Mon premier engagement au FN, c'était par haine, et d'ailleurs pas spécifiquement des étrangers. C'était une haine de tout, de mes parents, de ma condition sociale, du système, de mes propres frustrations. Il y avait pas que les Arabes. J'étais aussi emmerdé par des Blancs. Mais à Vaulx[-en-Velin], dans mon quartier, on était surtout emmerdés par des jeunes issus de l'immigration, c'est sûr. Après tu es dans une phase de contestation extrême, tu t'aimes pas, tu te cherches des potes, une voix, et la seule qui nous parlait c'était [JM] Le Pen, tout naturellement, celui qui nous ressemblait.
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