Ils sont alors mis en couple avec une âme sœur désignée par ordinateur. Le héros, amoureux de sa voisine, s'interroge sur le bien-fondé de cette stratégie. Je vous laisse aller découvrir cette nouvelle qui, si elle paraît assez classique, pose des questions passionnantes, et y répond d'une façon étonnante.



Deux ans, Fabien Rey : Dernière nouvelle du recueil, nouvelle triste. Là bas, les couples se forment sur contrat, pour une durée de deux ans. Pendant ce temps, les partenaires doivent concevoir un enfant qui leur sera enlevé à la naissance. Le concept est original, arbitraire, et affreux pour les couples qui s'attachent l'un à l'autre. C'est le déchirement qui suit le changement qui est ici observé. Il est intense et mène à une fin qui ne pourrait être autre. C'est une nouvelle parfaite pour conclure le recueil.



J'ai beaucoup aimé ce recueil. Bien qu'il regroupe des romances, il n'a rien de niais ou de mièvre. Chaque histoire possède son originalité et apporte une vision de l'amour du futur. C'était intéressant, riche en émotions. Il n'y a pas eu deux nouvelles qui se ressemblaient vraiment. Bref, c'était un régal.



Conclusion : ♥♥♥♥♥ 13 auteurs, 13 nouvelles différentes et innovantes, qui font réfléchir, chacune à leur façon, à l'avenir, mais aussi au présent. C'est un bon recueil qui propose des romances hors normes. Je vous le conseille très fortement !
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Tombé les voiles

Un très bon recueil ! Le sujet du concours est particulier et a su dérouter les auteurs pour mieux les encourager à des détours très appréciables en tant que lecteurs. Le principe d'allier nouvelles avec musique et illustration est une très bonne idée, je déplore seulement le fait que les musiques ne soient pas encore en ligne...

Puisqu'il s'agit là d'un recueil collectif, je pense que la meilleure façon de rendre hommage à chacun de ses auteurs est de parler de chaque nouvelle individuellement, ce que je vais faire dans l'ordre d'apparition dans le recueil :



Bison Blanc de Philippe Aurèle Leroux: Une bonne histoire policière. Il s'agit d'un genre que je ne lis pas particulièrement, mais qui a su m'intriguer et m'attirer, notamment grâce à son protagoniste.



Pandore Déconnectée d'Yvan Barbedette: En tant qu'afficionado des sociétés imaginaires, utopies, dystopies et autres, j'ai particulièrement apprécié le travail opéré dans la construction de ce monde tant intéressant que réaliste. Je recommande.



Noir de Xavier-Marc Fleury: Ce qui fait tout le sel de cette nouvelle qui reprend un scénario catastrophe, c'est la personnalité du personnage principal qui va tout changer à l'histoire. Rien que pour la chute je vous la recommande.



Edmotype d'Edward Noyce: J'ai eu plus de mal à entrer dans celle-ci. S'il y a eu une recherche originale dans le domaine des premiers pas de la photographie pour construire cette histoire, je ne me suis pas vraiment attaché aux personnages et l'histoire est somme toute relativement classique.



La machine à café de Johann Vigneron: Bon, d'accord, il faut l'avouer, le postulat de départ est drôle, ça c'est sûr. Ce n'est pourtant pas un coup de cœur, parce que peu crédible et un peu lourd parfois dans sa façon d'asséner ses scènes (à l'eau) chaude.



Indice de Récupération de Danü Danquigny: Encore une bonne société alternative, clairement dystopique contrairement à celle citée plus haut pour laquelle ce fait est plus discutable. Le fonctionnement de cette société est de prime abord réaliste, si ce n'est qu'elle va un peu loin dans ce qui est acceptée (mais au fond notre société ne fait parfois pas beaucoup mieux). Ce qui en fait une nouvelle très intéressante, que je ne saurais trop vous recommander, c'est le mystère derrière l'indice de récupération, très bien mené, et qui donne une dimension toute nouvelle à cette dystopie.



