Je me retournai vers le général, et, brusquement, d'une voix claironnante, en lui coupant la parole, je crois bien, je remarquai que, cet été, il était tout à fait impossible pour les Russes de déjeuner aux tables d'hôte des hôtels. Le général m'adressa un regard étonné.
- Si vous avez un tant soit peu d'amour-propre, dis-je, en m'échauffant de plus en plus, vous tomberez toujours sur des insultes et c'est des pieds de nez invraisemblables que vous aurez à supporter. A Paris, sur les bords du Rhin, et même en Suisse, on voit tellement de Polaks à toutes les tables d'hôtes, et puis de petits Français qui compatissent à leurs malheurs qu'il devient impossible d'ouvrir la bouche si l'on est russe.