Plus que jamais, sa place était au Victoria Hospital. C’était là qu’il pouvait exercer une chirurgie de pointe, se tenir au courant des dernières technologies, assister à des conférences et étudier.
Au lieu de cela, il allait être coincé dans un centre médical de province, jour après jour, à écouter les radotages des patients souffrant de troubles chroniques, contre lesquels la chirurgie ne pouvait rien.
La médecine générale…
A cette seule pensée, il frissonna des pieds à la tête. S’il s’était battu pour faire son internat en chirurgie, c’était en grande partie dans le but d’éviter le train-train ordinaire des généralistes. Il n’avait pas la moindre envie de suivre des patients, de faire la connaissance de leurs familles ou de leurs chiens.
Tous les hommes, quels qu’ils soient, nécessitaient une vérification de leur casier judiciaire, de leur situation conjugale et une prise de sang avant la première rencontre.
Leur amitié était de celles qui naissent de partage non seulement des bons moments, mais des expériences douloureuses, et tous deux avaient une conscience aiguë de la très mince frontière qui sépare la vie de la mort et dont beaucoup, hors de la sphère médicale, ne sont pas conscients. Ils savaient se faire rire, se consoler mutuellement, et même pleurer ensemble.
C’est déjà difficile de forcer un homme à se rendre chez le médecin. Ici, ils sont particulièrement coriaces. Le taux de suicides dans le Montana est l’un des plus élevés du pays. Vous devez pouvoir établir une relation avec ces patients. Si vous apprenez le b.a.-ba, vous pourrez pénétrer dans le repaire des hommes adultes.
Chicago est bien loin, songea le Dr Josh Stanton. La preuve, toutes ces vaches au milieu de la route, une trentaine au moins, sans compter le nombre incroyable d'animaux trépassés qu'il avait croisés le long de la Nationale 2 en traversant le nord du Montana. Les rues passantes de Chicago avaient leur lot de chats à qui il était arrivé malheur mais il était prêt à parier qu'aucun habitant de la métropole n'avait jamais eu à enjamber un chevreuil.
Tu es ma meilleure amie et ma maîtresse. Ma caisse de résonance et ma confidente. Mon censeur, mon plus ardent supporter. La perspective de vivre sans toi à mes côtés m’est insupportable.
Il avait appris à ses dépens que rien, chez les femmes, n’était simple. Tout était compliqué et superposé d’une couche émotionnelle qu’il ne voyait jamais venir.
Un plan comporte toujours une partie délicate.
La vérité, c’est qu’elle avait toujours cherché à l’asservir par le sexe. L’exciter, puis le harceler jusqu’à obtenir ce qu’elle voulait. Il avait cédé plus d’une fois et le regrettait amèrement. En quittant Chicago, il s’était juré que jamais plus il ne se laisserait dominer par une femme.
Si vous étiez un livre ouvert, vous ne seriez pas à Bear Paw. Le plus souvent, les gens qui viennent ici fuient quelque chose. La loi, une relation, leur propre personne.