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Citation de Zebra


page 42
[...] Une scène effroyable, vraiment. Six cuves peu profondes mais énormes couvraient toute la surface de la pièce. Et, dans ces cuves, flottait tout ce que vous pouvez imaginer : des morceaux de corps humains naviguaient tels des bateaux noirs en papier, mais aussi de petits cadavres intacts, auxquels les étudiants de médecine ne s'étaient pas encore attaqués, des morts qui pensaient, les amis, qui pensaient en contemplant par-delà le plafond, par-delà les nuages et l'espace. Nous n'étions pas encore éclos que déjà, dans le ventre, nous pressentions la frayeur terrible de la scène. Ce ne fut pas le cas des étudiants. Eux se frayaient un chemin à la recherche de leurs têtes entaillées. On aurait dit des rats. Il fallait voir l'acharnement avec lequel ils fouillaient les cuves. Tandis que l'un d'eux reconnut les travaux qu'ils avaient égarés, d'autres insultaient déjà leur pauvre mère pour savoir lequel plongerait dans les cuves afin d'y récupérer les cervelles. Rocio était au bord de la crise de nerfs, elle aurait voulu prendre la sienne et partir aussitôt. Nous, au contraire, nous aurions voulu déjà être là, pour que la fête commence enfin, une vraie chienlit. [...] Quelqu'un sortit un appareil photo et immortalisa les étudiants qui exécutaient des figures lubriques avec les têtes sur fonds de cadavres, découvrant leurs dents pointues lorsqu'ils s'esclaffaient. [...] Alors maman sourit et, là, notre cœur est brisé car il nous a semblé que ce sourire nous était adressé. [...]
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