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Citation de AnnadeSandre


Tête-Dure sait que le pire va survenir. L’Indien est d’ores et déjà condamné. C’est sûr, comme eux et deux font quatre. Le destin est en marche. Inutile d’espérer échapper à son destin. (…) Tête-Dure attend l’inattendu. Il pense à contrecarrer le destin. Il pense à changer le cours de l’action, mais il sent confusément que ce n’est pas bien, qu’il faut laisser le ruisseau couler dans son sens naturel. Alors, il pose l’Indien sur le sol et, d’un doigt assuré, il le pousse vers l’ombre de la chaise. Y a pas de vautours dans les environs. Y en a jamais eu. Un pigeon, peut-être. Ou un canari. Ou un moineau. Un de ceux qui sautillent sur le trottoir, de pavé en pavé, entre les feuilles mortes. Un cloc sourd retentit. L’Indien n’a pas le temps de réagir qu’un autre coup de feu, pan ! claque, suivi d’un autre, et d’un autre encore. Puis le silence, plus épais que tout à l’heure, retombe comme une couverture de laine. Il pourrait remplir une bouche, ce silence, tant il est épais et solide. Tête-Dure soupire. Il aurait pu changer le cours des choses, mais il ne l’a pas fait. Il attrape le soldat (qui est dissimulé derrière un pied de la chaise), le lève à hauteur de ses yeux et l’examine avec une moue de mépris.

Pourquoi faut-il que le soldat gagne à chaque fois ? Pourquoi faut-il toujours que ce soit ce soldat si propre, si sûr de lui, si arrogant, qui sorte vainqueur. Tête-Dure le déteste. Alors, saisi d’une rage brutale, il jette au loin le soldat, qui rebondit sur le revêtement avec de petits clic-clic-clic qui se mêlent à un autre clic – celui du bouton de la radio, suivi presque aussitôt d’une voix tonitruante surprise au milieu d’une phrase.
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