Dans l'obscurité, les cases moutonnent. On dirait de grosses fourmilières. Faites de claies tressées, grossièrement chapeautées, elles émergent, portées par leur grêles pilotis. Chacune s'ouvre par une porte d'un mètre de haut, à peu près. Toutes peuvent se transporter, à dos de chameau, vers les lointains pâturages. Différentes des maisons de pierre ou des cabanes de torchis que l'on voit dans les villes, ces cases suivent les nomades qu'elles abritent. Au sud, au nord, à l'est, à l'ouest...
Partout.
Car la vie des gens est étroitement liée à celle de leurs troupeaux qui se déplacent à la recherche d'une herbe pour eux vitale. Le sort des familles est marqué par ce perpétuel voyage d'un pâturage à l'autre. Sans herbe, point de vie.