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EAN : 9782234094024
355 pages
Stock (24/08/2022)
3.33/5   68 notes
Résumé :
C’est une histoire française. Elle se passe pour l’essentiel à Paris, pendant l’occupation allemande, puis dans le maquis du Vercors où les résistants se battent dans la neige et le froid, jusqu’au dernier. Une histoire française, presque un roman, mais tout y est vrai, qui oppose deux France. Celle des Cossé-Brissac, le côté maternel de Félicité Herzog, dont la grand-mère May, aussi libre de son corps en privé qu’attentive aux conventions immuables de l’aristocrati... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (20) Voir plus Ajouter une critique
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Ce coup de foudre qui se produit peu avant la fin de la Seconde guerre mondiale, constitue l'acmé de cette biographie quelque peu romancée . Si cette histoire d'amour peut paraître banale, elle n'en est pas moins captivante par les personnages mis en scène : d'un côté une vielle famille catholique, aristocratique par le père Cossé-Brissac, la mère, issue d'une puissante dynastie de maître des forges , les Schneider, la jeune fille Marie-Pierre, qui se distingue par son caractère frondeur et son envie de liberté, de l'autre côté, une famille juive aisée , dont le père est un grand médecin parisien, et l'un des fils Simon (frère de l' historien français, membre de l'Académie française, Pierre Nora) qui s'engagea dans la Résistance.
Tout au long du récit on rencontre des collaborateurs de haut vol, des résistants... C'est l'un des intérêts de cette oeuvre et cette lecture a été parachevée par de nombreuses recherches sur internet pour mieux connaître les multiples personnages qui évoluent dans ce roman.
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1940 : alors que la France entre dans l'ombre de l'occupation, certains souhaitent poursuivre leur vie fastueuse d'avant comme si de rien n'était. C'est presque un impératif, pour tenir son rang et perpétuer un ordre immuable. Il fallait pour y réussir avoir la volonté de fermer les yeux et être prêt à bien des compromissions. Ce fut le cas du couple brillant de May et Pierre de Cossé-Brissac qui accueillirent chez eux le tout Paris de la collaboration. Félicité Herzog nous raconte une page de l'histoire de leur fille ainée , qui est également la mère de l'auteure.
Prenant ses distances avec le milieu familial, Marie-Pierre allait rencontrer Simon Nora, ancien du maquis du Vercors et fils d'un médecin juif réputé, qui allait devenir l'un de ces grands commis de l'état comme la guerre en a fabriqué pour toute la seconde moitié du XXème siècle.

Félicité Herzog nous conte avec talent le contraste puis la rencontre entre ces deux mondes aisés (grande aristocratie et bourgeoisie parisienne) et ces deux manières de vivre la guerre. La plume est alerte, souvent belle. C'est la partie consacrée à la famille de Cossé-Brissac qui demeure la plus fascinante et la plus originale. On peine à imaginer l'aveuglement -pour ne pas dire plus- de ces gens là. C'est aussi l'apprentissage de la liberté fait par une jeune fille de l'époque de Simone de Beauvoir, liberté qui paradoxalement était sans doute plus facile à conquérir dans cette famille que dans bien d'autres.

Le livre est clairement présenté comme un roman, ce qui donne toute liberté à l'auteur. Il présente cependant des êtres bien réels, connus, dont certains comme Marie-Pierre sont encore vivants. Difficile pour le lecteur de ne le pas le lire comme un témoignage, dans lequel Félicité Herzog raconte sa famille d'un certain point de vue, le sien, d'autant qu'elle appartient elle-même à ce même milieu de la grande bourgeoisie parisienne qui s'est désormais largement mêlée à la haute aristocratie (elle en est la preuve vivante). J'ai donc ressenti un certain malaise : qu'est ce qui est de l'ordre de l'histoire? Et qu'est ce qui est de l'ordre du roman, de ce qu'on enjolive, voir des comptes que l'on règle? Mais c'est aussi sa parfaite connaissance de ce monde qui lui permet d'en dresser un portrait si subtil.

Le "roman" s'achève avec le mariage de Marie-Pierre et Simon. On ne sait donc pas ce qui n'a pas marché dans ce mariage (divorce 7 ans plus tard), ce qui a réconcilié Marie-Pierre avec sa famille... Un peu comme s'il fallait cacher qu'au final, c'était l'ordre immuable d'une aristocratie plus résiliente qu'il n'y parait qui l'avait tout de même emporté. Ou pas.

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Félicité Herzog, dont c'est le quatrième roman, convoque L Histoire pour retracer la rencontre de sa mère, Marie-Pierre Brissac avec son premier mari, Simon Nora.