Enchanteur des Vents par Fabien Rey: une idée intéressante sur le fonctionnement de la magie qui intéressera les habitués de fantasy, et un personnage au caractère intéressant, malheureusement cela n'a pas suffi pour m'accrocher.



Macchabée Blues par Francis Jr Brenet: L'une des nouvelles noires du recueil, probablement l'une des mieux réussies. Toute la question de si la nouvelle vous plaira ou pas tient au personnage principal et à sa relation aux autres. L'univers est lui aussi plutôt intéressant avec les émissaires de la mort marchant dans la rue (une réponse intéressante à ceux qui trouvent que nous sommes trop nombreux sur cette Terre), et j'avoue avoir été assez intrigué par la chute de la nouvelle qui peut annoncer une suite intéressante en roman.



Choc d'Aaron Judas: Une nouvelle située dans un hôpital psychiatrique un peu spécial et, ma foi, vraiment bien menée! Le fait qu'il faille reconstruire la nouvelle comme un puzzle a été très bien travaillé et fonctionne de pair avec le cadre de la nouvelle. Je recommande chaudement!



Dame M. d'Audrey Salles: Une aventure sensuelle et particulièrement intrigante. L'auteure sait nous amener là où elle veut en terme de ressentis, et je vous assure que d'une façon ou d'une autre cette histoire ne saura vous laisser indifférent. J'apprécie également que tout comme le personnage éponyme, l'auteure parvient à nous donner assez pour nous intéresser sans répondre à toutes les questions que l'on pourrait se poser. Je recommande!



La déchirure Kostrowitzky de Gwenaël Bulteau: Il s'agit là de mes grands coups de cœur de ce recueil, une nouvelle qui a su élaborer des personnages particulièrement attachants et intéressants, un univers bien construit sans avoir besoin de nous asséner des pages et des pages d'exposition de l'univers. Je ne voudrais trop vous en donner, car je voudrais vraiment que vous découvriez par vous-même toute la richesse de cette nouvelle. Comme pour mes deux autres coups de cœur à suivre, j'ai très envie de voir une suite en roman pour en savoir plus sur cet univers fascinant!



Evolution de Philippe Deniel: Là en revanche la nouvelle elle-même ne sert presqu'uniquement qu'à de l'exposition. C'est le piège du recueil je pense: comme un vote majoritaire du public permet d'écrire une suite en roman, on veut préparer l'univers, l'introduire pour le présenter aux lecteurs. Mais je trouve ça mal mené dans cette nouvelle, était-ce un projet trop ambitieux pour une forme courte? Le tout donne une histoire déconstruite dans le mauvais sens du terme et qui continue d'exposer l'univers même dans les dernières pages.



L'œil du dragon par Rozenn Duchesne: De la tension, une question bien menée sur la différence et la xénophobie, des personnages complexes et attachants, un dragon... Cette nouvelle a tout pour plaire! Je recommande vivement la lecture, et même si je ne peux voter que pour trois nouvelles, j'aimerais beaucoup voir plus d'histoires dans cet univers qui se promet palpitant!



Le magasin d'Aaron Gooris: Là où certaines nouvelles m'ont déçu avec beaucoup trop d'exposition, je trouve que le seul vrai défaut de celle-ci est de ne pas être assez claire sur l'univers et ce qu'il s'y passe. Il m'est arrivé de relire plusieurs fois certaines phrases pour comprendre ce que cela voulait vraiment dire avec le lexique de l'univers. C'est dommage parce que l'ambiance de thriller installée une fois arrivé dans le magasin proprement dit est très bien menée, et que les personnages sont très intéressants, avec des retournements de situation intéressant et des dimensions inattendues. J'ai peut-être dit trop sur ce que je n'aimais pas de cette nouvelle mais je recommande tout de même.



L'esprit du péché par Barnett Chevin: Quelques bonnes idées, malheureusement elle ne fonctionne pas pour certaines raisons. Le narrateur-personnage arrive à suivre l'histoire par je ne sais quel miracle, le personnage principal s'horrifie bien vite pour quelqu'un qui a de la bouteille, et l'intrigue se résout presque d'elle-même. Toutefois, le cadre claustrophobique du couvent, le cadre historique de la famine en Irlande, sont bien réalisés.



