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Citation de Ortie27


Mark Ivanovitch savait, à l'occasion, faire preuve d'éloquence et frapper l'auditoire. De son côté, Sérmione Ivanovitch parlait et agissait, vu son ancienne coutume, sans doute, de se taire, plutôt dans le genre décousu, et, de plus, quand il lui arrivait, par exemple, de lancer une longue phrase, au fur et à mesure qu'il s'enfonçait dedans, chaque mot, semblait-il, en faisait naître un autre, cet autre, dès sa naissance, en faisait venir un troisième, le troisième un quatrième, et ainsi de suite, jusqu'à lui en emplir la bouche venait alors l'envie de tousser, et les mots entassés se mettaient enfin à rejaillir dans un désordre des plus pittoresques. Voilà pourquoi Sémione Ivanovitch, homme pourtant sensé, disait parfois des bêtises terribles.
- T'es bête, répondait-il à présent, grande perche, rouleur de foires ! quand t'auras ta besace, la main que tu vas tendre; libertin, toi - coureur de jupes, oui et vlan, poète!
- Mais; dites, vous délirez toujours, ou quoi, Sémione Ivanovitch?
-T'entends, répondit Sémione Ivanovitch, c'est le crétin qui délire, le pochard qui délire, le chien qui délire, le sage, lui, il sert la raison. T'entends, t'entends rien à l'affaire, espèce de coureur, savant, va, tiens, livre écrit ! Mais, vlan, tu vas Brûler, tu le verras même pas, ta tête qu'aura le feu, tiens, tu connais l'histoire ?
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