Et Emmanuel Chabrier, à qui j'emprunte ces souvenirs, ajoute : " ... il vous disait cela si simplement, avec une voix si naïvement sincère, de sa large voix expressive et grave, en vous prenant les mains, les gardant longtemps, presque sérieux, songeant à la fois aux chères joies qu'il avait éprouvées, lui, en composant, et au plaisir qu'il lui semblait bien que vous prendriez aussi à écouter l'oeuvre nouvelle... "
Dès qu'on pratique avec une certaine constance l'étude des lettres du passé et du présent, et qu'on ne borne pas sa recherche à un coin limité de ce vaste domaine, on en vient naturellement à se préoccuper, non pas seulement du rapport des belles-lettres avec la société, comme il est courant de le faire et souvent au rebours de la vérité patente, mais avec la vie, comme il semble que se hasardent à le faire quelques rares investigateurs.
Il faut avouer, écrit Fontenelle à Gottsched, que nous autres Français, nous pourrions bien être trop prévenus en faveur de notre langue, quoique la grande vogue qu'elle a dans toute l'Europe nous justifie un peu... Cependant je ne crois pas que ce succès de notre langue vienne tant de quelque perfection réelle qu'elle ait par-dessus les autres, que de ce qu'on s'est fort appliqué à la cultiver, et de ce qu'on y a fait d'excellents livres en tout genre, qui ont forcé les étrangers à la savoir, surtout des ouvrages agréables...
Nul doute que Françoise Pascal ne traverse un peu plus tard une crise qui lui fera délaisser ses tableaux et ses vers, et qui la plongera « dans la mélancolie » : peut-être est-ce le secret de la détermination qui la conduit vers 1667 à Paris, où elle poursuit ses travaux de portraitiste; elle ne tardera pas à y publier une série de Cantiques spirituels, de paraphrases bibliques, de Noëls surtout, qui marquent dans sa carrière, et sans doute dans sa vie, une nouvelle période.
En raison des guerres d'Italie qui ont transféré à Lyon, plusieurs fois, la cour des Valois, à cause aussi d'une émancipation due à l'influence italienne et aux allées et venues étrangères en une cité de négoce et de banque, il semble aux dames de Paris que leurs sœurs lyonnaises, coquettes et « galantes », méritent d'être tancées par de plus modestes féminités.
Notre langue devenue plus aimable, à mesure qu'elle devenait plus pure, sembla nous réconcilier avec toute l'Europe, dans le temps même que nos victoires l'armaient contre nous... Votre gloire est donc devenue la gloire et l'intérêt public de la nation : le destin de la France parait attaché au vôtre ....
Il y a une certaine fatalité qui joint ordinairement ensemble l'excellence des armes et celle des lettres, et qui fait que la langue des peuples est dans la plus haute splendeur sous les règnes de leurs plus grands rois.