Où se perdent les vents de Jana Rémond: Probablement ma nouvelle favorite de ce recueil. L'univers, décrit discrètement mais avec brio, la splendide poésie de l'écriture, et le message ô si positif, c'est exactement le genre d'histoires que je recherche! J'ai cru comprendre des interviews que l'auteure pensait écrire un recueil de nouvelles plus qu'un roman si elle gagne -ce que je lui souhaite- et ça me va très bien, je pense que ce serait la forme la plus adaptée à cet univers que je veux absolument voir plus à l'avenir.



Vague Mélodie par Thierry Soulard: Une très bonne chute, beaucoup d'humour et un univers ma foi plutôt intéressant! Les personnages sont uniques, tout particulièrement Requin, cela dit, le style épistolaire se justifie assez peu avec le contexte de la nouvelle. S'ils voulaient écrire sur le bateau, pourquoi se battent-ils autant pour du papier et de l'encre? et pour la plupart des personnages ce qui les pousse à écrire est assez obscur, presque forcé... Mais je pense que l'auteur le savait puisqu'il en rit à un moment de la nouvelle. Pas un coup de cœur, mais je recommande tout de même.



Sous un voile d'ombre d'Elie Darco: L'univers semble intéressant, malheureusement il ne rattrape pas le défaut majeur de la nouvelle: on s'arrête en plein milieu de l'intrigue! Je comprends l'importance de laisser le lecteur sur sa faim pour mieux le rappeler à soi, mais il n'y a juste pas assez dans cette nouvelle! On a l'impression qu'une moitié a été perdue en chemin, l'enquête n'est pas résolue, il n'y a pas de véritable chute... Quant au personnage principal je l'ai trouvé passablement inbuvable, et si cela donne un point de vue intéressant à certaines nouvelles, ici il m'a juste tapé sur le système.



Tartu et la Tombée de l'hiver par Nina Valin: Il y a de grandes chances pour que je voie dans cette nouvelle un message qui n'y est pas, mais comme il s'agit d'un point de vue personnel, je vais le donner: je n'ai pas pu lire cette nouvelle sans y voir ce que je déteste dans les discours écologistes extrémistes et défaitistes. On nous présente un monde loin d'être idéal, et celui qui est présenté comme celui qui veut y remédier le fait en créant un système autoritaire et dystopique??? Je n'ai pas compris ce qui pouvait justifier cela. Le personnage principal me sort par les trous de nez et l'évolution des personnages secondaires sort de nulle part et se justifie je trouve très mal. Bref non je n'ai pas aimé cette nouvelle.



Nul sauvetage / Futur Fermée: mon dernier coup de cœur! Une nouvelle fantasy très drôle dans l'esprit du Disque-monde de Terry Pratchett, un twist sur le langage qui peut sembler lourd pour certains mais qui m'a personnellement beaucoup plus. La narration elle-même est à se tordre de rire, et le mieux, c'est qu'au-delà (ou main dans la main) du caractère comique de l'histoire, l'auteur nous présente une réflexion sur la fiction avec un côté très métatextuel. J'aimerais beaucoup voir ce que l'auteur nous réserve d'autre avec un tel univers!



Un dernier point de vue de Frédéric Gobillot: Une réflexion très intéressante sur la foi et les croyances. La différence entre ce monde et le nôtre est assez floue pour m'intriguer sans me frustrer, et les personnages sont particulièrement intéressants. Je reconnais cependant que ma lecture de cette nouvelle a dû pâtir du fait que je la lisais en dernière, et j'ai eu beaucoup de mal à suivre la chronologie de l'histoire. Une bonne histoire de clôture, je recommande!



Je rappelle que tout cela n'était que mon point de vue, peut-être un peu abrupt parfois, et que je ne prétends pas détenir la vérité universelle sur ce qui est bon ou pas. J'espère vous avoir donné assez tant aux lecteurs qu'aux auteurs pour vous donner envie de lire ce recueil qui en vaut vraiment le coup!! Et surtout n'oubliez pas de voter pour vos préférées quand ce sera possible!
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Tombé les voiles

"Tombé les voiles" est une anthologie très stimulante pour tout lecteur amateur de fiction ; de plus, ce recueil peut aussi servir d'initiation aux autres lecteurs, car les nouvelles qui le composent nous plongent dans des univers très différents, mais tous également intéressants à découvrir.



