Quand le président de la République française, hôte du gouvernement camerounais depuis la veille, avait tiré sur la corde attaché au drap qui masquait la plaque attestant que, désormais, la grande avenue qui longeait le palais présidentiel s'appelait " Boulevard du Général-de-Gaulle", ç'avait été du délire.
Il y avait bien eu, par-ci par-là, quelques coups de sifflets, quelques huées, lancés par les membres de l'U.P.C. (Union des Populations du Cameroun) qui faisait opposition à la présence française dans le pays, mais la police du colonel M'Dina s'était révélée efficace et aucun incident notable et regrettable n'avait été enregistré, même pas devant le monument aux morts où le Président avait déposé une couronne selon les traditions les mieux établies.
- Je t'accorde une minute pour réfléchir, insista Matt. C'est une chance pour toi que nous acceptions de discuter ici avec toi. Mais dans une minute nous t'embarquons et nous discuterons ailleurs. Je remettrai l'argent du F.L.P. à des organisations juives et toi je te remettrai, avec ton dossier, entre les mains d'un juge fédéral qui n'aime pas les Arabes naturalisés américains, surtout quand ils trahissent leur nouveau pays. Je commence à compter.
- Inutile, dit Halioua.