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EAN : 9782369070788
280 pages
Horsain (03/06/2020)
4.5/5   3 notes
Résumé :
Survivant au passage d'un tsunami sur l'île de Malu Entu au large de la Sardaigne, un homme échoue sur une plage, totalement amnésique. Peu à peu des traces de son passé refont surface, étranges et inquiétantes. Avec l'aide d'Enza, médecin qui l'a secouru, il reconstitue à contrecœur le puzzle peu reluisant de sa vie. Victime d'un burnout littéraire aux conséquences funestes, il devra relever la tête pour sauver une nouvelle fois sa peau.
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Allongé sur le sable, les cheveux dans les yeux, un inconnu sort de son évanouissement peu à peu, avec au-dessus de lui un hélicoptère en vol stationnaire.

Aussitôt surgit un marin-pompier, qui une fois son casque ôté, se révèle être une femme. Enza est docteur urgentiste et s'inquiète de l'intégrité physique de ce survivant, nu, d'un mini-tsunami qui a déferlé sur les côtes de l'île de Malu Entu, au large de la Sardaigne. Hospitalisé à Cagliari cet inconnu ne se souvient de rien, ni de son nom, ni dans quelles conditions il a échoué sur cette plage. Tout ce que peut lui dire Enza, qui s'occupe de lui comme une mère poule, elle l'a appris dans un journal français.

Il serait le seul survivant d'un groupe de ressortissants français qui s'étaient installés sur l'îlot et ont été emportés par un mini tsunami.

Information qui n'apporte pas grand-chose à notre inconnu qui l'est aussi pour lui-même.

Enza lui propose de l'héberger dans un appartement attenant à la maison de sa mère à Torre del Pozzo dans la province d'Oristano. Elle pense qu'il se reconstruira mieux qu'en restant confiné à l'hôpital. Suggestion qu'il accepte sans barguigner.

Sa photo est publiée dans les médias ce qui déclenche quelques résultats contradictoires. D'après le directeur des relations humaines (qui souvent sont inhumaines) d'une banque suisse, il serait l'un de leurs employés du nom d'Edwin Salmantin, basé dans le Sud de la France. Une nouvelle qu'elle s'empresse de lui signifier tout en lui apportant une caisse étanche qui sert aux marins pour conserver au sec quelques objets et qui a été retrouvée. Il se souvient immédiatement de la combinaison permettant d'ouvrir le caisson et en sort des carnets noirs et une clé USB.

Se promenant dans les environs, il est abordé par un petit homme qui affirme savoir qui il est l'appelant monsieur Wantmins et lui tendant un livre qu'il veut se faire dédicacer. Edwin serait donc écrivain. Peu à peu ses neurones reconstituent sa mémoire, tel un puzzle dont certaines pièces seraient manquantes. Il serait également le promoteur d'une sorte de jeu, calqué sur jeu de téléréalité, ayant recruté des participants pour cette île à tente à si on…

Enza lui narre que cette île est revendiquée par un illuminé qui a proclamé l'indépendance de Malu Entu, désirant bouter hors de la Sardaigne les Italiens qu'il abhorre.

Mais Enza, tout en aidant Edwin, nous nous en tiendrons à ce prénom car les divers alias de son patient sont trop nombreux pour être déclinés, découvre qu'elle aussi vit depuis des années dans une sorte de brouillard familial.

Edwin est réellement un romancier ayant connu le succès auprès d'une certaine catégorie de lecteurs, mais il a été atteint de ce que l'on nomme syndrome d'épuisement, et tout ce qu'il a fait, vécu, réalisé, comploté depuis, découle de ce que des snobs en martyrisant la langue française appelle burn out.



Dans ce roman à deux voix, celles d'Enza et d'Edwin, qui narre le long chemin de reconstruction de la mémoire, puis lorsque celle-ci est à peu près reconstituée, décrit les événements qui ont amené cet effacement, le lecteur ne manquera pas de s'intéresser à l'un des aspects majeurs qui a fait basculé, peu ou prou, Edwin dans ce syndrome.

L'auteur, Franck Membribe, par la voix de son héros, jette une pierre dans le système de l'écriture de scénarios télévisés français, par des scénaristes patentés du milieu parisien en manque d'imagination et de créativité. Notamment au travers de ces séries qui durent des années sur les petites lucarnes et dont les épisodes sont rédigés par une véritable usine de scénaristes.

Mais également sont évoqués les éditeurs qui mettent la clé sous la porte après la parution d'un livre, laissant l'auteur se débrouiller avec le stock qu'il rachète afin que cela ne soit pas broyé par le pilon. Et les plateformes numériques soi-disant spécialisées qui s'accaparent les ouvrages pour rien, ou presque, et qui se soldent par Autant de téléchargements en une année que de doigts sur une main !

Des digressions, certes, mais qui sont importantes afin de comprendre ce qui a motivé Edwin dans ce qu'il a entrepris. L'histoire d'Edwin et celle d'Enza se rejoignent, et les deux amis deviennent solidaires après avoir été solitaires, même si Edwin a eu femme et enfant. Et l'on peut mettre en parallèle le parcours d'Edwin et de Franck par quelques similitudes professionnels.