"Bison blanc" (Philippe Aurèle Leroux) : cette histoire ravira particulièrement les fans du groupe Nirvana. L'intrigue, une enquête policière, est narrée de façon dynamique ; de plus, la nouvelle est teintée de mysticisme sioux, ce qui confère à l'histoire beaucoup de mystère. Ce texte contient également de vrais textes du groupe Nirvana (traduits en français).



"Pandore déconnectée" (Yvan Barbedette) : la nouvelle se déroule dans un futur lointain, dans une ambiance qui peut rappeler le film "Bienvenue à Gattaca" (pour l'atmosphère aseptisée dans laquelle semblent vivre les personnages) et "Matrix" (dans la présence d'un programme reliant les esprits de chacun, dirigeant leur mode de communication). Ce texte très efficace peut déranger certains lecteurs, principalement dans la description de la "famille" modèle. Le dénouement est assez surprenant.



"Noir" (Xavier-Marc Fleury) : une réflexion écrite sur la société humaine, esclave des cinq sens. Une démonstration de ce qu'il pourrait se passer si l'un d'entre eux venait à disparaître. Une nouvelle empreinte de précisions scientifiques, très dynamique, avec peu de personnages mais qui fait réfléchir...qu'aurions-nous fait, à la place du personnage principal ?



"Edmotype" (Edward Noyce) : cette nouvelle possède un style orné, précis et élégant ; un style qui correspond à la société décrite par l'auteur. On ressent la passion d'un inventeur génial tellement dévoué à son oeuvre que celle-ci précipite sa déchéance. Le mystérieux de cette nouvelle apparait assez tard, ce qui lui donne un puissant effet de surprise.



"La machine à café" (Johann Vigneron) : cette histoire peut déranger les possesseurs de percolateur à dosettes. Elle est néanmoins d'un cocasse rarement atteint, qui mène malgré tout au tragique, lors du dénouement. L'intrigue dispose d'un style très sensuel mais pétillant. C'est très agréable à lire une fois passée la surprise de la situation.



"Indice de récupération" (Danü Danquigny) : l'intrigue se déroule dans un futur lointain où la société contrôle la mémoire des individus (les similitudes avec "Pandore déconnectée" s'arrêtent là). L'atmosphère de surveillance incessante peut rappeler "1984". Le principe de trafic de mémoire peut faire penser au film "Total recall"...c'est également une réflexion profonde sur la nature fuyante des souvenirs. Ce texte se présente sous la forme d'un "journal de bord" dont les tenants et les aboutissants se mettent en place au fil de la lecture.



"Enchanteur des vents" (Fabien Rey) : une histoire de marins, de navires et de "sorciers". Le principe d'action de ces "sorciers" est, ce me semble, assez inédit et fort bien pensé. C'est aussi une réflexion sur le pouvoir des mots et leur utilisation. Un univers très agréable à visiter.



"Macchabée blues" (Francis Jr Brenet) : une atmosphère à la Raymond Chandler, une réécriture d'une figure de la mythologie antique, un monde gouverné par La Mort. A lire et à relire avec, en arrière-plan musical, Robert Johnson. Cette histoire est terriblement efficace.



"Choc" (Aaron Judas) : une tension continuelle durant toute la lecture, jusqu'à la "libération" finale. L'atmosphère psychiatrique et carcérale de cette nouvelle est pesante, glaçante. A ne surtout pas lire seul dans la pénombre, vous risqueriez d'entendre souffrir les patients torturés par la peur. L'efficacité de style a rarement été atteinte aussi pernicieusement que dans cette histoire. C'est réellement un "choc".



