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Citation de Ziliz


Pendant longtemps mes grands-parents ont été interdits de territoire algérien, puis l'Etat a levé l'interdiction. Après il a fallu se réconcilier avec la famille. (...)
Quand tu quittes ton pays avec des convictions, il est très difficile de se renier. Il reste des douleurs, des souffrances personnelles. Ça a mis plus de quinze ans à se tasser, et encore c'est pas fini. Imagine, quand tu as cinq frères, et que deux sont dans un camp, trois dans l'autre.
Le côté FLN de ma famille disait à mon grand-père, "mais pourquoi t'es allé vivre dans ces bidonvilles, te faire traiter comme un chien [en France] ?! Après l'indépendance, tu serais resté, tu aurais gardé tes terres, tu aurais vécu comme un notable ! Est-ce que la France t'a jamais donné les compensations qu'elle t'avait promises ?"
(...)
A l'origine de notre lignée, il y avait deux frères. L'état civil français leur a donné des noms. L'un a été appelé Guellil, qui veut dire mal habillé, puis Djellil, et l'autre Guétécha, le porteur de queue de cheval, en référence à ses longs cheveux, pour simplifier, mais aussi avec l'arrière-pensée de nous diviser, de scinder les familles.
Notre vie familiale chaotique, elle remonte jusque-là, et la suite est pas triste. On a subi de plein fouet les événements dans les trois départements de France qui sont ensuite devenus l'Algérie. Parce que chez nous il y a ceux qui ont fait le choix de la France, et ceux qui ont fait le choix de l'Algérie. C'était soit les maquis soit l'armée.
Je crois que c'est ça entre autre qui a forgé tous les paradoxes de ma vie. Je suis un homme avec beaucoup de contradictions, qui ont une histoire, et des racines dans ce conflit fratricide.
(p. 51-53)
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