On s'arrête là car je finirai par réécrire ce roman remarquable, trop peut-être, ce qui a sûrement rebuté les fameux éditeurs germanopratins qui auraient pu (dû ?) l'inscrire à leur catalogue.
Lien : http://leslecturesdelonclepa..
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« Cette mer capricieuse et moutonnante qui avait décidé de me recracher
vivant mais la tête pleine de courants d'air. »
Et nous voilà lancés dans un voyage hors des sentiers battus du polar
classique.
Echoué sur les plages sauvages et parfois hostiles de la Sardaigne, Edwin
Salmantin erre entre Cagliari et Marseille à la recherche d'un passé effacé
par les vagues bien trempées d'un tsunami. Au fur et à mesure que les
images surgissent et s'harmonisent avec une cohérence glaçante et
décevante, il est de moins en moins curieux de dénicher sa vie d'avant.
Mais des personnages excentriques, victimes ou complices involontaires,
chacun confronté à ses propres démons, ne lui laissent pas le choix…
Pour les coeurs sensibles, il y a pourtant le risque de tomber amoureux
d'Edwin, même si, comme Enza elle-même le dit, « n'a pas le physique de
l'emploi. »
Ce que j'ai le plus aimé c'est le style d'écriture fluide et accrocheur,
l'humour soit acide soit amer et les descriptions qui nous font rêver de
vacances pas trop lointaines.
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En cherchant un livre pour mes vacances en Sardaigne, j'ai acheté ce titre de Franck Membribe. Et je n'ai pas été déçu !
Une île déserte - Malu Entu - dont j'ignorais l'existence, est le théâtre du récit : douze personnes de nationalités, professions et sexes différents sont invitées à y passer des vacances de rêves. L'hôte – un trop généreux inconnu. Mais l'insidieux parfum d'Agatha Christie est rapidement couvert par les vagues meurtrières d'un tsunami.
En outre du style de narration – Enza et Edwin sont suivis en plan parallèle, qui donne plus de cohérence et d'aisance dans la lecture – et des dialogues adaptés, d'un humour amer, j'ai beaucoup apprécié les descriptions de paysage sarde, de caractère et du mode de vie du peuple sarde.
Un livre sur lequel me ferait plaisir d'échanger avec d'autres lecteurs !

Lien : http://www.k-libre.fr/klibre..
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Dès le lendemain les événements se précipitèrent.
Enza débarqua à la première heure dans son treillis bleu que je déteste tant. Un grand sourire illuminait son visage oblong. Elle déposa à mes pieds une petite caisse étanche noire en plastique, comme celles qu’on trouve sur les bateaux de plaisance pour garder au sec les cartes marines et les fusées de détresse.
Bonjour Edwin !
Mon cœur s’emballa un peu.
Edwin ?
Edwin Salmantin. Nous avons retrouvé votre nom !
Je me mis à frissonner. Les lettres composant ces deux mots, Edwin Salmantin, m’apparurent brodées sur des étiquettes. De minuscules étiquettes cousues sur des vêtements d’enfant. Un sentiment douloureux accompagna cette vision. Je devais faire une drôle de tête.
Vous ne vous sentez pas bien ?
Je la regardais avec un air ahuri, je suppose, incapable de répondre.
Vous vous souvenez de quelque chose qui vous met mal à l’aise ?
Euh… Des images me viennent. Rien de cohérent… Si c’est vraiment mon nom, je… enfin… j’espérais qu’il déclencherait autre chose. Que je me retrouverais un peu plus.
Il faut être patient. Vos proches vous aideront à reconstituer le fil de votre vie. Et aussi toutes les traces matérielles que vous avez laissées : vos papiers, vos photos. Rien que dans cette caisse, il y a sûrement des choses intéressantes.
J’empoignai la caisse et la déposai sur la table de la cuisine pour l’examiner. Elle était plutôt en bon état mais sans signe distinctif.
Comment sait-on qu’elle m’appartient ?
Un numéro de série gravé sur le fond permet de retrouver le propriétaire quel que soit l’état dans lequel on récupère ces containers. On y laisse en général le carnet de bord, c’est très utile en cas de naufrage. La vôtre a échoué sur une dune de la plage de Torre dei Corsari à environ trente-six kilomètres au sud de l’île du Mal de Ventre. La vague avait déjà perdu de son intensité. Les carabiniers ont téléphoné au consul de France puisque le propriétaire identifié est de ses ressortissants. Quelques heures plus tard, plusieurs personnes vous ont reconnu sur les photos diffusées dans la presse.
Qui m’a reconnu ?
Le premier est un banquier !
Un banquier ?
Oui, un collaborateur de votre ancien patron. Le directeur des ressources humaines d’une filiale française de banque Suisse pour être tout à fait précise. Il est le premier à avoir téléphoné.
Moi, banquier ? Quelle horreur !
Et les autres ? De la famille ?
Je ne sais pas exactement. Le consul vous donnera toutes ces précisions. Il envisage votre rapatriement. A propos, une équipe de télévision française s’intéresse à votre cas. Ils sont à votre recherche. J’ai menti en prétendant que je ne savais pas où vous étiez logé. Je doute qu’il mette longtemps à dénicher votre cachette…
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