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Citation de Lazlo23


PETITE VALSE VIENNOISE

À Vienne il y a dix jeunes filles,
une épaule où sanglote la mort
et une forêt de colombes empaillées.
Il y a un fragment de matin
au musée du givre.
Il y a un salon à mille fenêtres.
Ay, ay, ay, ay !
Prends cette valse la bouche fermée.
 
Cette valse, cette valse, cette valse,
de oui, de mort et de cognac
dont la traîne plonge dans la mer.
 
Je t’aime, je t’aime, je t’aime,
avec le fauteuil et le livre mort,
dans le couloir mélancolique,
au grenier sombre de l’iris,
dans notre couche sur la lune
et dans la danse que rêve la tortue.
Ay, ay, ay, ay !
Prend cette valse aux reins cambrés.
 
À Vienne il y a quatre miroirs
où jouent ta bouche et tes échos.
Il y a une mort pour piano
qui peint de bleu les jeunes gars.
Il y a des mendiants sur les toits.
Il y a de fraîches guirlandes de larmes.
Ay, ay, ay, ay !
Prends cette valse qui se meurt dans mes bras.
 
Parce que je t'aime, je t'aime, amour,
dans le grenier où s'amusent les enfants,
qui rêvent de vieux lustres de Hongrie
tandis que bruisse le tiède après-midi,
et que, sous l'obscur silence de ton front,
ils voient défiler des brebis
et des iris enneigés.
Ay, ay, ay, ay !
Prends cette valse de « l'éternel amour. »
 
À Vienne je danserai avec toi
et je mettrai un déguisement
avec une tête de fleuve.
Vois mes rives de jacinthes !
Je laisserai ma bouche entre tes jambes,
mon âme dans les lis et les photographies;
et dans l'obscur sillage de ta marche,
je veux, mon amour, mon amour, laisser,
violon et sépulcre, les rubans de la valse.

(En souvenir de Léonard Cohen qui, dans sa chanson, TAKE THIS WALTZ, a mis ce poème en musique)
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PEQUEÑO VALS VIENES

En Viena hay diez muchachas,
un hombro donde solloza la muerte
y un bosque de palomas disecadas.
Hay un fragmento de la mañana
en el museo de la escarcha.
Hay un salón con mil ventanas.
¡Ay, ay, ay, ay!
Toma este vals con la boca cerrada.

Este vals, este vals, este vals,
de sí, de muerte y de coñac
que moja su cola en el mar.

Te quiero, te quiero, te quiero,
con la butaca y el libro muerto,
por el melancólico pasillo,
en el oscuro desván del lirio,
en nuestra cama de la luna
y en la danza que sueña la tortuga.
¡Ay, ay, ay, ay!
Toma este vals de quebrada cintura.

En Viena hay cuatro espejos
donde juegan tu boca y los ecos.
Hay una muerte para piano
que pinta de azul a los muchachos.
Hay mendigos por los tejados.
Hay frescas guirnaldas de llanto.
¡Ay, ay, ay, ay!
Toma este vals que se muere en mis brazos.

Porque te quiero, te quiero, amor mío,
en el desván donde juegan los niños,
soñando viejas luces de Hungría
por los rumores de la tarde tibia,
viendo ovejas y lirios de nieve
por el silencio oscuro de tu frente.
¡Ay, ay, ay, ay!
Toma este vals del "Te quiero siempre".

En Viena bailaré contigo
con un disfraz que tenga
cabeza de río.
¡Mira qué orilla tengo de jacintos!
Dejaré mi boca entre tus piernas,
mi alma en fotografías y azucenas,
y en las ondas oscuras de tu andar
quiero, amor mío, amor mío, dejar,
violín y sepulcro, las cintas del vals.
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