Ma tristesse s’abandonne
à la mer, comme une barque
revient de la mort,
bellement nue
après le voyage.
Comment s’arracher de l’infini
qui me tient aux confins
des ténèbres?
Je tourne parfois sans fin,
comme oublié,
dans le silence de la saison froide.
Tout dérive avec le sang :
le coeur surtout plus noir qu’un poison.
Et je m’étonne d’avoir rêvé,
si près des arbres,
ébloui contre l’amante.
Certes la voix parlait bas,
mais pour mieux pointer sa dague.
Ou chantait désespérément
en brûlant les pierres.
La nuit et la lumière
confondaient leurs pouvoirs.