Tout les oppose.
Marie-Pierre est issue d'une famille de la grande noblesse française, catholique et antisémite, chez qui l'on croise tout ce que le Paris occupé a compté de lâchetés et de compromissions, de Morand à Drieu La Rochelle, de Josée Laval à Coco Chanel.
Simon est juif ashkénaze, intellectuel engagé, résistant de la première heure, héros du maquis du Vercors.

Leur amour devra se jouer des préjugés de classe, de l'antisémitisme tenace et de l'autorité parentale dans cette France d'après-guerre où les femmes ont gagné le droit de vote, mais doivent encore demander l'autorisation de se marier.

C'est un roman lucide et téméraire sur les divisions de la société française, vite oubliées pour permettre la reconstruction du pays, à l'image de cette allocution du Maréchal Pétain acclamé au balcon de l'Hôtel de Ville de Paris le 26 avril 1944, soit à peine six petites semaines avant le débarquement. Ce courage de mémoire s'oppose aussi à celui de la devise de la maison de Cossé-Brissac, Virtute Tempore (Du courage et du Temps), qui offrit après-guerre une excuse toute trouvée pour s'être accommodée du gouvernement de Vichy qualifié rétrospectivement d'accident de régime” et ne pouvant remettre en cause six siècles au cours desquels cette famille s'est mise au service de la France.

J'ai aimé ce roman à l'écriture fluide, simple, sans chiqué et qui ne s'embarrasse pas de thèmes qui ne servent pas le propos, comme c'est parfois le cas dans la littérature contemporaine. A travers l'émancipation de Marie-Pierre de son carcan familial, affleure toutefois un féminisme éclairé, dans lequel j'ai aussi lu un manifeste pour l'éducation et la culture, hommage à la France des Lumières.

La libération à laquelle fait référence le titre est celle qui a permis, après la guerre, la rencontre entre les deux amants ; c'est aussi celle de l'auteure qui règle ses comptes avec son passif familial et se réjouit autant de l'union de Marie-Pierre et Simon que de la défaite de ses grands-parents à l'annonce du mariage. “Pierre était anéanti. Elle aussi”.
Il aurait pu s'appeler Un Bien fou, titre déjà pris par Eric Neuhoff qui se délecte dans son roman du tour joué à l'amant de sa femme.
Mais il y a peut-être autre chose…Cette libération est-elle seulement brève car on ne se débarrasse pas d'un trait de plume d'un sentiment de culpabilité transmis par un inconscient collectif familial? Ou faut-il lire dans cet adjectif l'ombre de drames familiaux plus profonds?

Tolstoi écrit en incipit de Anna Karenine : les familles heureuses se ressemblent toutes ; les familles malheureuses sont malheureuses chacune à leur façon.
Rien n'est plus vrai.

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Pendant l'Occupation, une histoire de famille où la jeune fille se sent en décalage avec les comportements de celle-ci ! Vieille noblesse collaboratrice par conviction, Félicité Herzog raconte la vie de sa mère et comment elle a influé sur son destin tracé d'héritière !

Comme toutes les relations familiales elles ne sont pas simples mais les choses vont plus loin car la famille est proche de Laval, Morand, Drieu La Rochelle et interdisent à Marie-Pierre le droit d'être une adolescente comme les autres.

En opposition il y a l'histoire d'un chirurgien juif qui, après avoir mis sa famille à l'abri, va continuer à exercer dans son hôpital. Son fils ainé, Simon, sera résistant dans le Vercors et rencontrera Marie-Pierre après la libération.

C'était intéressant de suivre ces deux histoires, tant elles sont aux antipodes et démontrent bien le gouffre qui s'était creusé entre les deux mondes, avec l'impossibilité de se rejoindre un jour et que quoiqu'il arrive la vieille France restera toujours sur son quant-à-soi avec un fort sentiment d'impunité !

J'ai eu plus de difficultés à lire le dernier tiers, l'écriture est devenue quasiment télégraphique, comme si une urgence s'était installée dans les mots ! Connaissant la finalité de l'histoire, j'ai un peu survolé, car mon intérêt n'était plus le même.

Lecture intéressante pour le témoignage sur la collaboration des nantis qui est plus souvent abordée de l'extérieur et non comme ici du coeur de la famille.

#Unebrèvelibération #NetGalleyFrance #rentreelitteraire2022

Challenge ABC 2022/2023
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Félicité HERZOG. Une brève libération.

