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Citation de lanard


La vie psychique est une vie affective, émotionnelle, une vie qui se souvient et qui oublie, une vie qui met des significations en abyme. "La sensibilité, la mémoire et un organisation telle qu'apparaisse une certaine indétermination, un certain non-être dans leur être*" sont les prérequis d'une zooconscience.
Rejoignant Freud, Henri Hey s'appuie sur la vie de relation des animaux supérieurs, qu'il décrit comme "organisée comme la nôtre**" par un système nerveux central. C'est tout naturellement, parce que nous sommes en effet en relation avec eux, que nous leur attribuons la conscience. Nous tenons les animaux pour des êtres "co-conscients de notre propre conscience dans la mesure où ils se présentent 'eux-mêmes' semblables à nous, quand s'institue entre eux et nous des communications", qui instituent à leur tour une ressemblance entre eux et nous**. Cette "identification" n'est possible qu'entre êtres de conscience, c'est-à-dire des êtres qui ont des sensations - "être conscient c'est sentir" -, ce qui suppose, et la précision est capitale pour distinguer la signification apparente de la signification réelle, "non un état de conscience mais une structure de conscience au travers de laquelle apparaît l'expérience en tant que vécue***". Une structure, et non un état. Car faire de la conscience un simple état (la réception d'informations physico-chimiques, par exemple) ouvre la porte à un panpsychisme qui ne permet plus de distinguer parmi les formes de vie celle des être doués, ou plutôt lestés, d'un appareil psychique. C'est lui qui permet alors de penser leur vie comme des existences chaque fois singulières. Loin de la conscience transparente et massive du cogito, comme de la conscience éthérée de l'information physico-chimique qui pourtant anime la totalité de la nature, demandons-nous ce qui pourrait bien attester une vie psychique chez les plantes, au sens du phénomène mis au jour par Freud, et qu'il continue de nommer, au soir de sa vie, "l'énigme véritable****".


* Henri Hey, La conscience, Desclée de Brouwze, 1983, p. 8
** Ibid., p. 10
*** Ibid., p. 14
**** Sigmund Freud, Abrégé de psychanalyse, PUF, 1951, p. 27
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