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Critiques de Francisco Nizar (2)
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Les odes du désert : Chronologie, figures emb..

La poésie arabe est presque méconnue en occident même si elle était la seule forme d’écriture qui accompagne sans discontinuité le destin culturel arabe, elle était le conservatoire de la langue, la mémoire vivante des exploits et surtout des qualités de la population de la péninsule arabe, la lecture en est agréable, et on trouve une peinture fidèle de la vie de ces arabes du désert, dont les mœurs semblent n’avoir reçu du laps des temps presque aucune altération. Leur hospitalité, leurs vengeances, leurs amours, leur libéralité, leur ardeur pour le pillage, leur goût naturel pour la poésie, tout est décrit avec vérité. Des récits en quelque sorte homériques des anciennes guerres des Arabes, des principaux faits de leur histoire avant et pendant l’Islam, et des actions de leurs antiques héros ; un style élégant et varié, s’élevant quelquefois jusqu’au sublime ; des caractères tracés avec force et soutenus avec art, rendent cet poésie éminemment remarquable ; c'est « la mine de la science des arabes, le livre de leur sagesse, les archives de leur histoire, le trésor de leurs grandes journées », selon les termes du savant Ibn Qutayba .



C’est du désert que devait sortir la poésie arabe ; car dans les villes, on était trop plongé dans des préoccupations mercantiles pour que jamais une littérature en dût venir. Les plus anciens monuments de cette poésie arabe primitive sont les fragments qu’on nous a conservés des morceaux relatifs Hidjâ, à la satire, à laquelle on attachait des idées superstitieuses et on prêtait un effet magique.



Ce fut d’abord en prose rimée, sadj ,que l’on prononça ces formules ; puis l’invention du mètre radjaz, sorte de mélopée fort simple, deux longues suivies d’une brève, puis d’une longue, le remplaça : à partir de ce moment il y eut une poésie arabe, bien que dans le sentiment des bédouins, ce mètre ne soit pas un vrai mètre prosodique ; mais ils ont au moins conservé le souvenir que ce fut leur mètre primitif, celui d’où découlent tous les autres, j’entends ceux des poètes du désert : car plus tard la vie citadine, l’influence de la danse et de la musique firent inventer des rythmes nouveaux .



De la période antéislamique passant par la révélation de l’islam, les dynasties omeyyades et abbasides, puis le provincialisme, l’Andalousie et arrivant à l’ère moderne et à l’époque contemporaine, ce livre retrace les grandes lignes de l’histoire de la poésie arabe, en citant ses poètes les plus célèbres avec un bref récit de leur vécu, des échantillons de leur poésie immortelle et les événements marquants de cette histoire magnifique, un recueil de poèmes classiques et contemporains terminera notre voyage culturel à la découverte des odes du désert.



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Les odes du désert : Chronologie, figures emb..

Alors qu’un peu partout dans le monde, les médias donnent du monde arabe une image quelque peu déformée, cette anthologie, « Les Odes du désert », se présente comme une fenêtre amicalement ouverte sur une culture différente, riche de plusieurs siècles d’une poésie qui trouva sa source et prit son envol dans le désert...

Le recueil nous fait voyager dans le temps, en collant scrupuleusement à la chronologie des divers mouvements qui ont fait évoluer la poésie arabe. Chaque extrait proposé est soigneusement choisi. La plupart des auteurs évoqués sont inconnus du lectorat occidental. Ils méritent cependant d’être aujourd’hui découverts et appréciés, au même titre que l’incontournable Khalil Gibran, poète invité parmi d’autres dans « Les Odes du désert », dont la philosophie poétique enchante depuis des lustres les yeux de l’Occident.

La poésie des premiers temps de cette culture arabe parvenue jusqu’à nous, que l’on pourrait qualifier d’élémentaire, dans le sens où elle chante les éléments de la nature, plonge tous nos sens dans la vie des tribus du désert, pas si désertique que ça, qui recèle même des trésors en son sein : « Telle encore est l’odeur des fleurs que les rosées du ciel ont fait croître dans une prairie dont jamais les troupeaux n’approchent, qui n’est pas souillée par le passage des animaux ; Une prairie souvent arrosée par des nuées chargées d’une onde pure, qui rendent les petites cavités dans lesquelles l’eau repose semblables à autant de pièces d’argent. » (Extrait d’un poème d’Antara).

Autre point, plus étonnant, de cette poésie : l’on voit se dessiner au fil des siècles le portrait d’une femme à visage découvert, aimée, respectée et le plus important, libre comme l’air... fantasme de certains poètes ouvertement libertins, tel Tarafa : « Pour nous l’échancrure de sa robe est hospitalière, et sa peau nue s’offre aux attouchements des buveurs. Quand nous la prions de chanter, elle module un air langoureux et fredonne à mi-voix, les yeux clos. » Il n’est donc pas étonnant que cette poésie ait évolué au cours des siècles, devenant nettement plus engagée à notre époque : le poète est en effet le témoin privilégié de son époque et n’hésite pas à en dénoncer les travers ou la régression au moyen de ses vers, qui peuvent alors devenir de véritables armes. C’est le cas notamment pour Aboulkacem Chabbi : « Lorsqu’un jour le peuple veut vivre, / Force est pour le Destin, de répondre, / Force est pour les ténèbres de se dissiper, / Force est pour les chaînes de se briser. »

Au final, cette anthologie atteint parfaitement son objectif d’invitation à la découverte de l’autre et de sa culture. On ne peut en ressortir qu’enrichi, car s’ouvrir à l’autre, c’est aussi s’ouvrir à soi-même...


Lien : http://darklimelight.over-bl..
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