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Citation de AuroraeLibri


M. Edouard Rod manifestait dans Là-Haut une remarquable aptitude à analyser la vie morale et à découvrir les grandes lois de ses faits dans chacun de ceux qu'il observe. Le sens de ce livre, comme de toutes les belles œuvres (et c'est à quoi on les reconnaît) s'amplifie au-delà des limites où est enclose l'action. Ce n'est plus seulement le joli village de Vallanches dont nous voyons finir l'âge d'or ; ce n'est plus l'unique histoire de ce coin du monde, aimé de ses fidèles, et qui devient pareil aux autres, avec les chemins de fer, les vastes hôtels, l'invasion des touristes et les convoitises autour de cette proie. Non ; c'est cela d'abord, et c'est bien cela toujours, par la vertu évocatrice de l'art qui nous enchaîne aux plus étroites intimités des milieux et des âmes ; mais c'est encore quelque chose de plus. C'est la grande, l'inquiétante métamorphose de ce temps, la fin de cet âge tranquille où la vie du fils ressemblait à celle du père, où les rêves ne montaient pas plus haut que la fumée du toit familial, où la joie des ancêtres était de causer le soir sous l'orme de la place, quand le ciel versait le repos de sa douceur étoilée sur la fatigue des travailleurs. L'histoire de ces humbles s'élargit pour embrasser toutes les destinées pareilles, toutes les destinées tranquilles que nos villes et nos campagnes ont abritées pendant des siècles et qui maintenant apparaissent comme un impossible et charmant idéal à notre temps d'ambitions fiévreuses, d'exigences démesurées, de fortunes rapides.

Chapitre IV. Les Romans de Mœurs vaudoises et les Romans sociaux.
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