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Citation de Partemps


Francesca Biagi-Chai
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Le mystère n’est pas l’énigme
Si l’énigme plonge la société dans l’intranquillité, le savoir qui dévoile la vérité apaise, la
vérité et la raison qui l’accompagne soulagent. La question « Pourrions-nous tous commettre
un tel acte ? », qui affleure à chaque instant, déstabilise. Si la réponse est oui, elle déstabilise
encore davantage, mais il se trouve que la réponse n’est pas oui.
Le crime et ses entours ont des conditions qui sont inscrites dans une logique subjective
singulière. Celle-ci est à rattacher à la notion de réel telle que Lacan la conceptualise, à savoir
hors-sens qui surgit de l’impact des mots sur le corps, racine du symptôme ou délire du sujet
au cœur de son existence. Réel à intégrer, à l’occasion, comme relevant du mystère de la vie
qui pousse à la curiosité, ou de son énigme qui laisse perplexe. La psychanalyse élève ces
subtiles distinctions à la hauteur de la clinique, celle où se révèle la connexion entre le
signifiant et la jouissance. Dès lors, elle peut répondre du fait que le mystère n’est pas
l’énigme. Le mystère suppose l’objet qui le cause, c’est le fameux secret que l’on cherche à
faire surgir chez les criminels. L’énigme au contraire laisse une béance à la place de la
cause : et pour autant tout est là, visible et lisible, sur le même plan, mais paradoxalement impossible à concevoir comme tel. L’énigme fige ; elle laisse en attente de résolution et non
en attente de dévoilement. Derrière le voile, il n’y a rien. C’est ce que l’analyste peut éclairer
à partir du réel, qui n’est pas la réalité, dans son lien au symbolique et à l’imaginaire, il opère
une mise à plat, une déconstruction, une résolution de ce qui fait énigme.
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