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Citation de AuroraeLibri


L'homme ! nous le sentons vivre et souffrir dans les hommes, balbutier à travers leurs paroles, aspirer à travers leurs efforts. Mais où l'atteindre enfin, où le voir face à face, où le saisir dans sa réalité vivante ? Nous le cherchons bien loin, alors qu'il est en nous. « Regarder en soi », voilà peut-être le secret ou tout au moins le principe de tout art profond, qui ne soit pas un artifice. Et qu'on ne dise point que ce sera de l'individualisme étroit, de l'impertinent égoïsme. Ce qu'il faut regarder en soi, ce n'est pas l'accident fortuit des jours, le défilé des petits faits personnels. Ce le spectacle peut amuser des vanités complaisantes ; il n'a rien de commun avec l' intuition profonde où se fondera l'art vivant : « Regarder en soi, non pour se connaître et pour s'aimer, mais pour Connaître et aimer les autres, chercher dans le microcosme de son cœur le jeu du cœur humain, à partir de là, pour aller plus loin
parce qu'en soi, quoi qu'on dise, se réfléchit le monde. »

C'est cette méthode que M. Rod appelait l'intuivisme. Elle répondait à sa nature et aux circonstances. Elle était surtout, pour lui, une excellente méthode de travail. Elle lui a donné un point d'appui dans la seule expérience réelle qu'il eût acquis. Cette expérience, il n'aurait plus désormais qu'à l'élargir pour qu'avec le champ de sa vision s'étend tout naturellement celui de son art. Une belle carrière commençait, qui devait se développer avec ampleur. Edouard Rod était dans sa voie et il allait l'attester en donnant les deux premiers livres où il fût vraiment lui-même : La Course à la Mort et Le Sens de la Vie.

Chapitre II. L'intuitivisme et les romans psychologiques
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