Comment écrire une romance - F. Dennisson
Hercule Poirot se serait assis dans un fauteuil au beau milieu d’un living room de cottage anglais, pensa-t-il, et Sherlock Holmes n’aurait analysé strictement que les faits tangibles. Qu’allait faire le Poulpe ? Partir à la pêche à l’aide de ses tentacules en laissant faire le destin ? Non. Il fallait qu’il ne lâche rien et qu’il continue dans sa lancée.
Exit les politesses et les courbettes, le Poulpe allait soutirer les réponses à ses questions à l’aide de son Beretta. Il en avait sa claque de se faire mener en bateau par tout le monde. La vue du plomb et l’odeur de la cordite en faisaient, en général, causer plus d’un.
Au beau milieu du salon, monsieur gisait, face contre terre, son sang coagulé maculant ce beau tapis d’Orient qu’elle avait pourtant réussi à ravoir à plusieurs reprises, mêmes après les tâches les plus coriaces de soirées trop arrosées. Ce n’est que lorsqu’elle reprit conscience qu’elle put enfin finir le cri qu’elle avait étouffé à la vue du cadavre.
Loi de Meskimen :" Il n'y a jamais de temps pour faire les choses bien, mais toujours assez pour les recommencer."
- Qu'est-ce qu'il y a de bizarre à voir des cavaliers sur des chevaux ? m'a-t-elle répondu, de plus en plus intriguée.
- Non, Maman, il y avait un seul cheval et, dessus, deux cavaliers ! Elle s'est redressée et ses yeux se sont illuminés.
- Deux cavaliers assis l'un derrière l'autre sur un seul cheval ?
- Oui ! Voilà, c'est exactement ça ! me suis-je exclamé, la mine réjouie. Ma joie a dû être communicative puisqu'elle a souri aussi.
- Alors ça, mon chéri, c'est tout simplement le sceau des Templiers !
Le saut des Templiers ? ai-je répété en faisant un petit bond.
Mais non ! Le sceau des Templiers ! Leur signe de reconnaissance, si tu préfères.
Les Templiers ? J'avais déjà entendu ce nom quelque part. Peut-être un film ou un jeu vidéo. Je sentais une excitation monter en moi, car, même sans en connaître l'histoire exacte, je devinais que la découverte des coffres allait être le début d'une grande aventure.
Ma mère s'est levée, a posé sa tasse dans l'évier et m'a fait face.
- Si tu t'intéresses aux Templiers, tu ne pouvais pas être plus chanceux. Nous habitons ici dans une ville templière !
Comment ça ? ai-je demandé.
- Arville est une cité templière : elle a accueilli une commanderie, c'est à-dire un lieu que les Chevaliers du Temple utilisaient comme quartier général. Puisque tu es puni jusqu'à nouvel ordre, et si tu cherches à apprendre des choses sur ce sujet, je peux te donner un livre, ça ne te fera pas de mal de le lire.
[...]
- Ce que je veux, Assia ? Je voudrais me débarrasser de cette douleur qui ronge mes entrailles, de ce mal-être constant qui me bouffe quand je jette un regard vitreux sur le monde, de cette tristesse qui envahit mes journées et détruit mes nuits quand je pense à ce que l’homme est au fond de lui-même : un être profondément égoïste qui joue à se prendre pour Dieu et qui anéantit tout en son nom. Dans mon ciel à moi, il fait tout le temps gris, et les moindres éclaircies me suggèrent des mensonges qui n’augurent que du pire. Mais tout ça, Assia, je l’oublie un peu quand je me perds dans tes yeux.
Il se laissa guider sans protester, comme un navire à la dérive sauvé par le halo d'un phare au large, qui perce la nuit de sa lumière providentielle.
Seul à son bureau, Maxime sentit les tentacules de l'angoisse s'immiscer dans tout son corps ,comme un poison s'écoulant dans tous ses fluides vitaux.
Dehors, la nuit avait tout avalé sur son passage : les montagnes, les arbres, le lac et les habitations autour. Seules subsistaient, dans le halo des réverbères et les faisceaux éphémères des phares de voitures, de petites zones éclairées, ravivant l’espoir d’une victoire contre l’obscurité.
Comme ça ? Qu'est-ce qui, dans une jupe en jean qui couvrait ses jambes écorchées jusqu'à mi-cuisse, un débardeur sale et informe, et des baskets pleines de boue pouvait suggérer à quiconque une attitude séductrice ?
Quel genre vestimentaire, quel que soit ce qu'on en pense, autorisait les hommes à se sentir directement concernés et prendre ça pour un appel à la drague ?