"Dame M" (Audrey Salles) : une incantation, un charme lancé pour que le lecteur s'y jette, à l'instar du personnage principal. A mon sens, la nouvelle la plus réussie au niveau de l'adéquation du texte avec le message qu'il véhicule. Le lecteur est subjugué, littéralement, par une mystérieuse femme et il se laisse happer petit à petit. Le malaise est là, mais la curiosité l'emporte. Chaque phrase mène indubitablement au coup de théâtre final, révélé tout en subtilité, alors que c'est trop tard pour le lecteur, sur qui le charme a opéré.



"La déchirure Kostrowitzky" (Gwenaël Bulteau) : Un début de XXe siècle industriel et steam-punk sert de décor à cette intrigante et poétique nouvelle. Les amoureux de poésie reconnaîtront dans ce nom aux consonances polonaises un célèbre auteur français mais ne se prendront pas moins au jeu de miroir que l'auteur instaure avec l'Histoire et la littérature.



"Evolution" (Philippe Deniel) : un environnement d'heroic-fantasy (avec elfes et nains) est ici proposé mais de façon surprenante et détournée. On rencontre dans cette nouvelle des fragments de mythologie nordique, mais surtout une réflexion sur la peur des puissants face au changement, face à l'étranger, face à l'inconnu. Comme dans "Macchabée blues", le personnage principal est porteur de mort, mais doit prendre, à la fin, une décision qui remettra tout en question.



"L'oeil du dragon" (Rozenn Duchesne) : cette nouvelle se déroule sur fond de guerre et de magie. Néanmoins, elle n'a rien à voir avec les oeuvres de fantasy "classiques", car elle mêle environnement assez contemporain et créatures mythiques. Le lecteur peut également se sentir mal à l'aise vis-à-vis de la xénophobie du personnage principal. La nouvelle raconte un moment d'urgence où la confiance envers la mauvaise personne peut mener à la mort. Ce récit est efficace et permet au lecteur de réfléchir sur sa propre appréhension.



"Le magasin" (Aaron Gooris) : un monde post-apocalyptique en reconstruction est décrit à travers la mission de l'héroïne. L'atmosphère est pesante dès le début, avec aucun moment de répit pour le personnage principal (ni pour le lecteur). Le seul espoir qui semble luire n'est qu'un autre piège, où règne un minuscule tyran. On se sent comme dans un film de David Lynch en lisant ce texte. Le style est vraiment prenant et rien ne peut présager du coup de théâtre final.



"L'esprit du péché" (Barnett Chevin) : Ce récit est intriguant et angoissant, un peu comme "Le nom de la Rose" d'Umberto Eco. La peste, des disparitions suspectes, un couvent, un enquêteur ; le lecteur se sent enfermé dans le mystère mais poussé en avant par une instance narrative très présente, mais d'une façon étrange. Le style est très agréable, la révélation de la vérité est efficace ; néanmoins, certains indices peuvent laisser présumer du coup de théâtre final...



"Où se perdent les vents" (Jana Rémond) : cette nouvelle pourrait être une suite probable de "Enchanteur des vents" (dans la même anthologie). C'est un récit court dans un univers entre "Mad Max" (environnement désertique total) et "John Carter from Mars" (autochtones de ce désert). Une réflexion sur l'espoir d'un homme qui n'a pourtant aucune raison logique d'espérer.



"Vague Mélodie" (Thierry Soulard) : une histoire de pirates, de sirènes, une véritable odyssée dont les méandres permettent au lecteur de croiser des références à "Peter Pan", "Moby Dick", "L'odyssée", "L'île au trésor" mais aussi au "Trône de fer". La mise en forme du récit, comme une bouteille à la mer remplie de messages à la recherche d'un interlocuteur est efficace et représente un bel hommage au style épistolaire. Le coup de théâtre est vraiment inattendu. C'est un voyage poétique et rude qui vaut la peine d'être entrepris.



"Sous un voile d'ombre" (Elie Darco) : Un monde post-apocalyptique "renversé", où l'homme sature chaque centimètre de terrain. Une société où tous les coups sont permis pour parvenir en haut de la pyramide. Un complot épais que le personnage principal comme le lecteur cherche à démêler. Une atmosphère lourde où l'ennemi peut surgir de n'importe où.



