Dans un aéroport, le voyage est immobile.
On y parle toutes les langues, on y croise toutes les couleurs de peaux, toutes les cultures.
On y voit un instantané du monde entier. Ou presque.
Il faudrait être amoureux mais ne jamais le tomber.
Tomber amoureux : l'expression est pourtant prophétique ; l'essentiel résumé : une chute. A la fin tu t'exploses par terre. Pareil quand tu t'envoies en l'air : l'attraction du sol est toujours la plus forte. La chute est la même, la confusion règne.
Je suis tombée amoureuse, c'est douloureux et ça résiste à tous les traitements.
J’aime les aéroports et je m’y réfugie quand je vais mal; la destination n’est jamais qu’un prétexte. L’évasion, une zone de transit, de passage, la possibilité d’un nouveau départ, celle de s’enfuir, loin ou pas…Dans un aéroport, le voyage est immobile.
Nous crèverons tous en bonne santé. D’épuisement à force de jogger. D’un souffle au coeur à force de se fendre d’aimer tout le monde. D’une croise du tolu fou. D’une rupture d’anévrisme à force de prendre des postures insensées au yoga. On vit, on meurt, tout le reste n’est que remplissage, comme pour les histoire d’amour. Alors remplissons.