Une représentation compulsive leur tenait lieu de grammaire de vie. Josée et May étaient dotées de corps juvéniles, menus, anguleux. Elles étaient de toutes les collections de couture, de tous les goûters, de tous les concerts. La guerre figeait les avenirs et il fallait remplir l'inquiétude de vivre par l'éphémère présent. L'existence des deux amies était un manège mondain dont la vélocité augmentait au fur et à mesure de l'aggravation du conflit.