C'est le plus grand mystère de l'aviation civile. Comment un boeing 777, l'un des avions les plus sûrs au monde, a-t-il pu disparaître le 8 mars 2014, sans laisser de traces ? Pourquoi n'a-t-on jamais retrouvé les corps des 239 passagers ? Ni aucun débris dont on soit sûr qu'il appartenait à l'avion ? Que pouvait-il contenir de si précieux
ou de si dangereux ?
L'affaire MH370 a intrigué le monde entier. Les instances officielles, les médias et des milliers de détectives amateurs se sont penchés sur cette disparition hautement improbable. Et pourtant, nous ne savons toujours pas, avec certitude, ce qui s'est réellement passé cette nuit-là.
Florence de Changy est journaliste au Monde depuis quinze ans. Elle a enquêté en étudiant chaque piste évoquée dans le rapport officiel, pour finalement aboutir à une thèse sérieuse et documentée : elle nous la raconte.
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Pour aller plus loin, l'enquête de Florence de Changy « La Disparition » est disponible en librairie https://tinyurl.com/volMH370
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Après quarante minutes de vol, l’avion s’apprête à quitter l’espace aérien malaisien pour pénétrer dans le ciel vietnamien. Il reste moins de cinq heures avant la descente vers Pékin. L’atterrissage est prévu à 6 h 30. À 1 h 19, l’avion quitte la zone du contrôle aérien malaisien avec une salutation standard : « Goodnight ! Malaysian 370. » C’est le jeune copilote qui parle. Sa voix, détendue, n’a rien de suspect. La procédure voudrait alors qu’aussitôt après, l’avion se manifeste auprès des autorités vietnamiennes avec un message du type : « Ici MH370, bonjour Hô Chi Minh ! » Mais cet appel du MH370 n’aura pas lieu. Dans les minutes qui suivent, tout bascule dans l’anormal, le jamais-vu, l’inconnu.
La meilleure explication que j’entendrai, après avoir consulté pilotes, militaires et autres experts sur cet aspect exceptionnel, est qu’un avion ne peut, en aucun cas, « être conçu pour lutter contre son pilote ». C’est un très bon argument, en effet. L’avion est au service du pilote, qui est le maître absolu à bord.
Il y a un proverbe malais qui dit : “Les poissons sèchent, le chat attend.” J’avoue ne pas l’avoir compris tout de suite. Mais maintenant, je suis comme le chat assis sous les rangées de poissons suspendus à des cordes à linge, qui sèchent dans le vent chaud de la côte est de la Malaisie. Je guette et j’attends. Comme les poissons en train de sécher, l’entière vérité n’est pas loin. Elle tombera le moment venu.
Dès les premières heures, la Chine, la Thaïlande, l’Indonésie, Singapour, le Vietnam, l’Australie, les Philippines et les États-Unis ont mis des équipes à disposition de la Malaisie. La France, forte de son expérience depuis le vol AF447 Rio-Paris, tombé dans l’océan Atlantique au large du Brésil le 1er juin 2009, a envoyé une délégation du BEA. Très vite, l’équipe officielle d’enquête est formée, conformément aux exigences de l’annexe 13 de la convention de Chicago. À sa tête est placé un ancien directeur général de l’aviation civile de Malaisie. L’enquête fait appel à l’expertise du NTSB1 américain, de l’AAIB2 britannique, de l’AAID3 chinois, du BEA français, de l’ATSB australien et invite aussi des délégués de Singapour et d’Indonésie. Boeing, Rolls-Royce et Inmarsat sont également conviés. « Le principal objectif de l’enquête est d’évaluer, d’enquêter et de déterminer la cause réelle d’un incident de sorte que des incidents semblables puissent être évités à l’avenir. Il est impératif pour le gouvernement de mettre en place cette équipe indépendante d’enquêteurs qui n’est pas seulement compétente et transparente mais également hautement crédible », recommande la convention de Chicago. « Les Américains du NTSB et de la FAA4, m’indique un proche de l’enquête, ont été tout de suite là. Les Britanniques aussi ont envoyé deux enquêteurs. Ils sont allés dans les locaux de Malaysia Airlines et ont demandé toutes les données. »
À l’aéroport de Pékin, le grand panneau d’affichage du hall de l’aéroport indique « delayed », « en retard », au bout de la ligne correspondant au vol MH370. À Kuala Lumpur comme à Pékin, l’impatience de ne pas recevoir le texto habituel, « bien arrivé à Pékin », de ne pas avoir de réponse au téléphone et de ne voir personne sortir à l’heure prévue se transforme vite en inquiétude. À 7 h 24, soit une heure après l’horaire prévu pour l’atterrissage à Pékin, Malaysia Airlines publie un communiqué évasif annonçant la « perte de contact avec le MH370 ». L’inquiétude vire à l’effroi, puis à la panique. Pour toutes les familles des 239 personnes se trouvant à bord, c’est le début d’un interminable supplice. Ce n’est pas le contact qui a été perdu, c’est l’avion.
On trouve en fait désormais une variété de pings, dans l'univers marin: les pêcheurs mettent des pingers sur leurs filets, qui font fonction d'épouvantail sonore pour éloigner phoques ou dauphins. Les biologistes marins ont également fréquemment recours aux pingers pour traquer certains grands animaux, tortues, baleines, requins, pingouins...
Cette vidéo de surveillance que les familles réclament, en vain. J'y ai eu accès de manière tout à fait clandestine.
Ce bing a beau n'être qu'un infirme signal électronique, selon l'équipe scientifique, c'est suffisant pour tenter des analyses. Dans un premier temps, la durée précise du retour d'écho du ping va permettre de déterminer la distance entre l'avion et le satellite !
D'autant que les premiers jours ne sont qu'informations, contre-informations, démentis, rumeurs, confirmations, annulations, précisions... Ce tourbillon d'informations engendre à son tour pléthore de scénarios hypothétiques.
Aucun signal n'arrivera plus après celui-là. L'avion a donc continué de voler pendant sept heures après sa perte de contact. C'est la première découverte magistrale d'Immarsat.