Le soir, à la veillée, je construisais une espèce d'orgue à percussion, avec des bois plus ou moins denses, plus ou moins résistants à la compression, avec des résonances différentes suivant les essences, l'épaisseur du bois de l'année ( l'aubier ), ou la dureté de son duramen ( la partie morte interne du tronc ). Un vrai casse-tête auditif pour lequel je me passionnais.
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J'avais répertorié tous ces bouts, puis je les avais classés par densité et par poids. D'abord les légers : sapin, épicéa, peuplier, tremble, tilleul, bouleau, orme, platane, noyer. Puis les mi-lourds comme le pin sylvestre, l'aubépine, le pin maritime, les bois de fruitiers, le hêtre, l'acacia. Et enfin les lourds, le buis, le chêne, l'if, le charme, l'olivier. Passionnant, c'était vraiment passionnant.
P345-346