AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

4.33/5 (sur 3 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Luzy, Nièvre , 1949
Biographie :

Née à Luzy, dans un village de la Nièvre en 1949, Fran est très attendue par ses parents dont elle est le premier bébé. Ils "font les saisons" à l'Hotel Thermal de Saint Honoré les Bains. L'enfance de Fran est fort sédentaire à Lons-le-Saunier (39) où elle est scolarisée au Lycée de Jeunes Filles devenu le Lycée Jean-Michel. Fran est une "petite fille de français moyens", rangée, bonne élève. Mais depuis le jour où, à cinq ans elle a demandé à Monsieur Cambouis, le mécanicien de son père de fixer un volant et des roues à sa maison, elle ne rêve que de départ, de voyages. Elle entre en faculté de lettres à Besançon en 1968 pour entreprendre des études d'anglais. Elle jongle entre l'enseignement et le secrétariat et aujourd'hui, elle est retraitée à Hendaye où elle continue d'écrire.

Ajouter des informations
Bibliographie de Fran Ayanes   (9)Voir plus

étiquettes

Citations et extraits (4) Ajouter une citation
5
I
Un nouveau monde
1. Les blanches falaises de Douvres….
Le sillage du ferry jouait avec les couleurs de la
Manche au mois d’Août. Délicates nuances de jade
ourlées d’écume qui éveillaient les échos d’autres
sillages, sous d’autres cieux, ombres aux reflets
ultramarins bordés d’argent… Freetown-Lungi.
L’âme de Fran se perdait dans le jeu de l’eau.
Accoudée au bastingage, elle tenait fermement la
petite Yulja qui babillait à ses côtés. L’autre menotte
de la fillette s’agrippait à la main de son père, Ed qui,
lui, scrutait l’horizon comme pour y déchiffrer
l’avenir. Fran se perdait dans ce regard lointain,
énigmatique, cette expression qui avait dû être celle
des premiers esclaves devant l’Atlantique sur le seuil
de la porte de non-retour.
Commenter  J’apprécie          40

3


A mes trois filles Nathalie, Anne et Julie

4

5


Les collines d’Aburi rappelaient les mornes antillais et
dominaient Accra de leur luxuriance. Les bougainvilliers
rivalisaient avec les buissons d’hibiscus, dialogue
impressionniste de touches de couleur au bord du chemin.
Les grands fromagers abritaient ce coin de paradis au
creux de leurs racines géantes. La futaie protégeait Yaa de
l’ardeur des rayons du soleil. Elle descendait au village d’un
pas alerte, insensible en apparence à la beauté de cette
nature tranquille qui l’entourait. Elle aimait cheminer
chaque matin sur cette route. Sa démarche, à l’unisson des
trilles des oiseaux, chantait l’énergie de sa jeunesse. Une
large bassine d’aluminium oscillait, en équilibre, sur sa
tête. Elle serait vide à la mi-journée. Sa mère n’avait pas
son pareil pour faire sécher le manioc. Les villageois
connaissaient Awa et son savoir-faire et la table
rudimentaire de Yaa était régulièrement prise d’assaut par
les clients du marché.
Awa, sa mère, n’avait pas d’âge et le temps n’avait
imprimé sur son visage toujours lisse, aucun indice qui
permît de le deviner. Seul le cercle bleuté autour de l’iris de
ses yeux noirs adoucissait la vivacité de son regard et
laissait entendre que sa jeunesse est déjà loin derrière elle.
Commenter  J’apprécie          30
"Tout en cheminant, elle pense aux siens, à sa belle
mère. Cette femme ne l’aime pas. Elle l’a acceptée pour son
fils mais malgré les efforts qu’elle fournit pour participer
de son mieux à tout, elle se sent de trop.
Manuel travaille de longues heures, à la cueillette des
olives, des oranges, des pignes, des melons, des
pastèques… de tout ce qui pousse selon la saison. Il
n’hésite pas à attaquer les eucalyptus. Après la cueillette, la
10
tâche n’est pas mince il faut partir à la presse pour en faire
extraire l’huile et la vendre à la pharmacie de la place. El
Mahon part de bon matin avec son fils, muni du casse-croûte
que Marie lui a préparé, et leurs journées n’ont pas
de fin. Le troc est roi à cette époque en Espagne du sud.
Manuel échange des pignes contre de la farine qu’il
rapporte à la maison. C’est sa mère qui se charge du
précieux fardeau et qui pétrit le pain de la famille. Elle
confectionne deux boules de pâte. Au sortir du four,
chaque famille a sa miche. Elle a eu six enfants. Ils sont
tous à la maison et les plus jeunes sont encore petits, mais
plus âgés que les quatre bambins de Marie. Ils sont en
pleine croissance et ils ont toujours faim. Souvent Marie
doit céder une partie de sa ration de pain. Son estomac crie
famine en permanence et elle ne se sent pas chez elle au
sein de sa belle famille qui lui fait sentir qu’avec sa
progéniture et l’enfant qu’elle porte, elle est de trop."
Commenter  J’apprécie          10
C'était Bubuashie : une petite maison africaine, sous les manguiers, propre, gaie, et simple, qui s'animait dès le lever du jour. Les femmes balayaient la cour et pilaient le foufou aux aurores. Papa, le grand-père, trônait au salon parmi une nuée de cousins et de petits-enfants. il les faisait aligner par rang de tailles et au garde-à-vous et leur distribuait des friandises qu'ils attendaient, l'œil pétillant. Mama, gigantesque, impériale dans ses cotonnades à volants jetait sur sa bru étrangère un œil dubitatif. La grand-tante, elle, édentée, très âgée, traversait régulièrement la route pour rendre une petite visite à son frère et à sa famille. Elle avait dans le regard une lumière et une chaleur que l'on oublie pas.
Commenter  J’apprécie          10

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Fran Ayanes (3)Voir plus

¤¤

{* *}