AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de AuroraeLibri


(...) Léonard Ferreuse, avocat achalandé, confortablement établi dans sa fonction et dans son ménage, père de deux beaux enfants. Il a oublié depuis longtemps une aventure de jeunesse, la banale liaison avec une ouvrière séduite, puis abandonnée au seuil de la maternité. Un fait-divers vient la lui rappeler un soir, quelques lignes de son journal : la jeune femme est en prison à Londres, accusée d'avoir assassiné sa fillette. Vous imaginez le drame de cette conscience d'homme heureux où le remords s'éveille, d'égoïste à qui le devoir s'impose. Car tous ses sophismes ne sauraient persuader Ferreuse qu'il n'eût rien à faire. Les circonstances laissent un rôle à son intervention, et il a près de lui un frère qui, jadis confident et témoin de son caprice, a pris en pitié la victime, l'a quelque temps suivie et assistée de sa sympathie, ne peut pas douter de son innocence. Il veut entraîner Léonard, apporter leur double témoignage, une correspondance propre à disposer favorablement le jury ; il veut tout tenter pour sauver la malheureuse, exposée à subir la fatalité des apparences. Mais Léonard peut-il laisser peser sur sa femme et sur ses enfants les conséquences de sa faute, désorganiser son foyer ?
M. Rod a remarquablement analysé cette situation et montré plus tard, quand Ferreuse s'est décidé à agir, l'inutilité de l'effort, l'impuissance de la vacillante vérité et de la bonne volonté individuelle devant le jeu de l'ample machine où s'ajustent par un mouvement régulier, implacable, les rouages des lois et des mœurs.

Chapitre IV. Les Romans de Mœurs vaudoises et les Romans sociaux.
Commenter  J’apprécie          00









{* *}