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Citation de Carosand


Pour ma part, je l'ai terminé il y a une semaine, ce roman dont je t'avais parlé. Pas de titre pour l'instant. Je viens de le relire pour la énième fois, quelques retouches encore, je pourrai bientôt emballer l'objet, le mettre sous enveloppe. M'en débarrasser. Je suis à la fois content et écoeuré. Blues de la fin, comme quand s'achève une fête. La nuit passée, j'ai consacré un long moment à relire presque toute les poèmes que j'ai publiés durant les années 80, quand j'écrivais encore des poèmes. Tu ne peux pas savoir comme ça m'a rendu triste. Où sont-elles passées, la fraîcheur et la force de cette époque ? Je me suis dit que plus j'amais je n'écrirais comme ça. Ce sont les pages de la jeunesse désormais révolue. Je suis devenu un professionnel, je connais mon numéro.
Aux angoisses et aux envols et aux grandes questions ont succédé des réflexions techniques. Je vérifie les cordes du piano et la hauteur du tabouret... Il m'arrive de détester les livres que j'écris aujourd'hui. Et de regretter l'inconscience dans laquelle j'écrivais autrefois, même si j'ai connu alors un malheur de vivre suffisant pour me donner, comme tut le sais, l'idée de poser le point final. J'aimerais qu'il pleuve, qu'il pleuve à n'en plus finir sur ce printemps qui s'achève en étuve et sur l'encre de toutes les feuilles que j'empile parce que je ne sais faire que cela, au fond, que c'est devenu une habitude, un mode de vie.
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