Daryl s'accroupit face à lui et caressa ses lésions du bout de ses doigts tremblants. Son cœur battait douloureusement et toute sa colère pour lui-même revint en force, dévastatrice. Il ne l'avait jamais protégé. Ni de lui ni de ses sentiments. Il était nocif, dangereux. Il accola doucement leurs fronts, ferma les paupières, et s'autorisa cette larme, cette lame, qui fendit son regard pour se perdre sur ses lèvres vibrantes de chagrin.
- Je te demande pardon...
« Les jours défilaient, jamais vraiment identiques, mais toujours un peu pareils.
La seule chose qui changeait était le comportement de Seth à son égard. Le mec cool à l’allure débraillée tentait chaque jour une nouvelle approche. On aurait dit que Nino était un animal fascinant qu’il voulait comprendre et Nino craignait souvent que ce ne soit qu’un jeu. Une mauvaise blague faite par les enfants avec qui il avait grandi.
— Salut, lui dit Seth après quelques semaines.
Ils se faisaient face dans le long couloir où des portemanteaux habillaient les murs mouchetés. Seth se balançait d’un pied sur l’autre et le regardait avec de grands yeux bleus innocents.
— Heu…, continua-t-il. J’me disais… On vit pas loin de l’autre, t’sais ? Hé ben… on pourrait s’inviter.
Nino pencha la tête sur le côté, incertain.
— S’inviter ? répéta-t-il, perplexe. Tu veux venir chez moi ? s’étonna-t-il, pas sûr d’avoir très bien compris.
— D’accord ! s’exclama Seth. Samedi, treize heures !
Et juste comme ça, il partit à la récré, laissant un Nino figé et ahuri. Que venait-il de se passer ? »
« — Je ne pense pas être fait pour ce genre de chose, dit Nino, nerveux, Eliad le soutenant par sa simple présence.
Ils étaient dans son bureau et le temps morose s’accrochait à la baie vitrée en imposant ses tristesses dans la pièce à peine éclairée. Cette fin d’hiver était déprimante.
— Tu devras en passer par là, Nino. C’est juste une rencontre, tenta de le rassurer Caleb en gardant ses distances.
— J’ai que dix-sept ans, rappela Nino en se triturant les mains.
— Mais oui ! C’est vrai ! fit semblant de s’étonner Caleb, moqueur. Avec toutes ces rides et tes cheveux gris, j’avais presque oublié, railla-t-il sans relever le grognement de son petit frère assis en face du bureau. »
« — Je ne pense pas être fait pour ce genre de chose, dit Nino, nerveux, Eliad le soutenant par sa simple présence.
Ils étaient dans son bureau et le temps morose s’accrochait à la baie vitrée en imposant ses tristesses dans la pièce à peine éclairée. Cette fin d’hiver était déprimante.
— Tu devras en passer par là, Nino. C’est juste une rencontre, tenta de le rassurer Caleb en gardant ses distances.
— J’ai que dix-sept ans, rappela Nino en se triturant les mains.
— Mais oui ! C’est vrai ! fit semblant de s’étonner Caleb, moqueur. Avec toutes ces rides et tes cheveux gris, j’avais presque oublié, railla-t-il sans relever le grognement de son petit frère assis en face du bureau. »
Sa première pensée fut un regret.
Il était encore en vie.
« — Il est quoi ? Ton compagnon ? tenta son meilleur pote dans un murmure.
— Certainement. Même si j’aurais plutôt choisi le mot ancrage, répondit-il doucement. Où que l’on soit, je suis chez moi là où il est. Son odeur, ses mots, sa présence sont un peu ma forêt, mon territoire, mon réconfort. Je n’imagine pas ma vie sans la sienne pour l’équilibrer. »
« — Il est quoi ? Ton compagnon ? tenta son meilleur pote dans un murmure.
— Certainement. Même si j’aurais plutôt choisi le mot ancrage, répondit-il doucement. Où que l’on soit, je suis chez moi là où il est. Son odeur, ses mots, sa présence sont un peu ma forêt, mon territoire, mon réconfort. Je n’imagine pas ma vie sans la sienne pour l’équilibrer. »
L’adolescent de treize ans lui tendit sa grande main. Ils se la serrèrent et continuèrent à parler des choses que Nino avait apprises à l’école ou avec ses parents. Ce fût une journée super bien. Nino avait enfin un copain.