S'agit-il d'un roman autobiographique, d'un nouveau règlement de compte envers sa famille que Félicité nous livre pour cette rentrée littéraire 2022. En effet, elle nous plonge dans l'univers familial, côté maternel. Oui elle nous fait pénétré dans toute l'intimité de ses ancêtres, les bourgeois, bien nantis, qui possèdent non seulement un nom à rallonge mais des biens disséminés dans la campagne française ; ceux qui ne se marient qu'entre eux afin de ne pas faire de mauvaises alliances, ceux qui fraient avec tout le gratin de la politique, de la finance, de l'économie. Et au sein de cette famille, la mère de l'auteure va rompre la chaîne sacrée, s'éprenant d'un jeune juif, résistant. Nous traversons la quasi totalité de la deuxième guerre mondiale. Nous sommes tantôt au côté de Simon Nora, le fils d'un médecin juif, et nous participons au maquis du Vercors, tantôt, nous suivons la jeune Marie-Pierre de Cossé-Brissac, évoluons dans la cour des grands, dansons, insouciants du sort de la patrie. Cette union ne plaît pas aux grands-parents, des pro-nazis, anti-juif. Ils tenterons d'interdire ce mariage. Mais la jeune fille est une rebelle et elle s'est émancipée, partageant même les amants de sa mère, a fait de brillantes études…

Cette fresque romanesque nous déroule une page d'histoire de la France, vue des deux côtés, ceux qui soutiennent et pactisent avec l'ennemi et ceux qui résistent et dont beaucoup périront. Nous rencontrons de nombreuses personnalités de la politique, de la finance, de l'industrie, de la mode, du théâtre, etc.… Josée Laval, fille de Pierre LAVAL, Paul MORAND, Armand SALACROU, Coco CHANEL, Jean-Michel JEANNENEY, Edmond MICHELET, Paul CLAUDEL, ARLETTY, le Général DELESTRAINT, Jean PREVOST, et tant d'autres que nous rencontrons au fil des pages. Certains portent l'honneur de la France et résistent, d'autres entachent cet honneur et s'associe à l'ennemi, en particulier pour organiser les rafles des juifs et fournir le quota demandé par HITLER. Chacun a choisi son camp. Les collabos, les attentistes, les résistants, ceux de la première heure, ceux qui nous délivreront du joug, tous évoluent sous nos yeux incrédules. Un petit roman, agréable à lire et qui nous permet de nous remettre en mémoire des heures plus ou moins glorieuses de notre patrie, auquel se mêle une belle histoire d'amour.
( 18/10/2022).
Lien : https://lucette.dutour@orang..
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critiques presse (4)
LaLibreBelgique
03 janvier 2023
Félicité Herzog raconte le combat de sa mère, née Cossé-Brissac, pour épouser un juif.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
RevueTransfuge
06 décembre 2022
Félicité Herzog tire le meilleur parti d’un récit romanesque. Il faut dire que ses deux protagonistes ne manquent pas de caractère et de détermination. Et que ni l’un ni l’autre n’acceptent que l’on s’oppose à leur amour.
Lire la critique sur le site : RevueTransfuge
LeFigaro
15 septembre 2022
À la fois tableau sociologique et fresque colorée, ce récit emprunte les accents d’un beau roman d’amour, pour mieux raconter la rencontre authentique mais brutale de deux mondes.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Elle
02 septembre 2022
Félicité Herzog raconte la jeunesse de sa mère, Marie-Pierre de Cossé-Brissac, et son amour fou pour Simon Nora. Vibrant.
Lire la critique sur le site : Elle
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Malgré leurs promesses de ne pas se revoir, de respecter les codes de leur milieu, d'envisager rationnellement leur avenir, de se projeter avec réalisme dans les mille tracas d'une vie de couple, de prendre conscience du risque d'échec, de craindre de déshonorer leur famille et d'avoir des enfants anormaux, bref de rompre, selon les voeux exprimés par les parents respectifs, ils n'en firent rien.

Page 287
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Un silence recueilli suivait ces lectures, comme s'il fallait préserver ce lien créé par les mots face à la peur, l'isolement et l'indifférence. La poésie criait plus fort que la guerre. Les poètes se portaient au secours des hommes pour les faire espérer et vaincre.

Page163
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Une représentation compulsive leur tenait lieu de grammaire de vie. Josée et May étaient dotées de corps juvéniles, menus, anguleux. Elles étaient de toutes les collections de couture, de tous les goûters, de tous les concerts. La guerre figeait les avenirs et il fallait remplir l'inquiétude de vivre par l'éphémère présent. L'existence des deux amies était un manège mondain dont la vélocité augmentait au fur et à mesure de l'aggravation du conflit.
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Avoir vingt ans en 1940, c'était se demander si l'on n'allait pas, tôt ou tard, se soumettre aux nazis. C'était penser que l'on obéirait un jour à des maîtres.
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La guerre figeait les avenirs et il fallait remplir l'inquiétude de vivre par l'éphémère présent.
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Vidéo de Félicité Herzog
Extrait du livre audio « Une brève libération » de Félicité Herzog lu par l'auteure. Parution CD et numérique le 15 mars 2023.
https://www.audiolib.fr/livre/une-breve-liberation-9791035412555/
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