"Tartu et la tombée de l'hiver" (Nina Valin) : L'homme a défiguré le cycle naturel de la vie. Dans un futur assez éloigné, un immeuble plein de scientifiques offre un huis-clos efficace. Une réflexion sur la possibilité de réparer les erreurs des hommes envers la nature. Un récit très poétique et assez mystérieux.



"Nul sauvetage/Futur fermée" (Valentin Desloges) : une épopée qui ressemble à un jeu de rôle (Naheulbeuk), pleine d'humour, avec une instance narrative qui brise le quatrième mur sans restriction. Mais au delà de la farce brillante, ce récit représente également un jeu fin et constant sur le langage et sur la fonction d'auteur. C'est très agréable à lire, vraiment intelligent et la fin est surprenante.



"Un dernier point de vue" (Frédéric Gobillot) : Un récit aux influences verniennes, à l'atmosphère steam-punk, avec des accents scientifiques et métaphysiques. Le style est très agréable, l'histoire est très belle et poétique. On en sort émerveillé et surpris ; la fin est sublime et la proximité des réflexions de cette nouvelle avec la précédente ("Nul sauvetage/Futur fermée") offre un parallèle infiniment intéressant.



Bref, ruez-vous sur cette anthologie, la multiplicité des univers permet un grand dépaysement et stimule la curiosité de façon incessante. Un grand bravo à tous les auteurs. Je tiens à affirmer, néanmoins, que ces commentaires n'engagent que ma personne et ne reflètent que les sensations d'une lectrice lambda passionnée.

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Nutty Lovetopia

Pourquoi est-ce que je parle de coup de coeur sur cette anthologie. Et bien parce que j'ai adoré les 13 nouvelles, sans exception. Mais pas que, j'ai vibré, stressée, été peinée par les aventures des personnages. Il y a longtemps que je n'avais pas ressenti autant d'émotions en lisant un livre. Donc félicitation à tous les auteurs.



Place maintenant, à mon avis de chaque nouvelle.



Une autre façon de faire de Nicolas Sick : J'a eu du mal à rentrer dans l'univers. Déjà le nom étrange du personnage et puis leur tenue. Puis peu à peu on comprend où l'auteur veut nous amener. J'ai adoré la scène finale.



Home Sweet Home de Jean-Marc Sire : Une nouvelle au ton léger avec un robot de maison que j'imaginais assez en majordome anglais.



ADG de Gaëlle Dupille : Dans le japon du futur, les hommes et les femmes peuvent se marier avec un robot qui est tout à fait compatible avec eux pour un couple parfait. Mais le bonheur est-il dans la perfection ?



Demain de Adel Omouri : Dans le futur (OK c'est le but de l'anthologie), les émotions sont prohibés et contrôlés. Quand l'héroïne découvre les vrais sentiments comment pourra-t-elle détourner les règles ?



Un ardent buisson de Jean-Pascal Martin : Une nouvelle poétique de l'amour entre une femme et un homme réincarnés en buisson et vent. Tout se passe bien jusqu'à l'arrivée d'un troisième protagoniste. A deux ça va, A trois bonjour les dégâts.



Des bras pour la nuit de Brice Triquet : Encore une fois une nouvelle plus légère et assez drôle. Des câlins à s'en étouffer :)



Un amour de Pléthégor de Xavier Watillon : Une nouvelle qui nous fait rêver et voyager. Pour tout ceux qui rêve de s'évader et de fuir leur vie toute tracée. L'héroïne choisit une autre voie.



Le jour où tu pars de Floriane Derain : Une nouvelle dans laquelle on croit tout savoir mais finalement on ne sait rien. J'ai bien aimé le dénouement.



Générer l'étincelle de Tonnya Crif : Une nouvelle dans laquelle j'ai eu du mal à rentrer. Sympathique mais celle sur laquelle j'ai le moins accroché.



ChangeNow de Valentine Dewer : Histoire géniale. Cette nouvelle m'a fait penser à Total Recall.



