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Citation de MichelleVian


Dès le lendemain les événements se précipitèrent.
Enza débarqua à la première heure dans son treillis bleu que je déteste tant. Un grand sourire illuminait son visage oblong. Elle déposa à mes pieds une petite caisse étanche noire en plastique, comme celles qu’on trouve sur les bateaux de plaisance pour garder au sec les cartes marines et les fusées de détresse.
Bonjour Edwin !
Mon cœur s’emballa un peu.
Edwin ?
Edwin Salmantin. Nous avons retrouvé votre nom !
Je me mis à frissonner. Les lettres composant ces deux mots, Edwin Salmantin, m’apparurent brodées sur des étiquettes. De minuscules étiquettes cousues sur des vêtements d’enfant. Un sentiment douloureux accompagna cette vision. Je devais faire une drôle de tête.
Vous ne vous sentez pas bien ?
Je la regardais avec un air ahuri, je suppose, incapable de répondre.
Vous vous souvenez de quelque chose qui vous met mal à l’aise ?
Euh… Des images me viennent. Rien de cohérent… Si c’est vraiment mon nom, je… enfin… j’espérais qu’il déclencherait autre chose. Que je me retrouverais un peu plus.
Il faut être patient. Vos proches vous aideront à reconstituer le fil de votre vie. Et aussi toutes les traces matérielles que vous avez laissées : vos papiers, vos photos. Rien que dans cette caisse, il y a sûrement des choses intéressantes.
J’empoignai la caisse et la déposai sur la table de la cuisine pour l’examiner. Elle était plutôt en bon état mais sans signe distinctif.
Comment sait-on qu’elle m’appartient ?
Un numéro de série gravé sur le fond permet de retrouver le propriétaire quel que soit l’état dans lequel on récupère ces containers. On y laisse en général le carnet de bord, c’est très utile en cas de naufrage. La vôtre a échoué sur une dune de la plage de Torre dei Corsari à environ trente-six kilomètres au sud de l’île du Mal de Ventre. La vague avait déjà perdu de son intensité. Les carabiniers ont téléphoné au consul de France puisque le propriétaire identifié est de ses ressortissants. Quelques heures plus tard, plusieurs personnes vous ont reconnu sur les photos diffusées dans la presse.
Qui m’a reconnu ?
Le premier est un banquier !
Un banquier ?
Oui, un collaborateur de votre ancien patron. Le directeur des ressources humaines d’une filiale française de banque Suisse pour être tout à fait précise. Il est le premier à avoir téléphoné.
Moi, banquier ? Quelle horreur !
Et les autres ? De la famille ?
Je ne sais pas exactement. Le consul vous donnera toutes ces précisions. Il envisage votre rapatriement. A propos, une équipe de télévision française s’intéresse à votre cas. Ils sont à votre recherche. J’ai menti en prétendant que je ne savais pas où vous étiez logé. Je doute qu’il mette longtemps à dénicher votre cachette…
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