Reproductrice de Rachel Kalon : Comme je l'ai dit en introduction, mon coup de coeur.  Le destin de l'héroïne semble écrit mais l'amour nous tombe toujours dessus quand on s'y attend le moins. Mais dans un monde où tout est régulé, Laïana pourra-t-elle vivre son amour ?



EROS de Sarah Verfaillie : Une nouvelle courte mais efficace. Et encore une preuve que l'amour triomphe toujours :).



Deux ans de Fabien Rey : Une nouvelle règle est instaurée : les couples sont choisis pour leur compatibilité et ne peuvent rester ensemble que deux ans. Mais quand le héros trouve l'âme soeur, la séparation est plus difficile. L'amour triomphera-t-il ?
Lien : https://auroreuniverse.wordp..
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Comme un poisson hors de l'eau, tome 1

J'ai reçu ce petit livre dans ma boîte aux lettres grâce à l'opération Masse Critique. Un grand merci à Babelio et Rooibos Éditions pour cet envoi.



Ce recueil est né suite à un appel aux textes lancé par la jeune maison d'édition Roobois. L'idée était de créer un ensemble de récits mettant en scène un personnage prisonnier d'une situation, qu'elle soit physique, culturelle ou psychologique, et tentant de s'y soustraire. Grâce à cette thématique très riche, le spectre des prisons imaginées par les auteurs est assez large. Malheureusement, la qualité de ce recueil est terriblement inégale, et assez décevante dans l'ensemble.



Deux textes sortent du lot, dont Le Goût de l'orange, une nouvelle qui m'a fait voyager jusqu'au Maroc. Je l'ai trouvée poétique, sensuelle, terriblement actuelle et touchante. Une vraie pépite, à la fois cruelle et savoureuse. Tous les sens sont sollicités : on sent rouler sur nos épaules les massages au savon noir, on goûte les dattes fraîches et on s'enivre du parfum des orangers. J'ai apprécié suivre l'histoire de cette jeune fille qui s'émancipe peu à peu des schémas traditionnels de son village grâce à l'éducation et au travail. L'épineuse question de l'homosexualité féminine dans un pays du Maghreb est abordée avec finesse et sans fard.



Dans un autre registre, Le Cheveu blanc a également su piquer ma curiosité, avant de me perdre totalement dans une fin grandiloquente un poil indigeste. Pourtant, cette nouvelle partait bien : on y suit l'histoire de Théo, trentenaire en couple qui découvre avec horreur son premier cheveu blanc un samedi matin. Panique générale et affolement immédiat. Il va tout mettre en œuvre pour cacher cette terrible déchéance à Sharleyne, la femme qui partage sa vie. J'ai aimé suivre ce personnage tomber dans une obsession de plus en plus absurde pour un détail futile, mais la fin m'a terriblement déçue, noyant tous les éléments positifs.



Je ne recommanderai pas cet ouvrage autour de moi car de nombreuses faiblesses stylistiques et rythmiques rendent l'ensemble laborieux.



Dommage.



Mon avis complet, par ici :
Lien : https://alexbouquineenprada...
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Comme un poisson hors de l'eau, tome 1

Tout d'abord, merci à Rooibos Editions et à Babelio pour ce livre reçu grâce à Masse critique.

Je ne connaissais ni les auteurs (normal vu que ce sont les lauréats d'un concours), ni la maison d'éditions de ce recueil de nouvelles et j'ai commencé ma lecture avec curiosité.

De par sa couverture et son titre, ce livre me semblait gai avec des nouvelles drôles, voire humoristiques. En fait il ne l'est pas, non qu'il soit triste à mourir, mais le fil directeur de ces nouvelles est comment se sortir d'une situation inhabituelle. Comme le poisson hors de l'eau les personnages de ces 5 histoires doivent trouver une solution pour ,non pas survivre , mais se sortir d'une situation qui perturbe leur quotidien et parfois même leur vie.

C'est bien écrit, mais je n'ai pas été happée par ces histoires. Comme tous les recueils de nouvelles, l'avantage c'est que ça se lit très vite et comme on en a envie , je pense que l'on peut même conseiller ce recueil à des lecteurs ados.
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